C'est comme une histoire d'amour qui finit bien parce qu'elle s'arrête.

Elle dit : Vous avez raison, je crois que nous sommes allées au bout du chemin que nous pouvions faire ensemble. Elle n'ajoute pas : je suis fière de vous. Mais je suis fière de moi, de nous, un sacré bout de chemin. Elle dit encore qu'elle sera toujours là pour moi, je note avec application le numéro de téléphone portable qu'elle me dicte. Je cherche comment lui dire adieu. Je sais qu'il resterait encore des trucs à faire, des mots à dire, mais pas maintenant. Un jour peut-être.

Elle hoche la tête. Un jour sûrement, mais ce n'est pas le temps.

Sur le pas de la porte, je lui tends une main qu'elle serre fermement. C'est la première fois que je lui serre la main, sauf le premier jour, en arrivant. Elle ne dit pas : à la semaine prochaine, elle dit : Au revoir. Ses yeux se plissent dans un sourire chaleureux. Elle n'a jamais autant ressemblé à Simone Signoret.

C'est une histoire d'amour qui finit bien parce qu'elle s'arrête.