A Cédric K., en bloguerie restante
Par Kozlika le samedi 6 mai 2006, 17:26 - Lien permanent
Cher Cédric,
Ecoute, j'ai bien réfléchi.
Non non, ne va pas croire que j'y réfléchis depuis (oh putain) trente ans, mais bien depuis une dizaine d'années. Depuis que j'ai rencontré Vivianne dans une rue du cinquième arrondissement. Toujours aussi belle et sensuelle entre parenthèses. Quand je pense que j'étais tellement pétrifiée et intimidée - elle m'a toujours fait cet effet-là la bougresse - que je n'ai fait que débiter des sottises plus grosses que moi...
Nous ne nous étions pas vues depuis la fin des années lycée, un bon bout de temps donc, puisque ma moufflette, qui était avec moi ce jour-là, devait avoir dans les huit ou neuf ans. On papote (enfin, je bafouille devrais-je dire), j'apprends qu'elle est devenue journaliste, et elle me demande : « Alors tu as vu un peu le film de Cédric ? C'est chouette hein ? » Quel Cédric, où, quoi comment ? De quoi me parle-t-on ? « Cédric K., voyons ! »
Tu me croiras si tu voudras, mais je n'avais jamais fait le lien entre « mon » Cédric K., enfin toi quoi, et celui-là, toi quoi. Elle enchaîne, « Tu t'es reconnue ? » Et c'est comme ça que je suis partie aussi sec en quête de ton film, moi qui ne vais au cinéma qu'une année bissextile sur deux.
Mes gamins étaient morts de rire, tout comme leur père, et moi j'étais mortifiée. Ces idiots m'ont « reconnue » tout de suite. Oui : les trois.
Eh ben dis donc. Dis, rassure-moi, tu as fait un genre de compil n'est-ce pas ? Une caricature ? D'ailleurs je ne m'appelle pas Marie alors hein, bon. Avoue que c'est très très très exagéré ? Non ? Aaaaaaaaargh, tu m'achèves.
Ce dialogue-là, je m'en suis souvenue mot pour mot comme tu le racontes. Ça fait drôlement bizarre quand même, vingt ans après :
Marie et Léon :
- Tu sais combien y'a de viols par jour dans le monde ? J'peux t'dire ça m'fait flipper, moi !
- Mais arrête, t'as rien à craindre, toi ! Qui c'est qui voudrait te violer ?
- Mais t'es dégueulasse. Pourquoi tu me dis ça ?
- Non... mais regarde-toi, t'es pas le genre de nana qui se fait violer...
- Parce qu'il y a un genre de nana qui se fait violer ?! Mais t'es vraiment un mec débile, toi !
- Mais non, je voulais pas dire ça, mais... je sais pas, j'imagine que les mecs qui violent des nanas, ils choisissent des nanas plus aguicheuses que toi, quoi.
- N'importe quoi, mais c'est vraiment un discours de macho, ça, t'es con ! Pourquoi je pourrais pas me faire violer, moi ? Je peux très bien me faire violer. Non mais, je m'excuse, je comprends pas pourquoi tu me dis ça... Y'a plein de mecs qui viennent me faire chier dans la rue.
- Ah bon ?
- Mais oui, qu'est-ce que tu crois, encore heureux...
Tu sais quoi ? Je me souviens aussi comme je t'avais trouvé vexant !
Bon enfin bref, j'ai réfléchi comme je te le disais au début de cette lettre. A la prochaine réu du groupe femmes du bahut, vous pourrez venir Santiago et toi. Finalement les réunions non mixtes c'était peut-être pas une bonne idée. Et toi tu fais disparaître Le Péril jeune et toutes les copies existantes.
Je compte sur toi.
Anne C. à Cédric Klapisch, en bloguerie restante.
Commentaires
ah ben mince alors moi qui venais de la (re)trouver ! Dans un sens ça me rassure, y a donc pas que moi qui me fait appeler
ArthurMarie (VPJ) !Gilda > non non, je n'ai toujours pas le DVD, le dialogue est sur le site mis en lien. Pour le reste, c'est ma mémoire :)
Je me souviens d'avoir vu le film en version TV sur Arte, avec un inconnu (Tomasi/R.Duris) qui crevait l'écran. C'est con, j'ai envie de revoir le film là tout de suite :)
Enorme !!!! quelle sale bête ce cédricK
Bon, je sais que tu vas me trouver lourdingue, mais avant de tester le viol, je récidive ma proposition de combat dans la boue avec ton acolyte préféré (quoiqu'en dise Xiaojie).
