J-21 Fatiguée
Par Kozlika le samedi 10 décembre 2005, 18:12 - Lien permanent
Quelques rares jours exceptés dans une année, après une semaine de vacances par exemple, quelle que soit l'heure ou la saison, la question : « Comment vas-tu ? » amène invariablement à mes lèvres un « Fatiguée », que je retiens ou non au dernier moment selon mon degré de... fatigue.
Fatiguée. Fatiguée. Comment t'appelles-tu ? Fatiguée. Quel est ton plat préféré ? Fatiguée. Depuis combien de temps cela dure-t-il ? Je ne sais pas. Longtemps. Je n'arrive pas à me souvenir d'un état autre que fatiguée. Pour mon anniversaire, ma fille m'a offert... des moutons phosphorescents à coller sur les murs de ma chambre « pour t'aider à mieux dormir ». Aux premières loges pour m'entendre souvent, bien trop souvent prononcer ce mot. Fatiguée et lourde donc.
Fatiguée. Dedans et dehors, le corps et la tête. Ah oui mais dis, tu te lèves à 5 heures du matin et tu te couches à des pas d'heure aussi, pas étonnant ! Il faut te coucher tôt, et puis lever le pied sur ceci et cela.
Me coucher plus tôt ? J'aurais besoin de huit heures de sommeil par nuit. C'est mon rythme quand je n'ai pas de contrainte. Calculons : me coucher en gros à 20h30 pour m'endormir vers 21 heures, donc. La perspective est alléchante. On arrête l'opéra, le Théâtre de la Ville, les Paris-Carnet et autres dîners amicaux ; pas fatiguée, certes, mais pas vivante non plus.
Lever le pied ? Ah oui ça c'est l'autre idée, tiens. Je pourrais donc arrêter de faire ce qui me plaît et me limiter à aller bosser, dans une ambiance aussi fun que devaient l'être les heures séparant l'éruption de l'Etna et l'ensevelissement de Pompéi. Sauf que là, ça se mesure en mois, passés et à venir.
Hier soir j'ai dîné dans la plus jolie des maisons, avec les hôtes et les invités les plus douillets qui soient. Arrivée fatiguée dans le corps et la tête, rentrée à deux heures, une petite heure de causette en ligne avec le Californien provisoire, bref couchée à trois heures du mat. Je me suis réveillée évidemment fatiguée dans le corps mais plus du tout dans la tête.
J'aurais pu faire la sieste mais j'avais rendez-vous pour des fiançailles danoises avec une brochette de blogueurs et non-blogueurs, pour un après-midi de rires et d'amitié autour d'un Lozérois de passage.
Tout bien considéré, je crois que je resterai fatiguée pendant encore un petit moment. Je n'ai pas de meilleure idée.
Il sera bien temps de me reposer après la fin des blogs...
Commentaires
Une bonne grosse nuit réparatrice de temps en temps quand même, et pour la tête plein d'autres sauteries à organiser pour ne plus penser aux diverses éruptions volcaniennes (ou trouver un vulcanologue bloggueur peut-ête ?) de ton travail.
Fais quand même gaffe à ne pas trop surcharger la machine, parfois elle finit par se venger.
Ce message est maudit. En fin d'après midi, je tentais d'y inscrire une première fois un commentaire quand je fus envahie par une ordre de t que je fus incapable de stopper. Je dus fermer Firefox puis redémarrer mon ordi sans comprendre ce qui se passait. Ce soir, de retour devant la bécane, je faisais une deuxième tentative. J'en étais arrivée à la fin de mon commentaire quand les plomb ont sauté. Si, si ! Je me suis retrouvée dans le noir total et le message envolée dans les limbes de la Blogosphère. Alors je me dépêche de poster ce premier coment avant que ça ne recommence…
Bref, je te disais que j'aurais pu écrire le même post à peu de choses près. Je suis fatiguée, tout le temps et mes nuits sont bien trop courtes. Je sors sans doute moins que toi pour cause d'enfants encore petits. Mais je refuse de me cantonner à mon boulot, si intéressant soit-il ou à ma famille si aimable soit-elle :-)
Oh ben tiens... chez moi c'est tout pareil ! Sauf que mon boulot me prend tellement de temps / énergie ces derniers mois que je n'ai même plus d'activités culturelles / sociales :-( (et, pire, même plus l'énergie de faire des photos).
Tout pareil comme toi, Koz. Fatigué mais heureux de l'être. :-)
Koz il faut que je t'embrasse pour ce billet que j'aurais dû écrire ... si je n'avais pas été aussi fatiguée !
en particulier pour la phrase : "On arrête l'opéra, le Théâtre de la Ville, les Paris-Carnet et autres dîners amicaux ; pas fatiguée, certes, mais pas vivante non plus.", car immanquablement des proches ou des collègues que mes engagements militants ou musicaux n'inspirent guère, me disent, tu fais trop de choses, sauf que personne ne me dit jamais tu travailles bien trop pour un employeur qui te paie des clopinettes en retour sans jamais ou presque reconnaître les efforts fournis, personne ne dit jamais (sauf mon mari mais souvent il le dit sans le faire car épuisé lui-même il s'endort avant) attends je vais faire le repassage. Je serais moins fatiguée si je pouvais enfin vivre des rentes que je n'ai pas, travailler à "que des choses pas commerciales" comme dirait Souchon, sans charges de travail irréalisables imposées sans fin par d'autres, et avec des possibilités de faire des pauses aux moments des coups de pompes.
Longtemps j'ai cherché à être extrêmement raisonnable, résultat, j'ai le sentiment très net que 10 ans de ma vie sont passés à la trappe, que les seules choses qui m'en restent sont les enfants grandis et quelques souvenirs de bonnes lectures, j'étais crevée tout pareil et ce n'était que métro boulot marmots dodo. Il a fallu que je rencontre une princesse charmante pour me sortir de cette léthargie grise. Ca n'a pas arrangé la fatigue, ni rendue plus heureuse (comme quand le sang se remet à circuler dans un membre engourdi ça ne fait pas du bien du moins au début), mais vivante enfin.
PS : j'ai quand même de la chance l'air de rien dans ma vie, j'ai rencontré il y a 7 ans une princesse charmante et depuis l'été une fée des blogs :-) ...