Rigoletto (3)
Par Kozlika le samedi 14 janvier 2006, 15:51 - Lien permanent
Bah, j'achète n'importe quel enregistrement non ? Vu que je n'y connais rien, je ne suis pas capable de me rendre compte.
Erreur, erreur, la preuve en mp3 de suite. Avec les mêmes notes de musique on peut faire des tas de choses différentes, comme au théâtre la même pièce peut être mortelle d'ennui ou enthousiasmante selon la mise en scène et les acteurs. Remplacez mise en scène par direction d'orchestre et acteurs par chanteurs et vous avez une idée des disparités possibles d'un enregistrement à l'autre. (Pour simplifier, je pars du principe qu'on ne parle que de chanteurs qui chantent juste ou à peu près et d'orchestres pas trop calamiteux.)
Je ne sais pas si j'aurai d'ici la date de la représentation de proposer d'autres écoutes comparées, mais pour aujourd'hui, je vous propose l'un des airs de Gilda, « Tutte les feste al tiempo », un duo en fait puisque le papa interviendra après quelques minutes, vous aurez ainsi l'occasion d'entendre Gilda seule puis le duo Gilda-Rigoletto et juger ainsi des deux interprètes.
Tutte le feste al tempio
Le contexte
Nous sommes dans l'acte II, scène 3. C'est après que Gilda a été enlevée et violée par le duc de Mantoue. Je rappelle aux élèves près du poele que la malheureuse Gilda, très jeune fille sur-couvée par son père, prenait le duc de Mantoue pour un pauvre étudiant sans le sou (Gualtier Maldè) et qu'elle en était follement amoureuse. Elle retrouve son père après le drame et lui raconte ce qui s'est passé. Papa est tout malheureux pour sa fille et lui offre son épaule pour pleurer.
Go on
Note préliminaire : les époques d'enregistrement sont étalées dans le temps, ce qui explique que le son soit plus ou moins « propre ». L'enregistrement numéro 3 est divisé en deux pistes (solo puis duo). L'enregistrement numéro 4 est en français. (Tout ça est un peu long à charger, j'essaierai de réduire le poids dans les jours qui viennent si je peux.)
Ecoute 1
Ecoute 2
Ecoute 3
Ecoute 4
Z'en pensez quoi ?
N'hésitez pas à dire laquelle vous avez préférée et pourquoi (timbre, interprétation, orchestre, tout ce qui vous passe par la tête. Ou pourquoi vous n'aimez pas tel autre.
Si je n'ai pas mis le nom des interprètes, ce n'est pas pour jouer aux devinettes, c'est pour ne pas être influencés par la réputation de tel ou tel. Si vous les reconnaissez merci de n'en rien dire pour l'instant. J'ajouterai ces infos d'ici quelques jours.
Commentaires
Interprétation 4. Une œuvre chantée dans une langue qui n'est pas celle choisie par le compositeur… j'aime très moyennement. Je sais qu'il y a débat là-dessus. Pour moi, l'apport syllabique est important et apporte une partie de la musicalité.
J'aime beaucoup l'interprétation 2… beaucoup de pudeur et de retenue… c'est vibrant d'émotion.
Je trouve le chanteur en interprétation 3 assez remarquable. Le duo est équilibré. Le final est magique. C'est finalement la version que je préfère.
Par contre, l'orchestre en interprétation 1… bof
< Commentaire d'un nul en moujik qui se bat la coulpe >
J'ai tout écouté trois fois, et c'est l'enregistrement n°3 qui me plaît le mieux. Pourquoi ? Je ne saurais le dire avec précision.
Peut-être, entre autres, parce que les hautbois de l'intro (j'espère qu'il s'agit bien de hautbois !) sont moins aigus, ne vrillent pas les oreilles comme une craie sur un tableau noir.
D'une manière générale, je trouve cette interprétation plus veloutée, aux couleurs douces dénuées de toute acidité. Plus lente aussi, me semble-t-il.
< /Commentaire d'un nul en moujik qui se bat la coulpe >
Désolé pour le multipostage indépendant de ma volonté.
Oui (j'ai supprimé le doublon), mon hébergeur fait des siennes... :(
Ne vous impatientez pas, ça rame sévèrement aujourd'hui...
