Adieu Anna
Par Kozlika le vendredi 10 mars 2006, 19:32 - Lien permanent
Anna Moffo est morte la nuit dernière vient de m'apprendre un lecteur, Titta Ruffo, par mail. Merci Anna pour votre voix merveilleuse, ce cadeau que vous partagiez avec nous. Je suis bien triste ce soir.
Anna Moffo, « Bachiana brasileira n° 5 », Villa-Lobos.
Anna Moffo, « O rendete me la speme », I Puritani, Bellini.
Anna Moffo, « Morro, ma prima in grazia », Un ballo in maschera, Verdi.
Anna Moffo, « Canzone del Saulice », Otello, Verdi.
Anna Moffo, « Ah, tardai troppo... », Linda di Chamounix, Donizetti.
Commentaires
Je suis un vieux con de 60 balais, ai connu Anna Moffo lorsque j'en avais 15... Eros a rejoint Thanatos. Drame insondable.
Que bella !
Oh !
:-(
Très triste nouvelle… Sa voix restera à jamais une des plus belles…
C'est le genre de nouvelles qu'on ne souhaite jamais apprendre...
J'ai ressenti pareil quand j'avais appris la mort d'Alain Marion... Un sacré pincement au coeur... :'-(
Elle continue à vivre par sa voix, qui porte son âme.
La voix d'Anna Moffo, c'était une source infinie de grâce et de poésie; alors, ce soir, je pense à la phrase de Jean Cocteau : "Faites semblant de pleurer, mes amis, puisque les poètes ne font que semblant d'être morts... "
Consoléances. Il reste les enregistrements, immortels.
C'est trop triste, déjà Nilsson qui a fait ses adieux il y a quelques semaines... Merci pour les extraits, celui d'I Puritani est splendide, je l'adore. Bon, on se fait une soirée "Memory of Anna" chez toi ?
(C'est moche de vieillir…)
Voilà une bien triste nouvelle, surtout avec encore quelques années d'espérance vie devant soi :/. Moi qui devait justement écouter son enregistrement de "Madame Butterfly"... Une diffusion imminente s'impose...
quels yeux magnifiques....
(je ne parle pas de la voix, ça va de soi....)
Encore une que je n'aurai connu que de nom et que j'aurai été trop con pour découvrir avant sa mort... Au revoir, Anna.
(En passant, pour l'instant, je ne trouve nulle part de confirmation de la nouvelle.)
Je cite René : (En passant, pour l'instant, je ne trouve nulle part de confirmation de la nouvelle.)
Si tu attends que les crasseux de la presse française en parlent... Il faudrait d'abord qu'ils apprennent qu'elle existait. Voici un lien.
C'est vrai que personne n'en parle : Yahoo US
Google US
Technorati
Par contre, en FR, c'est réellement plutôt le vide...
Je suis repassé par ici pour réécouter le merveilleux air des "Puritains", et j'en profite pour féliciter Laurent pour le message numéro 10. Quelle classe ! Quelle élégance ! Vous êtes un vrai "gentleman" !
Message que tu peux détruire après traitement : il y a pb avec le dernier extrait ( Anna-Moffo-Chamounix.mp3 != Anna-Moffo-Linda.mp3 )
J'avais fait une recherche sur Google, et j'avais consulté les sites de tous les journaux que je consulte sur Internet (journaux américains et français), mais je n'avais rien trouvé. Rien n'apparaissait non plus dans mes fils de nouvelles (BBC, etc.). En fait, je m'attendais à ce que la nouvelle soit un peu mise en valeur. Je vois maintenant qu'il y a un article dans le New York Times, mais si on regarde la page d'accueil des sections Arts ou Music, la nouvelle n'apparaît pas. C'est pour ça que j'avais l'impression que personne n'en parlait. Désolé d'avoir eu l'air de tomber de la planète Mars.
Mais quand est-elle donc née ?
OperaNews dit : Wayne, PA, June 27, 1932
AllMusic dit : Jun 27, 1934 in Wayne, PA
Un Wikipediste propose June 23, 1930 (avec l'argument "je le sais, mes parents étaient à l'école avec elle". Mais pour l'instant, il ne convainct pas ses camarades ...)
Merci à tous de vos messages, oui même à toi Laurent Gloagoujat :)
Anna Moffo avait quitté la scène depuis longtemps, en gros depuis le milieu des années soixante-dix. Avant, pendant ou après, elle a chanté des romances oubliables, tourné dans des films olé-olé et animait un show télévisé dont je n'ai jamais entendu dire qu'il était une référence culturelle.
