Et que des pétales de roses fleurissent son chemin pour les dizaines d'années que je lui souhaite de vivre encore.

Hier c'était Candide, au Théâtre du Châtelet, en compagnie d'une dizaine de blogueurs et je me suis ré-ga-lée. J'aime Robert Carsen, je le vénère, je l'idolâtre. Vous vous souvenez de la Flûte enchantée que j'avais vue à Aix-en-Provence ? Mon premier opéra, en 1994 ? Il en était le metteur en scène. Depuis, aucune de ses productions ne m'a jamais déçue.

Candide est une œuvre composée par Bernstein dans les années 50, sur un livret réécrit d'après Voltaire. La magie de Carsen c'est que c'est forcément très éloigné du texte originel de Voltaire, mais tout y est, et surtout – à ma grande surprise je l'avoue – c'est loin de n'être que distrayant. C'est également corrosif et acide, terriblement dérangeant par moments même. Il faut savoir que comme souvent pour ce type d'œuvre, les parties chantées sont conservées et les parties parlées réécrites, parfois à peine, d'autres fois en profondeur.

Ici, Carsen et Burton (le dramaturge) ont transposé l'œuvre en Amérique. Tout y passe, de Ellis Island au MacCartysme en passant par Chirac, Bush, Berlusconi... Cunégonde en Marilyn Monroe, les idées pétillent et jaillissent en feu d'artifice continu sur une scène encadrée par un écran de télévision géant. Ils ont procédé à des changements d'ordre des scènes également, rendant l'ensemble parfaitement cohérent, quoique j'ai trouvé la deuxième partie moins homogène que la première.

Du côté de l'interprétation, j'ai été gênée en premier lieu par la sonorisation, mais tous les interprètes ne viennent pas du monde de l'opéra et Lambert Wilson, pour ne citer que lui, aurait été couvert par l'orchestre. Ça me frustre car je n'aime rien tant que les « vraies » voix ; surtout que la sonorisation a fait des siennes derrière nous à un moment... Ça m'a frustrée notamment pour William Burden, l'interprète principal, dont j'aime beaucoup le timbre et que j'aurais aimé entendre en « plus chaud » – je trouve que le micro refroidit les voix – et pour l'impayable Kim Criswell (la Vieille) pour les mêmes raisons. Il reste que les talents d'acteurs des uns et des autres, et même de danseurs pour certains, étaient indéniables, la formation « broadway » j'imagine ?

A l'orchestre, peut-être un tout petit chouïa fade mais ne boudons pas une belle interprétation, j'ai noté un fort joli son du premier flûtiste (avant que Marion n'en fasse, je ne suis même pas sûre que j'aurais identifié l'instrument...) de l'Ensemble Orchestral de Paris, dirigé par John Axelrod, dont j'avoue que le nom m'était inconnu jusqu'à hier.

Tout ça pour vous dire qu'il est de votre impérieux devoir de vous ruer au Châtelet, hier la salle comptait de nombreuses places vides. Mais je pense que les critiques qui paraîtront et le bouche-à-oreille devraient faire leur œuvre, alors ne traînez pas !

Lire aussi les blogueurs :

Et pour la presse :

  • Les Echos - Michel Parouty
  • Le Monde - Renaud Machart, qui a encore oublié de prendre son traitement contre l'ulcère avant d'aller au spectacle.

Edit J'ai oublié :

Re Edit :
Arte a enregistré la représentation et la diffusera le 20 janvier 2007 à 22h10.