Euh dab les petites barettes je clique sur le bouton "play" et ça marche et puis là non (j'ai pu entendre des bribes du 1 et rien des autres) Y a-t-y quelque chose de particulier à faire avant ?
Non, rien de spécial, mais d'une part mon hébergeur a quelques hoquets aujourd'hui, d'autre part les fichiers sont assez lourds. La solution que j'ai adoptée tout à l'heure est d'appuyer sur la touche lecture puis la touche pause ( || ) pour laisser le fichier se charger avant de l'écouter. Ça n'est pas forcément nécessaire mais si on est dans un « creux » de la connexion, ça lui donne le temps de se mettre dans le cache.
Je suis assez bon public, je dirais qu'il y a du bon dans toutes les versions. J'aime particulièrement les versions nº2 et nº3 ; difficile de choisir entre les deux.
Concernant la version en français, je ne sais plus à quel sujet de j'amusais il y a quelque temps à dire qu'il ne viendrait à l'idée de quiconque de chanter des cantates de Bach dans une autre langue que l'allemand (à part évidemment la poignée de cantates dont le livret original était dans une autre langue), mézalor un ami me souffla qu'un suisse entreprenait de transcrire les livrets en français...
bon j'ai réussi tant bien que mal à écouter la 1, la 2, la seconde de la 3 mais pas la première ni non plus la 4.
ô joies de l'Informatique ...
et puis juste quand en faisant comme tu dis, je parviens enfin à écouter la 3.1, voilà monsieur mon mari qui vient se faire un expresso et que la machine à café comme dans les films de Jacques Tati elle fait ses bruits playtimiques de chez les Arpel et que je n'entends plus rien !!!!
grgrgrgrgrrgr
(c'est ça d'avoir un ordinateur de cuisine parce qu'on n'a pas de bureau)
Verdict après écoute des 4 morceaux :
Je suis allée cherchée ce matin mon CD version Anna Moffo ce matin. Plus qu'à le télécharer sur l'ipod et en route pour me le passer en boucle.
Oups, j'ai du oublié de mettre une mise à la ligne. Koz, je te laisse remettre ça bien (merci m'dame).
Après deux écoutes de tous les morceaux, l'extrait 2 sans aucun doute, pour l'émotion ressentie à chaque fois... Sublime ! Merci.
La version 4 à titre de curiosité amusante est intéressante ! Ça n'a pas l'air tout jeune. Je n'aime pas beaucoup la 3. Ronflante et agressive. Clinquant. Très belle version n° 2. Sensibilité. Émotion. Ça me réconcilierait avec Verdi. La version n° 1 souffre de son âge avancé (souffle), on la dirait d'avant-guerre. Cependant, je l'aime bien aussi.
J'ai une tendresse particulière pour le 1 malgré leur façon un peu surannée de chanter (la dame elle reste très propre sur elle, un peu guindée et "comme il faut" (je n'irai pas jusqu'à ce que dit Vroumette, z'y-va comment elle frime, Vroumette avec son i-pod :-), c'est à dire guillerette, on voit quand même bien qu'elle a un petit tracas la dame, mais bon c'est vrai qu'elle semble très contente de nous le chanter). Je sais pas c'est qui le monsieur, je n'ai pas l'oreille assez fine ni assez de culture musicale pour reconnaître, mais mamma mia, il en a dans le coffre (et on a l'impression qu'il se retient pour ne pas écraser (vocalement) la dame). Il me ferait penser à l'idée que j'ai de Caruso, si ce dernier n'était pas ténor (un peu tordue, ma comparaison, là)
La 2, pépère et fifille tiennent la grande forme et ils en ont un max sous la semelle. Un petit coup d'accélérateur et on sent le turbo. Monsieur père n'est pas plus ému que ça des malheurs de fifille, il compatit parce que c'est son boulot, mais reste un peu bougon ; il fait un peu russe (je veux dire un russe de littérature, général Dourakine, genre) ou ours. On dirait presque par instant qu'il est un peu colère après elle. bel équilibre dans la fin du duo quand ils sont à l'unisson. D'un point de vue académique, sans doute le meilleur enregistrement, vibrati impressionnants, du souffle, tout ça. Mais je n'ai pas l'émotion. Je suis juste là à me dire oh là là qu'est-ce qu'ils chantent bien !
