Ni pour la dixième ou la centième d'ailleurs. J'ai été bien déçue par des productions que j'attendais avec impatience, surprise et émerveillée par des œuvres pour lesquelles je me suis forcée à me déplacer en traînant la patte...

Mais pour le jeu je veux bien mettre un peu d'eau au moulin, façon horoscope, et vous laisser ajouter votre pierre, nul doute que ceux d'entre vous qui fréquentent l'opéra auront un autre avis, mais allons-y. Pour le fun et la bagarre !

Fans des feuilletonnistes

Victor Hugo, Alexandre Dumas, voire Michel Zévaco[1] figurent en bonne place dans votre bibliothèque idéale. Verdi est fait pour vous, guettez un Rigoletto, un Don Carlo, un Trouvère. Otello et Macbeth feront les délices des amateurs des amours croisées de la grande épopée et de Shakespeare, à condition de ne pas trop en demander sur le plan littéraire, les livrets sont quelque peu tirés par les cheveux, ça n'est pas Extatic qui me démentira n'est-ce pas ?

Romantiques à Kleenex

Vous avez adoré Rebecca et Autant en emporte le vent, Vous sanglottez devant Roméo et Juliette ? Vous devriez essayer La Traviata (Verdi encore), Roméo et Juliette de Gounod, Manon de Massenet. Tosca de Puccini ou Lucia di Lammermoor de Donizetti pourraient vous séduire, Hamlet de Thomas est fait pour vous. Tout Bellini est indispensable. Amours contrariées, jeunes filles pures et grandes envolées de violons poignants.
Le malheur des héroïnes fera votre bonheur.

Drames à Kleenex pas du tout romantiques

(Merci Pascal pour l'ajout précieux de cette catégorie et de son contenu). « Dans cette catégorie un peu à la Lars von Triers ou à la Gus van Sant [...], je classerais des choses plutôt contemporaines, comme le Peter Grimes de Benjamin Britten, ou (beaucoup plus dur) le Woyzeck d'Alban Berg. » Si vous n'aimez pas les sopranos et que vous aimez bien les marins, avec ou sans pompon, Billy Bud (dont Francesca Zambello avait réussi une très belle mise en scène à Bastille), sans aucune femme sur scène, est splendide.

Poètes, vos papiers !

Les âmes de poète peuvent essayer une Rusalka de Dvorak, la Petite renarde rusée de Janacek ou la très jolie Juliette ou la clé des songes de Bohuslav Martinu qui sera je crois reprise à Bastille la saison prochaine. L'enfant et les sortilèges (Ravel, sur un livret de George Sand [oups] Colette) fut le premier amour opératique de ma fille, je ne l'aurais pourtant pas spontanément classé en « premier opéra idéal »... Si d'aventure votre chemin croisait une Lakmé (Delibes) ou quelques Pêcheurs de perles (Bizet) l'un ou l'autre devraient vous ravir, on nage dans ces deux dernières œuvres dans la plus pure imagerie d'Epinal des lointaines et envoûtantes colonies...

Grosse artillerie

Quand vous étiez petit, vous vouliez être Napoléon, Alexandre le Grand ou Toutankhamon. Aïda ou Nabucco (encore Verdi), une grande partie du répertoire russe, Eugene Oneguine par exemple font appel à une armée de choristes dans des fresques historiques grandioses. Vous pouvez également tenter une incursion du côté des Troyens de Berlioz. (MAJ 18h] Oubli impardonnable, merci Tuano La Guerre et la Paix (Prokofiev) bien sûr ![2]

Matière à réflexion

Sans rien enlever à leur qualité musicale certains opéras ont vu sur leur berceau se pencher des librettistes d'un incontestable talent littéraire et valent autant pour leurs textes que pour la musique. Hugo Von Hoffmannsthal a ainsi contribué à maints opéras de Strauss, Arianne à Naxos par exemple, pour les Dialogues des carmélites Poulenc reprit le texte d'une pièce jamais jouée de Bernanos.

On peut rire aussi

Si la plus grande partie des opéras finissent mal, dans le sang et les larmes, quelques compositeurs ont eu la bonne idée de vouloir nous faire rire. Tout Offenbach, et en premier lieu La Belle-Hélène y parvient, dans la superbe production de Pelly Platée (reprise la saison prochaine) est inratable - même pour moi qui suis toujours méfiante à l'égard du baroque, pardon Mathieu et les autres !

Hu hu ! J'en ai oublié plein ! Rien que là tout de suite, j'en ai trois ou quatre en tête... voire cinq ou six dont je me veux déjà de ne pas les avoir cités.

Mais tant pis. Il faut savoir arrêter un billet comme dirait la CGFL (confédération générale des folles lyriques).

Notes

[1] Tiens il faudra que je fasse un billet sur le grand homme un de ces quatre...

[2] Des amateurs pour venir me tenir compagnie dans la file d'attente ?