1980:20 un papillon sur l'épaule
Par Anna Fedorovna le jeudi 7 décembre 2006, 17:17 - Mes petits cailloux - Lien permanent
Chouf, chouf. Cette nuit du 13 au 14 juillet 1980 est douce et étoilée, comme toujours l'été dans le Var. Il y a eu un feu d'artifice sur la plage, auquel je n'ai accordé que peu d'intérêt, d'abord parce que les fêtes à date fixe me donnent un sentiment de grande absurdité, hormis les anniversaires, ensuite parce que les feux d'artifice de là-bas n'ont vraiment rien d'exceptionnel. Comme tous les étés depuis que je le connais et tous les étés suivants jusqu'à notre séparation, mon compagnon nous a entraînés chez sa mère, avec laquelle j'entretiens des rapports assez tendus. Je ne corresponds en rien à l'image de la bonne « épouse » qu'elle souhaiterait pour ses fils. Ni belle, ni bonne ménagère, ni élégante. Elle dit de moi « elle est intelligente » comme on dirait « elle est couverte de pustules ». Bref. C'est mon troisième été là-bas, rien de nouveau.
Chouf, chouf. Il est une heure du matin et je n'ai toujours pas réussi à m'endormir. Pour l'heure je joue aux dés avec l'une des nièces de mon compagnon. Chouf, chouf. Je me sens patraque depuis quelques heures. Le repas qui passe mal ? Chouf, chouf. Je ne sais pas ce qu'ils ont inventé comme attraction sur la plage mais un compresseur depuis tout à l'heure fait un potin d'enfer : chouf, chouf. La môme va se coucher et je ferme les volets pour faire cesser le bruit. Chouf, chouf, c'est plus fort encore. Bom, bom. Chouf, chouf. Le bruit ne vient pas de l'extérieur mais directement dans mes oreilles. Ça tape aussi un peu contre mes tympans. Pom, pom, chouf, chouf : que se passe-t-il ? Ça tape de plus en plus fort. Chouf, chouf, pom, pom, c'est insupportable, Boum, chouf, pom, pom, mon cœur bat trop vite. J'ai peur. Tout s'accélère, je respire mal, quelque chose bloque ma gorge. Pom, chouf, boum, il faut que ça cesse, ce n'est pas normal.
Ce n'est pas normal, au secours, pas normal, pas normal. Chouf pom chouf pom boum boum, il m'arrive quelque chose chouf. Il faut que ça cesse, c'est insupportable boum boum, quelque chose me pince le cœur, quelque chose me bloque la gorge, bom bom au secours. Je marche à pas comptés jusqu'à la chambre, il me semble que si j'accélère, si je bouge trop fort ou trop vite, quelque chose en moi va casser. Chouf chouf boum pom, je tapote doucement l'épaule de mon compagnon qui dort. Chouf chouf, il se retourne vers le mur, se recale dans l'oreiller, se rendort. Je secoue un peu plus fort. Pas trop fort, bom bom, quelque chose va casser, je le sens. Il ouvre un œil, bom bom « Qu'est-ce qu'il y a ? » J'ai du mal à articuler : « Je sais pas mais ça va pas du tout là, il faut que tu m'aides. » Il ouvre les yeux cette fois, puis la lumière. Bom chouf « Hey, mais qu'est-ce que tu as ? Qu'est-ce qui se passe ? » bom bom, mes mâchoires sont trop crispées pour que j'arrive à lui répondre badaboum, chouf chouf. Il me secoue doucement « Anne, qu'est-ce qui ne va pas ? » Je force ma mâchoire crispée et m'entends répondre « Je crois... que je suis... en train de mourir. Veux pas... veux pas mourir ! » Badabadaboum, sauvez-moi.
Il est claustrophobe, il sait reconnaître une crise d'angoisse et me dira le lendemain que j'avais le regard halluciné. « Mais non, voyons, tu ne meurs pas ! De quoi crois-tu mourir ? » « Sais... pas... crise cardiaque... anévrisme... quelque chose casse... veux pas mourir ! veux pas mourir ! ... au secours, veux pas mourir ! » Il ouvre tout, m'entraîne sur la terrasse, prend mon pouls. « Ton cœur bat un peu trop vite mais il tape fort et régulièrement. C'est rien, c'est une crise d'angoisse. » chouf, bam, bom. « Non, pas angoisse... aide-moi... jamais comme ça... mourir là, tout de suite... s'il te plaît... au secours... »
Je suis debout le dos appuyé sur le volet. Je glisse le long du volet et m'effondre en petit tas[1] grotesque gémissant au sol. Chouf chouf, bom bom, poum poum. J'aimerais pouvoir pleurer mais la boule dans la gorge m'en empêche. Je me redresse, m'effondre à nouveau. J'ai peur, si peur. Bam bam bam bam-bam-bam.
