Attention, voici venu le temps de la deuxième série d'écoutes comparées. Vous avez su déceler les versions recommandables de l'œuvre parmi un petit panel où il faut bien l'avouer la concurrence n'était pas si rude. Mais je voulais vous faire la preuve qu'on n'a pas besoin d'écouter vingt opéras par mois pour « savoir » écouter.

Maintenant, je vous propose d'entendre des versions qui ont toutes leurs afficionados et leurs détracteurs. J'ai pu réunir cette collection grâce à quelques-uns d'entre vous et mes copains de chouquetterie qui samedi m'en donneront d'autres. Je les ajouterai samedi ou dimanche avec également Scotto, Moffo et Callas, que nous avons déjà entendues dans « Tutte le feste ».

Pas de « bon » ou « pas bon » a priori ici, seulement du « j'aime » / « j'aime pas », mais attention, va falloir comme pour le précédent développer vos impressions avec les raisons qui vous font préférer celle-ci plutôt que celle-là !

On écoute quoi alors ?

On écoute la première partie du premier duo père/fille de l'opéra.[1] Pour Gilda c'est son entrée en scène. Nous sommes à l'acte I, scène 9. Rigoletto vient de quitter la fête du duc de Mantoue[2], au cours de laquelle le conte Monterone était venu crier vengeance pour l'honneur perdu de sa fille. Rigoletto avait tourné l'homme en dérision avec cruauté, tandis que la galerie se gaussait à qui mieux-mieux, et l'homme était reparti en jetant une malédiction. Rigoletto simule l'indifférence mais une angoisse sourde commence à le saisir - il se rappelle probablement qu'il a une fille lui aussi. Juste avant de retrouver Gilda, un spadassin, Sparafucile, lui propose ses services et bien que Rigoletto l'envoie paître il prend quand même sa carte de visite (c'est une imaaaaage).

Hop ! le duo donc. Papa poule interdit à sa fille de sortir, Gilda lui assure qu'elle ne sort que pour aller à l'église. Elle ne ment pas vraiment d'ailleurs, elle « oublie » juste de lui dire qu'à l'église elle croise un certain jeune homme, un étudiant pense-t-elle, dont elle ne connaît pas encore le nom... Elle essaie aussi de savoir qui était sa mère, mais comme d'habitude Rigoletto ne lui répond pas, déclarant que l'évoquer est une douleur trop vive. (Cliquez ici pour afficher l'extrait du livret.)

Au fait ! Au fait !

Voilà, voilà, j'y viens.

Ecoute 1

Ecoute 2

Ecoute 3

Ecoute 4

Ecoute 5

Z'en pensez quoi ?

N'hésitez pas à dire laquelle vous avez préférée et pourquoi (timbre, interprétation, orchestre, tout ce qui vous passe par la tête). Ou pourquoi vous n'aimez pas telle autre.

Si je n'ai pas mis le nom des interprètes, ce n'est pas pour jouer aux devinettes, c'est pour ne pas être influencés par la réputation de tel ou tel. Si vous les reconnaissez merci de n'en rien dire pour l'instant. J'ajouterai ces infos d'ici quelques jours.

Notes

[1] Les pistes n'ont pas toujours le même découpage. A la fin de cette partie, dont je donne l'extrait du livret, Rigoletto très inquiet appelle la gouvernante pour lui intimer de veiller avec la plus grande vigilance sur sa fille, duo gouvernante/Rigoletto (bouh la menteuse !), puis deuxième partie du duo Rigoletto/Gilda.

[2] L'une des mises en scène assez trash de cet opéra en fait carrément une partouze, j'ai le DVD pour ceux que ça intéresse ;-)