Au bout de ce chemin
Par Kozlika le jeudi 19 mai 2005, 19:05 - Lien permanent
C'est comme une histoire d'amour qui finit bien parce qu'elle s'arrête.
Elle dit : Vous avez raison, je crois que nous sommes allées au bout du chemin que nous pouvions faire ensemble. Elle n'ajoute pas : je suis fière de vous. Mais je suis fière de moi, de nous, un sacré bout de chemin. Elle dit encore qu'elle sera toujours là pour moi, je note avec application le numéro de téléphone portable qu'elle me dicte. Je cherche comment lui dire adieu. Je sais qu'il resterait encore des trucs à faire, des mots à dire, mais pas maintenant. Un jour peut-être.
Elle hoche la tête. Un jour sûrement, mais ce n'est pas le temps.
Sur le pas de la porte, je lui tends une main qu'elle serre fermement. C'est la première fois que je lui serre la main, sauf le premier jour, en arrivant. Elle ne dit pas : à la semaine prochaine, elle dit : Au revoir. Ses yeux se plissent dans un sourire chaleureux. Elle n'a jamais autant ressemblé à Simone Signoret.
C'est une histoire d'amour qui finit bien parce qu'elle s'arrête.
Commentaires
J'espère que la femme qui habite un fauteuil saura être ma Madame Sigmund.... ou que je suis capable d'être la Kozlika de la femme qui habite un fauteuil. J'en doute de plus en plus. Je me demande même si j'y ai jamais cru...
Mais, bizarrement, si j'en doute, c'est que ta dernière phrase me trouble. Comment faire avec les endless love stories ?
Nonobstant (j'adore la préciosité surranée de ce terme !), je suis heureuse que ce soit un happy end pour toi.
PS : et si tu as l'immense plaisir de voir Turandot en "vrai", je ne vais pas être loin de te détester ! Ô pure principessa....
J'ai connu ce moment là. C'est très fort. Et tellement bien dit
Psyché et toi partagez quelque chose d'incroyable.
Avoir écrit une note entière sur une personne dont la fonction devient évidente pour tout le monde sans l'avoir précisée une seule fois.
J'admire éperduement (de même que le chemin accompli, dans ton cas).
Merci, voilà quelques minutes bien employées ce matin à lire cette merveilleuse note.
Hum ! Kozlika, par ses écrits comme par l'esprit quelle fait souffler ici, me semble bien plus à "féliciter" que moi. Que nos "billets" sur le sujet soient gémélaires, je ne le nie pas. Que la façon dont elle a transformé, utilisé, bonnifié la chose est une évidence en regard de mon impuissance à en faire de même.
Je réitère : pourvu que je sois la Kozlika de la femme qui habite un fauteuil !
C'est mal barré, je ne le cache pas.
PS ; J'ai eu un mal de chien à sortir le Nessum Dorma comme le Liebestod de mon Winamp.... Là, je scotche sur le dernier Interpol.... et je ne peux que conseiller...
PS2 : alors ? la Khovantchina ? t'en penses quoi ?
Psyché > Euh nan hein... je n'aurais pas voulu qu'on me dise que j'étais une grosse nullasse avant, je ne vous autorise pas à me « féliciter » après ;) Vous réjouir avec moi disons - encore que ça me paraît un peu fort mais tu vois l'idée générale...
Et puis peut-être que mon chemin faisait 200 mètres et que le tien fait 200 kilomètres ? Peut-être, sûrement même, que comme d'hab j'ai fait la flemmasse et que je me suis arrêtée au premier relais d'étape en vue en faisant semblant d'être exactement là où je voulais, histoire de déguster une soupe chaude et de m'affaler sur un lit de camp ? On ne dira jamais assez le confort d'un lit de camp en regard d'un divan.
PS. Interpol ? C'est un opéra du 21e siècle ? ;-)
PS2. Eh oh ! Doucement, la Khovantchina même pas encore dans la pile A écouter, toujours chez le marchand... Mais juré-craché je l'écouterai !