L'attaque de panique – comme j'apprendrai plus tard que c'est ainsi que cela se nomme – durera six heures à cette intensité. Six heures. Qui ne l'a pas vécu ne peut imaginer à quel point c'est interminable six heures de mort imminente. Et ensuite des jours et des jours d'épuisement total, des semaines pour m'en remettre à peu près. Je suis totalement vidée. Et ensuite : la peur que ça revienne, le guet perpétuel des premiers signes annonciateurs de récidive, l'angoisse d'être bonne à interner – au sens propre. La honte, la terrible honte de s'être ainsi laissée aller, d'être si peu maîtresse de moi, si irrationnelle. Le terrible sentiment d'anormalité, je n'avais même jamais entendu ce terme d'«attaque de panique».
Les attaques sont revenues plusieurs fois ensuite. Parfois plusieurs fois par mois, parfois avec des intervalles de plusieurs mois entre elles. D'une plus ou moins grande intensité, d'une plus ou moins longue durée. D'un cancer rampant à une brutale rupture d'anévrisme. Toujours accompagnée de la honte de ne pas faire face, de la peur que cette fois ce soit réellement un cancer, que cette fois ce soit réellement une rupture d'anévrisme ou une crise cardiaque ou que cette fois je ne me sorte jamais de cet état d'angoisse.
« J'aime mieux cet après-midi », m'a dit un jour Meusa quand il avait deux ans, après l'une de ces attaques que j'avais tenté de masquer du mieux possible. « Ce matin tu avais éteint la lumière dans tes yeux. »
Ce n'est que depuis très peu de temps qu'il m'arrive de ne plus même me sentir en sursis. Maintenant, pendant de longues plages qui vont grandissant, je n'y pense même plus. Mais il reste du chemin. Aujourd'hui c'est glaucome.
Notes
[1] Merci à M. LeChieur d'avoir remis ce billet en ligne à ma demande !
Commentaires
Les crises de panique tiens je connais ça. Enfin je connaissais, depuis 3-4 ans plus rien! Je préfère les appeler des crises de mort imminente. Mais elles ne duraient jamais plus de 10-15 minutes. Déjà l'enfer! Cette crampe à l'estomac, ce coeur qui bat, transpiration, il *faut* respirer, je dois respirer, pour empêcher le coeur de s'arrêter et je suis sûre que le souffle va me manquer. Ma tête dit que c'est une crise de panique sans gravité mais moi je *sais*que je vais mourir. Et puis tout s'apaise, elle disparaît comme elle est arrivée. Profond malaise. Plus de crises de panique. Des crises d'extrasystoles parfois, angoissantes. Et puis des aura migraineuses sans maux de tête. Troubles nerveux également dit la médecine. Mais je préfère mille fois ces derniers symptômes aux crises de panique.
Ce billet de Nonal Lechieur m'avait bouleversée, (et d'ailleurs je vais aller le relire, ce chieur de Nonal) et le tien me scotche aussi parce que ce sentiment de mort imminente est difficile à mettre en mots. Jamais je n'aurais imaginé qu'une crise de panique puisse durer six heures. J'en ai la chair de poule...
J'ai subi des attaques de panique entre 10 et 25 ans, puis elles sont parties aussi brutalement qu'elles étaient venues, mais j'en garde un souvenir affreux. Même encore parfois, je me demande si, le jour où je mourrai "pour de vrai", j'éprouverai cette trouille atroce. Et du coup, je ne fais pas partie des gens courageux qui veulent mourir "les yeux ouverts" ... non merci, je veux bien mourir mais gâteuse, dans mon sommeil, riant aux anges, shootée aux opiacés, et surtout très vieille, et sans glaucome bien entendu !
