Quelques rares jours exceptés dans une année, après une semaine de vacances par exemple, quelle que soit l'heure ou la saison, la question : « Comment vas-tu ? » amène invariablement à mes lèvres un « Fatiguée », que je retiens ou non au dernier moment selon mon degré de... fatigue.

Fatiguée. Fatiguée. Comment t'appelles-tu ? Fatiguée. Quel est ton plat préféré ? Fatiguée. Depuis combien de temps cela dure-t-il ? Je ne sais pas. Longtemps. Je n'arrive pas à me souvenir d'un état autre que fatiguée. Pour mon anniversaire, ma fille m'a offert... des moutons phosphorescents à coller sur les murs de ma chambre « pour t'aider à mieux dormir ». Aux premières loges pour m'entendre souvent, bien trop souvent prononcer ce mot. Fatiguée et lourde donc.

Fatiguée. Dedans et dehors, le corps et la tête. Ah oui mais dis, tu te lèves à 5 heures du matin et tu te couches à des pas d'heure aussi, pas étonnant ! Il faut te coucher tôt, et puis lever le pied sur ceci et cela.

Me coucher plus tôt ? J'aurais besoin de huit heures de sommeil par nuit. C'est mon rythme quand je n'ai pas de contrainte. Calculons : me coucher en gros à 20h30 pour m'endormir vers 21 heures, donc. La perspective est alléchante. On arrête l'opéra, le Théâtre de la Ville, les Paris-Carnet et autres dîners amicaux ; pas fatiguée, certes, mais pas vivante non plus.

Lever le pied ? Ah oui ça c'est l'autre idée, tiens. Je pourrais donc arrêter de faire ce qui me plaît et me limiter à aller bosser, dans une ambiance aussi fun que devaient l'être les heures séparant l'éruption de l'Etna et l'ensevelissement de Pompéi. Sauf que là, ça se mesure en mois, passés et à venir.

Hier soir j'ai dîné dans la plus jolie des maisons, avec les hôtes et les invités les plus douillets qui soient. Arrivée fatiguée dans le corps et la tête, rentrée à deux heures, une petite heure de causette en ligne avec le Californien provisoire, bref couchée à trois heures du mat. Je me suis réveillée évidemment fatiguée dans le corps mais plus du tout dans la tête.

J'aurais pu faire la sieste mais j'avais rendez-vous pour des fiançailles danoises avec une brochette de blogueurs et non-blogueurs, pour un après-midi de rires et d'amitié autour d'un Lozérois de passage.

Tout bien considéré, je crois que je resterai fatiguée pendant encore un petit moment. Je n'ai pas de meilleure idée.

Il sera bien temps de me reposer après la fin des blogs...