Je me lève avec mille précautions, sors de la chambre que je partage avec ma mère sans faire le moindre bruit, passe devant la chambre de ma fille et de sa copine sur la pointe des pieds.

Saint-Jean-de-Luz est vide, les vacanciers dorment et les commerçants n'ont pas commencé leur journée. Au bar où je prends mon café, quelques Basques partagent avec moi le calme du petit matin, le garçon installe la terrasse qui sera tout à l'heure envahie de shorts et de crème bronzante. Deux ou trois courageux passent au loin pour leur footing quotidien dans leur tentative annuelle esprit sain dans un corps sain.

J'emporte avec moi mon lecteur CD et selon l'humeur je m'assieds sur la plage ou déambule au bord des vagues, le casque sur les oreilles. Le violoncelle de Pierre Fournier hier, le concerto à l'Empereur aujourd'hui, la musique sonne autrement, plus grandiose, plus cinématographique. Je me la joue quelque part entre Mort à Venise et Un homme, une femme (euh... oui, sans l'Homme, mais chabadabada ne nous arrêtons pas à de pareilles broutilles ;-)

Plus tard, je passerai au cybercafé prendre des nouvelles du petit monde des blogueurs et relever mes mails. Plus tard encore, il faudra jouer l'arbitre entre les filles qui n'aspirent qu'à faire les crêpes sur leur serviette de plage entre deux plongeons dans les vagues et les protestations scandalisées de la doyenne devant si peu de curiosité pour les musées, les églises et les châteaux locaux.

"Si c'est pour ne rien voir du pays, autant rester à Paris-Plage", clame l'une. "Si c'est pour se cultiver, autant rester à Paris-Musées", rétorquent les autres...

Hu hon, je ne vais pas récupérer les horaires normaux de sitôt !