Rien écrit depuis le 1er janvier, depuis ma ressuscitation. Enfin rien de personnel. Au début c'était délibéré, je voulais prendre de la distance, me détacher de cette série 2006-1960 qui avait un peu échappé à mon contrôle, sortir du vortex.

Je veux dire : je fus doublement surprise, par moi-même qui ne comptais que raconter des anecdotes et ai parfois quelque peu dérogé à cette règle de mon petto, par vous que je n'attendais pas à me lire si régulièrement, si complètement.

C'est marrant, je me suis sentie entourée. Il y avait quelque chose de spécial à vous savoir guetter le billet du jour, tout en n'ayant jamais le sentiment qu'il serait « jugé » (plus besoin de vous dire comme ces impressions-là me viennent pourtant facilement...), me sentant totalement libre de l'écrire ou non, et si l'écrire : comme je le voulais. Je vous assure que c'était très spécial, mais je ne sais pas trop bien comment l'expliquer.

Je vis parmi des gens, y compris certains au sein de l'équipe de Dotclear, pour lesquels l'écriture d'un blog « personnel » est une démarche asociale, monstreusement égocentrique voire mégalomane. J'ai commencé cette série avec cette idée en tête, la conviction que j'allais donner du grain à moudre à cette théorie et la décision de m'en foutre, bien décidée à ramasser les cailloux du petit poucet pour voir jusqu'où le chemin du retour me mènerait.

Ceux-là ne m'ont pas lue, soit qu'ils ne l'aient jamais fait ni même jamais lu aucun blog, soit qu'ils ne me lisent plus depuis longtemps, bien avant 2006-1960. Pour les uns ça m'arrange (ma famille par exemple), pour d'autres je m'en fiche. Mais pour certains ça me blesse, et ça n'a pas de sens ça, c'est le truc qui me turlupine, ne pas arriver à dépasser ça, ne pas comprendre pourquoi ce truc-là a soudain de l'importance puisque ça n'est pas nouveau et que jusque-là je n'y prêtais pas garde.

Ou alors je suis en effet monstreusement égocentrique, voire mégalomane. Ça craint.