Dans mes visites quotidiennes figurait le blog d'un proviseur. Il parlait de son métier avec une grande sensibilité, des billets qui me faisaient souvent penser « quel dommage qu'il n'y ait pas plus d'enseignants comme lui ». L'année dernière il nous a régalés de ses démêlées avec son intendant. Cette année, à la rentrée, il nous a raconté le discours qu'il avait fait aux enseignants, c'était drôlement bien. Et puis parfois il nous parlait de sa vie aussi, de ses hésitations, ses doutes, ses émois, aussi délicatement que pour parler de son métier.

Il aime bien l'opéra et la chanson française alors souvent il appuyait ses billets avec telles ou telles paroles, ses plaisirs d'écoute. Parfois quelques photos pas plus déshabillées qu'un banal catalogue des Trois Suisses, plutôt moins.

Depuis ce matin, son blog ne répond plus. Le recteur de son académie lui a demandé de fermer son blog « pornographique et obscène ». Et pour ne pas lui nuire il nous demande de ne pas faire le tapage que mériterait un tel scandale. Je ne vous dirai donc ni son nom, ni son blog, ne ferai pas de lien, et si vous l'avez reconnu n'en faites rien non plus, on connaît les effets d'un lien sur Google n'est-ce pas ? Mais vous pouvez aller chez finis-africae qui en parle dans son billet du jour : « Censure ».

Ah merde, je me rends compte que j'ai oublié une information qui n'a bien sûr rien à voir avec l'intervention péremptoire de son supérieur. Je vous la livre toutefois : G. est homosexuel.