Extrait des actions de prévention suggérées par la commission (rapport, page 8) :

1. Entre 1 et 3 ans :

Seuls les parents, et en particulier la mère, ont un contact avec leurs enfants. Si ces derniers sont d’origine étrangère elles devront s’obliger à parler le Français dans leur foyer pour habituer les enfants à n’avoir que cette langue pour s’exprimer.

Actions :

1/ Les réunions organisées par les associations de mères de familles étrangères financées par le F.A.S. peuvent inciter ces dernières dans cette direction. Si c’est dans l’intérêt de l’enfant, les mères joueront le jeu et s’y engageront. Mais si elles sentent dans certains cas des réticences de la part des pères, qui exigent souvent le parler patois du pays à la maison, elles seront dissuadées de le faire. Il faut alors engager des actions en direction du père pour l’inciter dans cette direction.


Un groupe d'enseignants, chercheurs, étudiants de sciences du langage s'émeut de ce rapport et réagit par une lettre-pétition via email, c'est comme ça qu'elle est arrivée sous mes yeux et que j'ai lu ce rapport.

Denis Jamet, enseignant à l'université Lyon-III est le premier signataire d'une lettre adressée aux membres de la commission parlementaire auteurs du rapport et au ministre de l'Intérieur (.rtf) et qui sera transmise sous peu à différents organismes de presse.

Ils invitent par ailleurs chaque signataire à transmettre un exemplaire de cette lettre au député de sa circonscription et de faire passer cet appel à signature aux personnes de sa connaissance travaillant dans le domaine, et étant à ce titre directement concernées.

Extraits :

« Si c’est d’abord comme citoyens que nous avons pris connaissance de ce texte, c’est ici en tant que professionnels de l'étude du langage, des langues et de leur apprentissage que nous réagissons à la lecture de ce document. Celui-ci ne pouvait nous laisser indifférents, tant il regorge de simplifications outrancières, de contrevérités et de pseudo-évidences.

« [...]

« Les auteurs établissent ainsi d’emblée un lien implicite mais néanmoins direct entre bilinguisme et trajectoire déviante, tout en ciblant, par le recours à la désignation dévalorisante « parler patois du pays », certains bilinguismes. »

Contact : pierozak@univ-tours.fr

[Ajout 16 heures : Tiens, je n'avais pas vu que le chapitre dont je parle dans le chapô s'intitule, au sommaire, « Explications de la courbe indicative de déviance ». Ils ont le sens de la formule dans cette commission.
Oh ! Ah ! Que je vous dise aussi les noms de quelques-uns de ces sages : Mme Christine Boutin et M. Christian Vanneste !! Diable, diable, mais de quelle déviance sommes-nous en train de parler, là ? Quelqu'un a-t-il les statistiques du nombre de pédés et de gouines bilingues ? Voilà qui pourrait expliquer beaucoup de choses...]

[Ajout du 6/2/2005 : via le roncier, un superbe quoique involontaire coup de pied de l'âne.]