Il écoute la conversation mais n'y participe pas. « Tu as un blog ? » J'ai posé la question car figurez-vous qu'il n'y a pas que des blogueurs qui viennent. Bon, ok, la plupart le sont, mais il y a aussi les accompagnateurs, ou ceux qui disent non parce qu'ils ne veulent pas qu'on aille les lire, ou ceux qui ont un site personnel (mais dans ce cas ils disent : non, un site perso - et à mon avis c'est du pareil au même, m'enfin...)

« Oui. »

Euh oui... bon d'accord. La question suivante, bien évidemment c'est :

« Il s'appelle comment ? »

Avec l'air de dire : ça ne te dira rien, tu peux pas connaître, il marmonne quelque chose dans sa barbe. Je lui redemande, il parle bas et j'entends mal ; Fûûlion aussi lui fait répéter :

« Affleurements. » Le nom me plaît, je stocke dans un coin de ma mémoire. Et puis j'oublie, happée par d'autres conversations, François Granger que je retrouve avec plaisir, Lunar avec lequel nous causons boutique quelques minutes, puis changement de table, re-changement de table. Je tourne, je vire, je n'y pense plus. Mais en rentrant, je fais quelques recherches sur Google ou sur le wiki du Paris-Carnet et je mets de côté les marque-page. Dont Affleurements.

Et ce matin j'y suis allée. Et cet après-midi. Et j'y reviens, je lis les billets. Tous. Les uns après les autres. Et les petites notes. Belle, sobre, l'écriture crée l'émotion sans l'artifice des ficelles à pathos.

A Paris Carnet on fait aussi de très belles rencontres à retardement, comme celle de l'inconnu de la première table.