Mais je m'en fous. Qu'elle se soit enlaidie (je pense que ce n'est d'ailleurs pas essentiellement dû à son âge), que son chant ait largement perdu de son lustre ne retire rien à sa Gilda, sa Lucia et autres Mme Butterfly...
(Bladsurb, j'ai corrigé le lien vers le mp3)
Ruffo : tu l'as connue vers quinze ans disais-tu, tu veux dire entendue pour la première fois ou recontrée en vrai de vrai ???
Non, je ne l'ai jamais vue à la scène, mais j'ai presque tous ses microsillons depuis les vieux RCA des années 60, Seraphim... Je suis tombé tout petit dans la marmite. Je pense qu'il serait intéressant que tu fasses quelque chose sur sa Luisa Miller, opéra de Verdi méconnu, hélas, sublime et qu'Anna Moffo a chanté comme personne et mille fois mieux que les Caballé et autres grandes artistes. Si tu veux je peux te faire passer le tout en MPtrois (je ne mets pas le chiffre volontairement !).
Pareil que Stefano pour le com de Laurent, c'est pas très fin.
Ruffo : m'enfin pour qui me prenez-vous jeune homme ? J'ai ! Tiens d'ailleurs ça fait (trop) longtemps que je ne l'ai pas écoutée. Hop !
Oh pardon ! Lorsque l'on parle de la Moffo, ici ou ailleurs, on ne cite jamais ce rôle. Et c'est chose qui me navre. Comme les Wesendonk lieder sont la préparation de Tristan, Luisa Miller est l'arrivée de Traviata et de tous les grands rôles qui suivent. Opéra fondateur.
Le vieux con, ceci dit, se retire...
Moi, goujat ? Non, pas ici en tout cas, juste perturbé par le décalage entre ta magnifique photo (la seconde, intemporelle) et la vieille dame un peu ridicule. Quand je dis "c'est moche de vieillir", je pense au miroir qui m'est tendu par les photos d'Anne Mofo que j'ai trouvé via Google. Et je réitère, c'est moche de vieillir (désolé, je fais ma crise de la quarantaine).
Et je persiste quant à moi à penser que ce n'est pas « moche » de vieillir. Simone Signoret n'avait certes pas le même type de beauté à 20 ans qu'à 60 mais à ces deux âges elle était absolument magnifique. Pour ne parler que de l'aspect physique. Au mental je crois qu'elle était encore plus belle à soixante ans qu'à vingt.
Quant au reste, le facteur aigreur de n'avoir pas mené la vie qu'on voulait ou le facteur usure d'une vie trop dure ou celui du refus de vieillir (le recours au lifting par exemple) enlaidissent bien plus que le décompte des ans.
Haut les cœurs capt'ain :)
Prenons de l'âge plutôt que de vieillir : la crise sémantique sera plus douce.
Merci Kozlika, pour le dernier commentaire et moi je suis du même avis que Flo. J'aime la distance que donne l'âge, la perte des illusions n'est plus une souffrance mais une alliée. Avoir le sentiment de mieux saisir le sens de la vie compense bien le plaisir de la très confortable inconscience d'antan. Et même avec 20 ou 30 ans de moins, que serons-nous dans 50 ans? Quelle chance de pouvoir garder encore un peu de cette beauté. Magnifiques les extraits!
Ecouter et voir Moffo
http://media.libsyn.com/media/parterrebox/MOFFO_TRIBUTE.mp3
http://www.mrichter.com/opera/moffo.rm
Ruffo, je n'aime pas cette phrase "Je suis un vieux con de 60 balais" , car elle ne me laisse pas le choix 1-les vieux sont cons comme des balais 2-quand on est con , on est con, l'age n'y change rien.
Ici des vidéos : Youtube, Anna Moffo
et dire que je ne peux même pas écouter (toujours pas de "vraie" connexion).
j'espère pouvoir bientôt enfin venir lire vraiment, je suis tellement coupée du monde je ne savais même pas qu'elle n'était plus là.
