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Par Kozlika le dimanche 27 août 2006, 19:53 - Lien permanent
La plupart pour ne pas dire la totalité de mes amis ont la particularité commune de présenter ce qu'il est usuellement admis d'appeler des défauts. Ils en ont sans doute. D'ailleurs j'en ai moi aussi. (Soyez francs, pas vous peut-être ?) Oui, bon, peut-être ont-ils - et moi avec - des défaut plus gros que la moyenne. C'est normal, j'aime bien les gens qui ont du relief : des gros défauts, des grosses qualités, des creux et des bosses. Mes amis font rarement le consensus et c'est tant mieux. Le lisse me lasse et les équilibrés de la tête sont mal assortis à mes névroses.
On m'en fait assez souvent la remarque et il m'arrive de prononcer machinalement en réponse aux interrogations du type : « mais tu ne trouves pas qu'il/elle a tel ou tel défaut ? » un « bah oui, mais je l'aime quand même » alors qu'en réalité je n'en pense pas un mot. Je n'aime personne quand même.
Je comprends que telle ou telle caractéristique présentée par quelqu'un puisse ne pas attirer la sympathie aux yeux de quelqu'un d'autre, je suis moi-même bien loin d'aimer la terre entière... Mais selon moi, la plus mauvaise façon d'aimer ses amis est de les aimer malgré leurs défauts, on les aime avec parce que ce qui constitue leur personnalité, celle qui vous a tant attiré que vous vous en êtes fait un ami, ne peut se morceler en pièces de Lego à ajouter ou ôter selon ses propres désirs. Dire « je l'aime quand même », c'est sous-entendre qu'on voudrait qu'il/elle change ce point évoqué par le « quand même ». Et donc que la personne elle-même change, et donc qu'elle ne soit pas/plus celle que vous avez choisie. Je trouve ça tout à fait incohérent.
Nonobstant, et bien que je pense très sérieusement chacun des mots que je viens d'écrire, je tiens néanmoins à clamer que Pep est un lâcheur de premier ordre qui nous a affreusement manqué hier, alors que nous étions si contents de cette trop rare occasion de réunir les six membres de la team des quatre coins de la France...
... mais que je l'aime quand même.
Puis peut-être que lui il aurait pensé avant d'aller se coucher à retirer ce qu'il restait de bières du congélateur et que je n'aurais pas trouvé au petit déjeuner dix-sept geysers de mousse brune et de verre pilé inondant mes précieux Picard.
Commentaires
J'aime beaucoup le lisse qui lasse, les précieux Picards et ce "quand même".
Bière ?
Wé, de la bière. C'est à peu près le seul point sur lequel ils correspondent au stéréotype du geek. Pour le reste ils avaient le poil lustré, des t-shirts propres, de la conversation et ne boivent pas de café ;-)
Et ils ont nettoyé le congélo avec leurs petits bras musclés ?
et tu as oublié de préciser qu'ils disent "wesh gros" (à peu près tous en moyenne:))
;-)
Trop forte le coup des bières dans le congélo. Ben finalement, ils ne picolent pas trop s'ils n'ont pas même pas tout fini.
Et puis c'est quoi ces amis avec des défauts ? Les amis, c'est un tout, une entité entière avec des moments où ils nous font rire et des moments où on a envie de les foutre dehors, mais à qui on pardonne tout et surtout qui nous pardonnent tout.
Et puis, question con, mais ça veut dire quoi "wesh gros" ? ca se mange ? C'est pour dire qu'on veut manger un gros welsh rarebit ?
tehu > ils avaient déjà fait la cuisine (sauf le dessert...) et la vaisselle, je me chargerai du congélo ;-)
biou > oui mais ça c'est plus votre côté djeuz que votre côté geek !
vroumette > « Les amis, c'est un tout, une entité entière avec des moments où ils nous font rire et des moments où on a envie de les foutre dehors, mais à qui on pardonne tout et surtout qui nous pardonnent tout » Yep, c'est l'idée que je voulais exprimer, d'autant que ce qui est classifié « gros défaut » est souvent en parfaite harmonie avec le reste. Ça empêche pas que ça énerve parfois hein, et même que des fois (exemple au hasard) on en prendrait bien les tripes de l'un pour pendre l'autre ;)
Vroumette > "Wesh gros", c'est le salut des djeunz', mais c'est vrai qu'on a aussi fini par parler de welsh, et que ca a fini en "welsh gros"!
"On apprécie les gens pour leur qualités, mais on les aime pour leurs défauts". (jamais retrouvé l'auteur de cette phrase)
J'aime bien ce qu'en disent René Char : "Un homme sans défauts est une montagne sans crevasses. Il ne m'intéresse pas." et Henri Michaux : "Avec tes défauts pas de hâte, ne vas pas à la légère les corriger. Qu'irais-tu mettre à la place ?" :)
Lincoln disait
Et oui, il y a des gens que j'aime pour leurs défauts, et qui ont d'énormes qualités.Quand à la Bière (aucun rapport avec une queconque geekitude, il s'agissait de vraies bières,) elle n'aurait pas terminé dans le congélo s'il y avait eu de la palce dans le frigo, d'abord !
Alors là, xave, tu me vois bouche bée : il n'y avait plus de place dans le frigo de Kozlika, ce modèle de zénitude, cet alignement de rayonnages blancs, immaculés ... et habituellement dépourvus de la moindre nourriture ?
Samantdi> Je confirme : on n'aurait pas pu y glisser un cerveau de pep.
C'est assez paradoxal tout ça : n'avoir que des qualités et aucun défaut serait... un défaut !
(la dernière fois que j'étais chez Koz', le frigo était un peu plus d'à moitié plein, donc avec un hypothétique plein complet entre-temps par le kozlikataire, et étant donné qu'il n'y a eu personne ou presque pour le vider depuis un certain temps, ça peut faire comme parfois chez moi, et se retrouver momentanément sans place à l'intérieur : tout arrive ^^)
Tu me fais rire en écho à L'Amoureux et quelques amis interloqués qu'à une manifestation d'un de leurs défauts (alors que j'en suis exempte, que les choses soient claires :-D), ils me demandent : "Tu m'aimes quand même ?"
Et je réponds, infailliblement "C'est comme ça que je t'aime".
(Mais quel lâcheur, ce Pep !!)
sur le sujet il y a un des "petits poèmes en prose" de Beaudelaire.
Portraits de maîtresses
Ouais, bon... en fait, il t'aurait juste servi à protéger du Picard, quoi.
salut je vous aime