Le 3 mon préféré, c'est là que je trouve l'émotion même si la voix de la dame me semble un peu pointue, serrée (1) (La Callas quand pas en forme me fait cet effet-là, comment je pinaille là, moi qui serais bien incapable de chanter au quart de ce niveau). Elle est très malheureuse dans le début et ça s'entend. Je n'aime pas trop le timbre mais ce qu'elle exprime, si. Et puis je sais pas c'est qui lui, mais il a l'air franchement navré pour elle, il a même parfois de la douceur pour le dire (ah piangi piangi fanciula ...), un vrai consolateur alors que les autres pas (ou tellement moins) Le rubato Verdi, il est dans cette orchestration-là, c'est très net dans l'introduction. (1) cela dit ça vient peut-être de la qualité de l'enregistrement, je le verrais bien années 50 et 60 peut-être qu'on saturait plus les aigus alors. Je pense que l'enregistrement 1 est une formidable antiquité, le 3 donc du milieu du siècle dernier et le 2 plutôt récent.
Le 4 c'est bien simple, je ne PEUX pas l'écouter, ce n'est pas du snobisme, mais de la désorientation. en plus que c'est plus fort que moi je pense à Mireille Mathieu (une histoire de diction sans doute) et que l'orchestre dans l'intro on entend qu'il compte les temps ; bref tu vois, j'ai essayé quand même.
moralité : mieux vaut rigoler tôt que pleurer tard (oh pardon, pas pu m'empêcher)
PS : je suis peut-être nulle, mais je n'ai pas reconnu "le" Moffo ? PS' : tu nous diras c'est qui et quand, dis ? PS'' : une autre, une autre (écoute comparative) !!!! (je me rends compte que l'attention requise par ce petit jeu m'a offert le premier moment où je me détends vraiment depuis des mois)
J'adore évidemment 2 et 3, puisque ce sont mes deux versions "de chevet" de Rigoletto. J'ai découvert l'oeuvre avec 3, et j'ai acheté la version 2 en intégrale et en extraits (pour la voiture)... Mais ton petit jeu de comparaison me refait penser à quelque chose que je m'étais déjà dit, un truc évidemment absurde et impossible : j'inverserais bien les deux Gildas dans les 2 versions.
La Gilda numéro 2 est un modèle de voix à la beauté parfaite (même si le théatre et l'émotion sont là). On retrouve cette perfection plastique chez le papa numéro 3.
Si on avait Gilda 2 - Rigoletto 3 - Duc 3, on aurait la version "somptuosité vocale absolue" ; et la version Gilda 3 - Rigoletto 2 - Duc 2 serait la version "dramatique absolue".
Je sais, c'est un peu idiot ce que je raconte...
j'ai failli écrire la même chose que Fredrecestfou pour ce qui est du casting (Gilda2, Rigoletto3). Orchestre 4 à éviter ! ;-)
Et Kozlika, c'est quoi ton quarté ? Tu vas nous le dire ?
Pour moi, N° 3, stratosphériquement au dessus du lot. Particulièrement agacé par la matronne N° 1... Et, pourquoi pas, séduit par Mady Mesplé (?) N° 4, bien que pas dans la langue.
Une observation : ces clips en flash détimbrent totalement, difficile de s'y retrouver. Pourquoi pas des MP3, pas fameux, mais quand même moins mauvais ?
Titta Ruffo
Laurent, bien sûr je vais dire ! Mais d'une part il ne s'agit pas ici de mon quarté dans l'absolu (je déteste la 4 par exemple) mais plutôt de faire entendre les différences qu'il peut y avoir d'un même air selon les interprétations. Et il y a une version que j'aime beaucoup pour sa chanteuse mais vraiment pas terrible pour le reste et dont je ne possède pas d'enregistrement - je l'avais empruntée dans une médiathèque) et que je ne peux donc vous faire écouter.
Ruffo : une partie sont en mp3 et pour le reste je suis une buse technologique donc c'est au format où ça tombe.
