C'est César Franck sous les doigts de Stephen Hough ; ça s'appelle simplement Prelude, Aria et Final, cette pièce pour piano n'a pas d'autre nom. Hier soir, blottie dans un fauteuil, idéalement placée par mon hôte à équidistance des baffles. ("Tourne un peu le fauteuil, attends, voilà, mets-toi juste là, voilà, écoute un peu ça...")

Et c'est l'instant parfait. Si vous aimez la musique comme je l'aime, n'importe quel style de musique, vous savez de quoi je parle. J'appelle ça : l'émotion émouvante. Ni joie ni peine, ni douceur ni douleur, rien que de l'émotion à l'état brut sans qu'on puisse lui accoler d'adjectif ou de complément du nom. Ce n'est pas l'oubli de l'alcool, les hallucinations de l'acide ou le joint planant. Hier existe et vous le savez. Demain existe et vous ne l'oubliez pas.

Le point d'équilibre. Je ne pourrais pas vivre sans musique car elle seule m'offre ces moments-là, pendant 19 minutes et 43 secondes, j'ai lâché prise.

César Franck. Piano Music. Stephen Hough, piano. Ed Hypérion.