J'arrive comme les carabiniers. Tu sais, je n'aime pas beaucoup ton thème Ana Moffo parce que ne la connaissant pas, et vue le costume, elle me rappelait, je ne sais trop pourquoi, « Autant en emporte le vent » pour lequel j'ai des sentiments plus que mitigés. Bon, les réminiscences sont toujours très réductrices :-) Les deux photos sont certes magnifiques, mais sa voix est extraordinaire. Quand on aime une artiste depuis des années, qu'on est passionné par son art, quand cet artiste s'en va, c'est comme si quelqu'un de la famille ou un ami proche nous quittait. Et je comprends ta tristesse. Mes plus sincères condoléances :-)
Et merci pour les extraits,
Bon, eh bien j'ai pris le temps de tout écouter, le premier morceau "Brachiana Brasileira" et le dernier sont ceux qui me laissent entr'apercevoir un petit quelque chose de ce que tu dois ressentir... Le premier air a vraiment quelque chose d'envoûtant, en effet...
belle femme rare pour son epoque d'avoir un physique si plaisant pour une artiste lyrique
Anna merci pour l'art lyrique. je ne t'oublirai pas.
Je viens de lire ce billet bien triste...
S'il était possible, pourrais tu me donner les références de >Bachiana brasileira n° 5< de Villa-Lobos.
J'avais ce morceau, autrefois, sur un enregistrement fait dans les années 70 mais à part l'auteur et le titre je ne savais rien de l'interprète. Grâce à toi, je mets un nom sur la voix.
Merci d'avance pour ton aide.
lydgie
Lydgie, je suis en vacances jusqu'au 20 août. Je te cherche ça en rentrant !
Vous voyez, je débarque... j'apprends à peine qu'elle est partie rejoindre les astres, elle la star. Comme Dumas fils qui fait virtuellement ouvrir la tombe d'Alphonsine Plessis parce qu'il ne parvient pas à réaliser qu'elle l'a quitté, j'imagine, en ce 11 octobre 2006, mon idole réduite à l'état de squelette et en suis bouleversé. En effet, les vers ont dû commettre leurs outrages depuis le mois de mars... Mais comment se fait-il que je ne l'aie pas appris à ce moment-là ? Anna, que je n'ai jamais vue ni chanter ni tourner, et que j'avais découverte fortuitement dans ma Violetta préférée en achetant l'intégrale de la Traviata en 1967. J'avais vingt ans. J'ai appris le livret presque par cœur et j'ai pleuré, pleuré… en usant le 33 tours jusqu'à la corde. On trouvait que je débarquais, avec ma Moffo... « La Callas est incomparable » me renvoyait-on avec mépris. Combat d'arrière-garde, soit, mais si j'adore la lady Macbeth de la grande Grecque, c'est bien Anna Moffo que j'ai toujours préférée (avec Leontyne Price) dans le rôle de la phtisique. Certes, on m'a dit que, sur scène, on ne l'entendait pas beaucoup... Soit, mais je m'étais fait mienne cette voix chaude et souple qui, d'ailleurs, chantait de façon tellement suggestive « meine Lippen, sie küssen so heiß » (les baisers de mes lèvres sont torrides) du Giuditta de Lehar. Voilà, c’est une partie de ma vie qui s’en va avec la belle Anna… Quelqu’un sait-il si l’on trouve (et où) les films dans lesquels elle a tourné ? y compris sa Traviata, d’ailleurs ? Merci d’avance pour la réponse.
Vincent, amazon.com a dix références en DVD, dont une Traviata filmée à Rome en 1968.
Merci, Laurent, je vais essayer de me procurer tout ça. Qu'elle continue de vivre par nous...
Quand meme inadmissible que la RCA qui regorge de nombreux enregistrements d'Anna Moffo n'est rien sorti de ces chefs d'oeuvre - Entre autre de ces récitals, des deux Manon et Manon Lescaut en extraits avec Guisseppe Di Stefano et Labo , de l'intégrale de Thais , vraiment dommage alors que cela fait pres de 25 ans que le compact existz - Anna Moffo était innégalable dans certains airs d'opéra qu'elle n'a jamais put reproduire dans ces integrals - Ecoutez donc l'air de la folie de Lucie chez EMI , ou l'air des lettres de Werter ou bien encore l'air de Louise chez Eurudisc
son chant avait quelque chose de l'extase langoureuse qui s'abandonnait a l'ivresse , elle ne se contenait plus c'etait le chant qui emportait sa voix et non plus elle qui métrisait ; elle aurait put etre la plus grande interprete de certains opéra Français notamment de Manon de Massent dont elle nous laisse l'equivalent d'un 33t , elle aurait put etre la Louis parfait et bien d'autre , Charlotte de Werter , puis Leila ...hélas elle a choisi le répertoire Italien...dommage et puis et bien tant pis elle nous reste quand meme au coeur
Je possède un disque ancien chez RCA, MANON de Massenet avec Anna Moffo et Guiseppe di Stefano. je cherche désespérément à trouver cet enregistrement en CD car je le trouve génial.
Qui peut m'aider ?
Merci
Eelena