Ça me fait penser que pour la prochaine écoute comparée je voudrais plusieurs versions du duo Rigoletto / Sparafucile (Acte I, scène 2) alors si vous avez ça à dispo merci de me le faire savoir par mail et même de me transmettre le mp3 si c'est possible :)
Je peux tenter de t'envoyer la version avec Anna Moffo si tu veux (et si j'y arrive). Tu le veux pour quand ?
@Gilda : demain si tu me croises dans le métro tu m'entendras chanter à tue-tête avant de me voir (sûrement avant de me faire embarquer par les flics).
Ah nan, tu te doutes bien que je l'ai celle-là ! :)
Et puis j'hésite avec le premier duo Rigo/Gilda, où l'on pourrait juger aussi de la voix de Gilda avant/après.
Pffffff c'est dur de choisir ! ;-)
Suivant les conseils de Mathieu, j'ai depuis quelques jours la version Kubelik. J'ai fabriqué des fichiers Ogg à partir des CD ; je peux aussi refabriquer des MP3.
Je dirais la même chose de la 1 que Laurent, elle sent le vieux vynile. Je la trouve très "démonstration" de technique vocale du style : "Regardez, comment on peut bien pousser nos voix..." C'est finalement à l'écouter : un orchestre avec deux solistes supplémentaires qui n'ont que leur voix pour instrument. Donc, il n'y a finalement que peu de places pour l'émotion et ils couvrent trop l'orchestre à mon goût.
La 4 a pour excuse majeure d'être une traduction, donc on peut attribuer des circonstances atténuantes aux interprêtes : la musique de la langue semble les forcer à être en décalage constant avec le reste. Mais, bon, elle souffre quand même très mal la comparaison. On a l'impression que les chanteurs et l'orchestre sont dans deux endroits différents et qu'on a essayé de faire recoller deux versions différentes de la même oeuvre sur une seule bande.
La 2 et 3 sont à l'inverse pour moi deux exemples d'un équilibre parfait entre l'orchestre et les voix. J'avouerais que Papa-3 me plaîrait beaucoup avec Gilda-2 (plus dans l'incarnation vocale que dans la performance).
hé bien, quand l'ami Labo se met (enfin) à commenter de la vraie (1) musique, c'est rudement bien vu.
(1) pure provoc de ma part, mais vous aviez compris.
PS pour Kozette : j'avais jamais pensé à appeler Papa Rigo, mais ça lui va fort bien.
Je suis écœurée. J'ai passé des heures à écouter les quatre version, j'ai pondu une note de… (genre Gilda) et j'arrive le lundi matin, pfff envolée la note, rien. C'est bien la peine.
Globalement (parce que dans le détail, je ne sais plus), je disais que j'aimais beaucoup la voix féminie de la 1, même si l'interprétation est datée. Parce que, quand elle la laisse aller, elle a une puissance d'émotion que je n'ai pas retrouvé chez les autres. Et la façon dont elle casse à la fin de son solo me rappelle quelqu'un.
Je déteste la voix féminine de la 4. Plus que la langue française, elle me rend ce morceau quasi inaudible. Les deux voix masculine par contre sont très bien.
J'aime bien les 2 et 3… Mais je sais plus ce que j'en disais. Voilà ! enfin, j'ai tout de même pris beaucoup de plaisir à écouter tout cela, surtout depuis que je me suis offert un super casque pour écouter ma musique sur mon ordi…
Le duo Duc/Gilda, ce serait aussi super intéressant, justement parce que Gilda avant/après. Si tu veux, je peux t'envoyer des extraits intéressants par mail.
Avis à la population !
Deux ajouts de pistes à l'écoute :) Ça sera tout pour cet air. Après-demain je vous dirai qui sont les interprètes.
Je viens d'écouter N°5 et 6. La 5 non, pas encore ça. Assez touchée par la 6, mais je voulais réécouter le 2 pour voir laquelle des deux avait ma préférence, mais impossible de réécoutez les 4 premiers morceaux.
Sans aucune hésitation (pour moi), la Gilda numéro 6 a un truc en plus. Je sais pas vraiment dire quoi : ça paraît plus articulé sans être à aucun moment artificiellement chanté. C'est plus incarné ...