Souvenirs, souvenirs …
Oui, alors non pardon, je rectifie mon billet : 6 heures d'attaques de panique successives, la première très longue (je ne sais pas combien : 1 heure ou 2 ?) et les suivantes comme des échos plus brèves mais tout aussi intenses, le tout pendant six heures avant de m'effondrer de fatigue pendant une accalmie où je n'étais « que » super angoissée ;)
J'entomologise à donf, si j'avais pensé à compter le nombre d'étoiles cette nuit-là, je l'inscrirais aussi sur ce billet ! quoique non en fait, dès que je les regarde en me concentrant un peu trop sur l'univers, l'infini, les millénaires et la poussière, ça me déclenche aussi sec une autre attaque...
heu la ! je ne savais que ça existait ! Ce doit être affreux. Je compatis sincèrement. Je croyais être un pov misérable unique qui s'évanouit sur les gens au cinéma pour des images même pas violentes mais qui me font tripper grave (euh, mauvais vocabulaire, désolé) il y a donc pire...
Je connais ça ou des variantes très mineures (des crises de froid - l'impression que mon corps est en train de geler par l'intérieur - ; des crises de solitude) mais avec cette chance que ce soit très causalisé (pour les crises d'angoisse c'est généralement en période d'accompagnement de quelqu'un de gravement malade par exemple) et sans avoir vraiment peur de ce sentiment de mort imminente (en gros ça m'embête que ça tombe à ce moment là, depuis qu'ils sont là je m'inquiète pour mes gosses, et ça m'est même arrivé une fois pour le froid de me dire, Ah non pas maintenant j'ai pas fini mon chapitre, mais dans le fond pas plus, une part profonde de moi se dit
(même quand j'étais jeune)).Du coup ça change tout car je n'en connais que la part d'insupportabilité physique et qui est clairement la moindre (je crois). Mais rien que ça, j'imagine sur 6 heures de rang même avec des accalmies, chapeau d'avoir tenu le coup malgré tout.
Tu rends ça très bien chouf , bom bom chouf, BOM BOM CHOUF CHOUF, cette souffrance qui envahit et peut donner impulsion de se fracasser n'importe où afin qu'elle cesse (dans l'hypothèse où elle n'empêche pas de tenir sur ses jambes)
A part ça, le coup de l'intelligence pustulaire, si tu savais ...
Maintenant qu'on a 1979, on met 1980 en perspective.
C'est vrai. Mais avant cette attaque de panique j'avais déjà des « bizarreries » les années précédentes : je mettais mon réveil à sonner au milieu de la nuit parce que j'avais peur de mourir dans mon sommeil. Ce n'était pas de la panique et l'astuce du réveil suffisait à faire gri-gri.
Bon d'un autre côté, avant 1979 il y a eu d'autres trucs pas très fun non plus.
"Aujourd'hui c'est glaucome" => désolée, mais j'ai pouffé en me disant, bon celui-là, je me suis déjà fait.
Je sais très exactement quand ont commencé mes crises de panique (à 16 ans, après avoir été renversée par une voiture), et ponctuellement tous les spécialistes du genre me voient pour me "rassurer" (le trou de la sécu, c'est moi !) Avec le temps, je les dompte (mais il arrive qu'elles me prennent encore par surprise), mais jamais ô grand jamais je n'en ai eu d'aussi longue. La nuit est mon ennemie aussi, et je cherche encore à comprendre pourquoi ces angoisses surgissent à ce moment là (le coup du réveil, très fort !)
Rho, Vroumette, on est des survivors nous hein !
(pi sinon je devrais être avec vous, mais le métro, là, spa possible, pas le courage, bises à vous)
j'ai déja eu ça aussi... ça craint comme truc.
Il y a eu pas mal de billets ici et là racontant ces crises ; mais, un peu comme Franck Paul sur l'épilepsie, y a t-il quelque part des indications sur l'attitude à adopter, si on est témoin d'un début de crise d'angoisse ? Dans ton billet 1983 , l'ami t'obligeait à parler parler parler. Est-ce que ça aide ?
Moi ça m'aide, ne serait-ce que parce que ça m'oblige à respirer (à débloquer le diaphragme) et à me distraire de l'écoute de mon corps et des signaux qu'il envoie / que je m'imagine qu'il envoie.
Tu sais, je ne connais pas de conseils de spécialistes sur le sujet et c'est souvent tabou de la part des personnes qui l'ont vécu. C'est souvent quand je raconte moi-même que d'autres langues se délient autour de moi. Comme vient de m'écrire un ami par mail, d'abord la peur de mourir, après la peur d'avoir peur et ensuite la peur d'être cinglé.
Donc, j'ajouterai : ne pas dire à l'autre qu'il est dingue et réaliser le périlleux exercice de prendre très au sérieux non les symptômes mais la souffrance de l'angoisse : tu n'es pas en train de mourir mais je vois que tu souffres et je veux t'aider.