Et cornedouille, je n'avais pas percuté qu'il s'agissait de Péril Jeune.
Et comme le dit le même personnage : manifester c'est aussi un bon plan de drague, "y a plein de nanas!" 8-)
Comme réalisateur, je connais bien pire ;-) Ah si Cédric K avait su qu'il avait affaire à la future Madonne des blogueurs ...
Quoi qu'il en soit, l'histoire est bien racontée et se prête à merveille à la bloguerie restante.
Waaaah ! Du people ! J'adore le name dropping à la Koz. ^^
C'est pour ça que j'aime pas les artistes, tu sais pas comment ce que tu vas dire sera utilisé après. Et oui, je sais, je suis le premier à le faire, mais moi, je suis pas un artiste ;)
tehu > euh... ben c'est pas obligé non plus hein.
Zvezdo > oui, hein, où diable va-t-il chercher tout ça ? Moi qui suis pourtant si consensuelle...
Vroumette > fais-nous un ring dans ton jardin, on viendra.
Weborg > toutafé, alors tu imagines bien, une réunion de groupe femmes, pas de concurrence, malins le petit Cédric et son pote Rodrigo (qui a participé au scénario dit la distribution, celui-là alors, à gratouiller sa guitare dans l'espoir d'attirer notre attention, pffffff, même pas fait gaffe à son charme sud-américain d'abord !)
Gilda > aaaaaaargh nan ! ni madonne ni fée ni blogostar ou je ne sais quoi ! Je vais finir par fermer Kozeries pour de bon !
Roncier > chouette, te revoilu, grosses bises à Toronto ! (Mais pourquoi as-tu fermé les commentaires depuis ton départ ? :'( )
>
T'y peut plus rien = 45 500 environs
Mort de rire ! Bon, tu aurais pu tomber plus mal, quand même. Mais je sens que je vais D'URGENCE revoir ce film revigorant...
(Moi, quand on me demande ce que fais comme boulot, j'utilise Cédric K., aussi. J'en ai marre de me lancer dans des explications vaseuses. Alors je dis : "t'as vu Les Poupées Russes ? Tu te rappelles de la scène des élagueurs ? Eh bin mon boulot, c'est exactement ça. Je pose des questions sans intérêt à des gens qui s'en foutent, comme Duris dans le film". Généralement, les gens hésitent entre rire ou s'apitoyer).
mais si madone : souviens toi que tu as un point commun avec Jésus :-) !
Alors, t'as fini par le voir ? Tu peux me le prêter ?
Tiens au fait, ton copain Santiago, il est dans Voici, avec sa dulcinée su moment, Juliette Binoche… (euh oui, je lis Voici et pas que chez le coiffeur. A mon bureau aussi…) ;-)
Claire > je l'ai vu il y a six-sept ans, le soir même de ma rencontre avec Viviane (tiens d'ailleurs, Lola était à Paris et l'a regardé avec nous :) Et j'ai commandé le DVD juste avant de rédiger ce billet - pas encore reçu.
Racontars > le Voici de en ce moment ? Tiens je suis curieuse de voir sa trombine ! Merci pour le tuyau :)
M. Le Chieur > ah non hein ! j'ai déjà rempli mon quota cinéma avec la commande du DVD je ne vais pas en regarder deux quand même ! (alors tu disais : la scène des élagueurs ? ...)
Gilda > Ce qu'il y a de bien dans la vraie vie c'est que si on en raconte tous les bouts extra-ordinaires on devient vite pas crédible (en écho à ton billet). Je ne relaterai donc pas mon point commun avec Djezus. (je ferai un scan...)
Morte de rire ! Le péril jeune est un de mes films cultes, je le connais par coeur, et Axelle aussi... Quand je lui ai raconté ça, elle était éclatée, et nous t'imaginions... c'est vrai que c'est tout à fait toi ! Damien a juste dit "ah ouais, le péril jeune, c'est ce film naze sur les 70', je me souviens pas bien" Et pour une fois, c'est bon d'avoir quelques années de plus que toi, parce que moi, à l'époque, j'étais en fac, ça m'a évité de dire des conneries...ou tout du moins de les voir restituées sur grand écran...
Bises !