Message personnel à Gilda, vu que j'ai maintenant lu les commentaires et hors provoc (je relève même pas ...) : le petit côté Général Dourakine du papa de la version 2, c'est pas à cause d'un timbre à la Ivan Rebroff ?
message personnel à Labo : ça se pourrait bien, oui.
Les spectateurs de la 5 sont très mal en point, version donnée l'hiver probablement au fin fond de la Sibérie, on peut diagnostiquer une bronchite, trois angines fulminantes et une fluxion de poitrine, mais en revanche aucun rhume des foins. A cause du tempo pris (ou de cette ambiance de salle d'attente médicale), la chanteuse elle-même paraît essoufflée (il y a trop de temps long/temps court je ne sais pas bien le dire avec les mots et puis aussi des respirations à des moments bizarres de la phrase musicale, mais qui peut-être correspondent à des déplacements sur la scène). Dommage car très bien encore que les aigus se resserrent un peu, mais bon il devait faire rudement froid. et puis cette petite crapule de barrette d'écoute refuse d'aller au delà de 235 (malgré différentes tentatives et des essais de pause), alors pour le reste je peux pas dire. J'aurais quand même bien aimé entendre le Rigo.
Quelque chose me gêne dans la 6 et qui n'est pas le petit tac tac du vieux vinyl légèrement rayé, je me demande si ce n'est pas de l'ordre du stupide (par exemple l'accent de la dame en Italien) ; le papa ne me semble pas des masses consolant, encore un qui s'écoute chanter au lieu d'apporter du réconfort à sa fille, ou alors ils se sont engueulés juste avant dans les vestiaires (Il lui a dit comment tu veux qu'on fasse un enregistrement correct avec le rhume que tu tiens, au lieu de te balader toujours avec des décolletés affriolants, tu n'aurais pas pu te couvrir un peu, non ? et elle n'a pas apprécié). Tiens, à force d'écrire des bêtises, je crois que j'y suis, en fait je trouve qu'elle nasalise un peu trop sur les pianissimo la dame qui chante.
Au bout du compte j'en tiens toujours pour la 3, à cause de l'orchestre, du papa et de l'émotion (même si le timbre de la chanteuse n'est pas mon préféré (ou alors elle n'était pas au mieux)).
C'est vrai que la 6, c'est un beau duo. MAis si on ne sait pas que le père console la fille, on le sent pas du tout. Ils pourraient se parler de tout autre chose…
J'aime bien la 5. Jai été assez frustrée de ne pas pouvoir entendre la suite…
C'est vraiment intéressant d'écouter toutes ces versions, ces interprétations… C'est souvent ce qui m'arrête quand je vais acheter un disque de classique, c'est de ne pas savoir quelle version je vais aimer le plus. Par exemple, ma varsion préférée du requiem de Verdi, c'est une que beaucoup de spécialistes considèrent que c'est la moins bonne. C'est chanté en Russie, par les cœurs du Bolchoï. Comme c'est ma mère qui a le disque, je ne me souvins ni du chef d'orchestre, ni du nom des interprètes. MAis pour moi, c'est la plus belle. Si j'avais dû demander l'avis à un spécialiste, je pense que jamais il ne m'auait conseillé cette version…
Quand je poste mes commentaires de chez moi, ils ne passent pas…
Ha ben si; là c'est passé… Je ne sais pas ce qui se passe, mais j'avais fait un coment sur la 5 et la 6 et il n'est pas passé.
Je disais que j'aimais bien la 5, et que j'ai été frustré totalement de la coupure brutale. La 6 très belle. Mais le père, je sais pas, je ne le sens pas malheureux…
J'aime beaucoup cette expérience. C'est un peu à cause de cela que j'ai du mal à acheter des CD de classiques, parce que je ne sais jamais lequel acheter. Quand tu as 20 versions du même truc, lequel acheter. Il me faut trois quatre écoute pour savoir lequel je préfère…
Ayé, j'ai libéré ton commentaire, Spamplemousse me l'avait mis au chaud :)
Pour ton interprétation préférée du requiem, à mon avis c'est un autre facteur très important qui entre en jeu : ces trucs qu'on n'a entendus pendant des années que dans une seule interprétation, on s'y sent confortablement installé et c'est difficile de s'en détacher.