Je ne sais pas pour les autres mais moi, à part sur des moments paroxystiques, je me « dédouble » presque : une part de moi plonge tandis que l'autre sait qu'il ne s'agit que d'une crise d'angoisse, alors toute main tendue est une possibilité de revenir au rationnel.
Ça c'est pour les crises de panique. Pour les crises d'angoisse (tu meurs mais pas tout de suite) genre cancer-glaucome, le pire conseil à me donner c'est « va voir un médecin, ça te rassurera » (parce qu'alors là je me dis : wé wé wé, en fait il dit ça parce qu'il est inquiet lui aussi). Là – dans mon cas – le mieux est encore de se foutre de ma gueule ;)
"Donc, j'ajouterai : ne pas dire à l'autre qu'il est dingue et réaliser le périlleux exercice de prendre très au sérieux non les symptômes mais la souffrance de l'angoisse : tu n'es pas en train de mourir mais je vois que tu souffres et je veux t'aider."
C'est exactement comme ça que j'ai agit la dernière fois et c'est exactement comme ça que cela a aidé le mieux.
À chaque fois, le sujet me fait penser au premier "die nacht" que j'aie vu. Yang Zhenzhong, "je vais mourir" (en real media, pas faute d'avoir maintes fois râlé auprès d'Arte, en attendant un dvd qui ne sort jamais :/).
Salut a tous
Ba voila sa fait 5 mois,j'ai fait une crise de panique exactement comme c'est écrit. J'ai cru que j allais mourire,et enlacé par ma mère je lui est dit: Adieu maman je vais mourire. Le medecin est arrivé et ma demandé si j'était sortis(parcque j'était tout froid).n....no...non
Après quelque minute de réspiration normal.J'allais mieux.
Mais maintenent depuit se jour la c'est l'enfers;j'ai vraiment trop d'angoisse j'en peu vraiment plus,j'ai une fixation sur la mort et j'arrive plus a m'en sortire.Plus personne me reconnais je ne suis plus le meme.Je désessper trop,j'ai tout essayer,psycatre,cardiologue,medicament,autosugestion.Rien ne m'aide.Et sa empire de jour en jour.J'ai des compression très forte au coeur,des douleur a la poitrine,son parler des extrasistols.Bref j'en est vraiment marrreee!!! Comment,mais comment faut faire pour s'en sortire.J'en peu vraiment plus la.
Pardon sa a déconner ^^
C'est pas grave, J'en ai marre, j'ai retiré les commentaires en triple ;)
Tu sais, ce que tu ressens n'est pas si peu répandu qu'on le croit, et les médecins peuvent t'aider, ils connaissent ça. Déjà tu as consulté un cardiologue donc tu sais que ton problème n'est pas du côté de la « mécanique ». Tes douleurs dans la poitrine c'est l'angoisse, essaie de te concentrer là-dessus pendant les crises : de l'angoisse et rien d'autre. Les médicaments peuvent te soulager, si ton généraliste ou un spécialiste t'en prescrivent ça peut t'aider (mais ne prends pas de trucs sans leur avis, un médicament peut être adapté à telle personne et pas du tout à telle autre).
Après, si tu veux t'en débarrasser, c'est sur les causes des crises et ce qui les déclenche qu'il faudra que tu travailles. Et ça c'est le rayon des psy (psychiatre, psychanalyste, psychologue...) à condition d'en trouver un avec qui on se sent en confiance. Celui que tu as vu n'était peut-être pas le bon pour toi.
En fait les toubibs c'est comme les médicaments, faut trouver celui qui va bien pour soi ;)
Merci
C'est vrai que le psycatre que je voyais je le trouvais pas top.Il commencais a dire,je ne te garantis pas que tu va t en sortire mais je vais essayer,deja sa sa me demotive a allez le voir.Je prefers un psy sur de lui.Et puis il me disais que c'était l amour qui me fesais sa,il fesais des sous entendu.Lol bref.
Moi tout se que je demande c'est me sentire bien,bien dans ma peau jusqu a ma mort. Mais sa devien chaud la. J'ai pas envie de tmobé dans des medoc,donc je vais essayer un autre psy peux etre. Je suis en début de relation avec une amie et j'ai peur de la saoulé avec tout mes problèmes(donc je lui dit rien).Elle ma connu avant mes problème et est tombé amoureuse,et maintenent j'ai peur quel se saoul de moi.(je suis devenu un zombie)
En meme temp je suis jeune et j'ai toute la vie devant moi.
