Si c'était à refaire, je ne retirerais pas une heure de mon séjour à Toulouse, pas une seconde.

Nouvelles rencontres, douceur des amitiés toutes neuves mais dont on sent déjà que le chaleureux manteau tiendra bien plus d'un hiver, infrangibles tendresses que les tempêtes ne firent que ployer sans jamais rompre, j'ai eu la sensation d'être dorlotée de bout en bout, accueillie dans son plein sens.

Et le truc que j'adore, tous ceux-là, les anciens et les nouveaux, les proches et les plus loin, se sont accordés comme ingrédients en confiture de sorcière. On fit donc dîner samedi, pestacle et apéro-souper dimanche, re-dîner mardi et pizza express le mercredi...

Et pourquoi pas lundi me direz-vous ? Un coup de mou ? Ah mais non ! C'est que lundi, j'avais tête-à-tête pour un repas 100% pâtes (oui oui, même le dessert, cannelloni au citron vert et à la framboise pour lui, lasagnes au chocolat pour moi), et si celui-ci n'a pas eu l'occasion de rencontrer ceux-là, ce n'est que partie remise, j'espère !

Et l'opéra : génial ! Les prosélytes (opératiques ou non) me comprendront sans doute si j'évoque mon appréhension ante-représentation : la quasi-totalité de notre groupe venait pour la première fois à l'opéra ; et s'ils n'aimaient pas ? S'ils détestaient même ? Ou s'ils s'ennuyaient ? Soulagement au premier entracte, tout le monde tient le choc, aime. Nous partageons la forte impression que nous fait Sophie Koch (et nous ne sommes pas les seuls), splendide Mignon à la voix juste et la projection excellente, interprète formidable. Je l'avais entendue avec admiration dans le rôle du Compositeur d'Ariane à Naxos l'année dernière mais le répertoire de Strauss est bien différent de celui d'Ambroise Thomas, et je ne savais donc pas trop à quoi m'attendre. Eh bien voilà, maintenant je le sais, Sophie Koch est une vraie grande dame et je la compte désormais parmi mon petit panthéon personnel, où il n'y a franchement pas foule du côté des mezzos, surtout en activité !

Parfaitement rassurée du côté de mes petits camarades, je profite donc pleinement des deuxième et troisième actes, du pétillant numéro de cocotte (Je suis Titania la blonde) façon Crazy Horse, joliment servi par une Laura Claycomb un peu insipide au premier acte mais s'amusant visiblement beaucoup plus ensuite - et quand un chanteur se régale, ça fait une sacrée différence ! La mise en scène de nature à servir la pièce plus que l'égo du metteur en scène convenait impeccablement à mon goût (mention spéciale à la belle lumière de la véranda du deuxième acte).

Je confirme au passage Fûûlion dans son amour pour Yann Beuron ; il n'a pas démérité, loin de là, son Wilhelm Meister était mieux que bien et outre ses qualités de chant c'était le seul qu'on comprenait sans aucun effort. Mes réticences seraient à chercher du côté de Giorgio Surian (Lothario) dont je n'ai pas aimé le vibrato et surtout à la diction incompréhensible (mais je suis là contredite par Maurice Salles alors peut-être n'était-ce qu'un passage à vide de ce jour), ce qui est bien gênant en l'absence de surtitres, mais que la basse compensait par une interprétation très émouvante et d'un Christian Jean (Laërte) un peu fade (et vlan, encore pas d'accord avec Salles...).

A la fin du spectacle, nous assurons à nous seuls une bonne part des décibels, je barbote dans la béatitude totale.

Des liens zazimutés :
Dans le rôle des blogueurs toulousains : Zeubeubeu, Madame Brol, Monsieur Sensorie, Xiaojie le flemmard, Samantdi.
Dans le rôle des non-blogueurs : Nathalie et Laurence, venues de Biarritz pour les carnets roses du samedi, ma Lola-à-moi qui compte toujours sur vous et son super Bruno, Lise et F., de sortie opératique, B. grand habitué des confitures, et Coloc (sans la chemise à fleurs hélas) au sujet duquel j'ai entamé les négociations avec Samantdi pour une garde alternée si je m'installe un jour à Toulouse.
Les critiques de Mignon : chez ResMusica et sur ForumOpéra.