Pour des raisons similaires mon interprétation préférée du Requiem de Mozart ne figure pas parmi les mieux cotées.
Bonjour,
Mon écoute s'est faite tardivement, puisque j'ai pu disposer du nom des chanteurs...
Cela étant, j'ai tenté de demeurer objectif et de faire abstraction de mes souvenirs d'écoute ou de lecture !
Je possède la version 2, mais la réentendre ici m'a fait découvrir de nouveaux horizons concernant cette artiste. Remarquable Gilda assurément.
J'ai aussi la 3 et la 6 en discothèque, cette dernière seulement en 33 tours. La 3 est somptueusement dirigée - sans doute l'une des meilleures avec un rôle titre sensationnel - mais je n'aime pas la voix de cette Gilda, cette façon de miauler en glissandi dans le duo.
La 6 en revanche m'ouvre sans cesse, même si longtemps après, des perspectives neuves. Quel sens du phrasé, de la tension, de la psychologie : a-t-on jamais entendu pareille manière de dire sa perte de virginité ?
La 4 est une archive tolérable malgré ses caquètements maniérés, la 5 est lyophilisée et mate malgré une prise de son d'aujourd'hui... Et nonobstant les qualités de déclamation de cette grande Traviata, la 1 est notablement vieillie...
Coup de coeur, donc : la numéro 6 !
> Jacques
Bonjour et bienvenue Koanga. Reste dans les parages, je pense pouvoir offrir demain ou après-demain une autre écoute comparée sur l'air « Figlia... Mio padre » cette fois et j'ai déjà réuni un panel intéressant :)
Juste un truc technique… tu fais comment pour mettre en ligne de tels fichiers par DotSound ? Tu utilises l'interface propre au plug ? ça plante pas si le fichier est trop lourd ?
Je ne passe pas par DotSound j'utilise le dewplayer directement.
On joue au « Pavé dans la mare » ici ? :-) Ca tombe bien !
n°1 : l'émotion ne passe pas. C'est propre, bien fait, sans vraiment d'émotion. Les interprètes donnent le sentiment de ne pas prendre de risque, de se cantonner à la performance vocale. Gilda reste sur son quand à soi, c'est une dame très froide, très retenue, pas une jeune fille en pleine tempête et Rigoletto pourrait être le premier passant venu.
n°2 : Gildaaaaaaaaa ! Quelle émotion, quelle justesse ! Une voix qui définit tout un personnage, oserais-je dire... tout une âme ? D'abord réservée, puis de plus en plus émue, avec toujours cette hésitation, cette incertude, comme si elle se découvrait peu à peu à elle-même. Et quand son père prend la parole, elle lui répond comme une fille aimante mais qui s'est déjà révèlée. Rigoletto commence un chouïa forcé, un peu un père de théâtre (au sens péjoratif) mais ensuite il se fait plus sensible... ah... quel duo !
n°3 : Bon, difficile pour moi d'être objectif, je viens de la découvrir. Je suis d'accord avec toi, Renatta Scotto fait un peu plus femme, plus dame qu'Anna Moffo, mais aussi quelle pureté ! Une Gilda plus introvertie, qui semble réfléchir plutôt que sentir, qui se laisse gagner par l'émotion, mais comme malgré elle... Mais quel Rigoletto ! Père et bouffon, sensible et cruel, Fischer-Diskau assume toute les contradictions du personnage et je trouve son accord avec Scotto remarquable, meilleur qu'entre Moffo et Merill, il passe comme une intimité entre eux, qui ajoute encore à leurs personnages !
n°4 : Je n'ai aucune opposition de principe contre le français mais là... ces roulements de rrr c'est ridicule ! Je ne l'ai pas écouté jusqu'au bout.
Les autres non plus ;-)
(sur mon portable, difficile de se faire une opinion sur l'orchestre... mais je sais que dans le 3 il est superlatif !)
Merci Koz ! J'ai manqué tous les billets sur Rigoletto (ainsi que la représentation à Bastille), ça m'apprendra à ne pas venir te lire plus souvent ! ;-)
Et pour le prochain n° du « Pavé dans la mare », c'est quand tu veux !