Avant je comprenais pas les jeune qui déprimais,qui était au bout du gouffre,limite suicidaire. Maintenent je peu mieux les comprendre sa c'est sur.J'était plutot une personne qui aidais ses gents la,maintenent j ai l impression d etre devenu ses gents la.
Faut que je me resessise au plus vite
Merci
mon frère va se suicider début janvier je voudrai mourir avant lui.aidez-moi!!!
Noria > Lis cette page et parles-en autour de toi.
J'en ai marre > Je sais que c'est difficile, mais essaie de penser au soulagement que tu éprouveras le jour où tu en seras sorti. Car on s'en sort, crois-moi. Parfois, il suffit d'un seul "déclic" pour ressentir un "mieux" auquel on ne croyait plus.
Surtout, si ton psy ne te convient pas, n'hésite pas à changer. Tu iras beaucoup mieux, beaucoup plus vite, avec un professionnel de santé en qui tu as confiance. Ce qui est très important également, c'est de savoir qu'on n'est pas tout seul à éprouver ces trucs-là : les gens à qui ça arrive sont le plus souvent complètement désemparés, et n'osent pas en parler autour d'eux. Du coup, chacun a l'impression d'être un "cas", et la honte s'ajoute au mal-être. Rassure-toi de ce point de vue-là, on est nombreux, et de tous âges. Courage !
Vous ne pouvez pas savoir ce que ce témoignage m'a fait ! Bientôt quatre années que j'en parle autour de moi, que les meilleurs médecins me font faire les meilleures analyses. Je ne sais pas s'il s'agit bien d'attaque de panique, mais mes crises à moi durent bien 4 à 5 heures, et on ne parle ici que du paroxysme.
En réalité c'est très compliqué, sans doute lié à d'autres symptômes (problème de foie, problèmes de sucre, problèmes hormonaux...). Reste que ça commence par une longue boule d'angoisse au fond de la gorge et que la boule trouve écho à hauteur de l'estomac ou plutôt du plexus solaire. Les premières secousses annoncent la crise : bientôt le coeur se met à battre de plus en plus fort, les tremblements commencent, les extrémités ont du mal à se contrôler, mais c'est surtout ces bouffées de sang qui montent à la tête et qui m'aveuglent qui donnent l'impression de mort imminente. Ces montées de sang à la tête ne peuvent plus s'arrêter. Il faudrait s'oxygéner moins mais c'est impossible : je vais mourir, ou au moins m'évanouir ? Mais non, il faut vivre, supporter cette torture.
Après des mois de suivi par un médecin vraiment compétent, c'est une somme de médicaments qui atténue les symptômes : un béta-bloquant en prévention des extrasystoles, du lithium pour se calmer et même un peu de rivotril au coucher, puis de la dépamide pour prévenir les tremblements. Et puis on adapte : quelques teintures mères de plantes le soir au coucher - comme la valériane -, de temps à autre du manganèse en oligosol pour abaisser l'état allergique. Et je vis mieux, je vis vraiment mieux.
Mais la peur ne me quitte pas.
Ces derniers temps elles reviennent ces satanées crises, au départ atténuées, mais là elles reviennent. La cause profonde est toujours là, sournoise, prête à me torturer.
Il paraît qu'un anxyolitique en début de crise sous la langue... Mais nombreux sont les forums où ceux qui vivent sous anxyolitiques expliquent que les doses deviennent de plus en plus fort puis que ça ne leur fait plus rien...
Merci de m'avoir permis de partager ce témoignage avec vous.
Bonjour Freddy. Je vous souhaite tout le courage possible pour affronter ces crises si douloureuses et si déstabilisantes.
Il est possible que vos médicaments calment les symptômes une fois le traitement adapté bien trouvé. De mon expérience personnelle il s'est révélé plus efficace de chercher les causes de ces angoisses afin de les comprendre, d'en comprendre l'origine et les déclencheurs afin d'enrayer la crise dès qu'elle s'annonce, ça ne fonctionne pas à tous les coups mais ça s'est beaucoup espacé.
Les anxyolitiques et autres médecines sont super pour affronter les symptômes mais n'empêchent pas les survenues, et quand c'est fréquent c'est réellement épuisant, sans compter la peur que ça revienne dont vous parlez si bien. Or la fatigue et la peur sont elles-mêmes des facteurs favorisant l'angoisse. C'est la psychothérapie qui m'a le mieux aidée.