Garfieldd n'est plus révoqué et c'est une chose dont nous pouvons nous réjouir. La conclusion du communiqué doit cependant nous alerter : tout n'est pas fini, loin de là . Je cite : « Au vu de son dossier, le ministre arrêtera prochainement une décision mieux proportionnée à la faute commise par ce fonctionnaire. »

Au vu de son dossier ? Mais de quel dossier parlons-nous ? Il n'aura pas fallu quarante-huit heures pour que M. de Robien alerté par l'indignation suscitée par cette révocation se rende compte que les conclusions de la commission paritaire recommandant la révocation n'étaient pas tenables. Ne serait-il pas alors logique de remettre en question tout le processus qui a pu amener à cette grossière erreur ? Ne pourrait-il estimer que cette commission, outre son incapacité à juger les éléments du dossier, n'a pas pu bénéficier d'un travail d'enquête sérieux ? Les membres de cette commission savent-ils ce qu'est qu'un blog par exemple, au-delà de la paranoïa générée par l'association révolte des banlieues / blogs ? Quant aux propos jugés pornographiques, n'auraient-ils pu verser dans les mêmes confusions (entre les propos de Garfieldd et les requêtes menant à son site) que celles auxquelles Libération pouvait laisser croire avant son rectificatif ?

Je ne suggère pas que le ministre devrait croire quelques blogueurs sur parole, fussent-ils brillant orateurs. Mais il me semble à tout le moins que la procédure en cours devrait tout bonnement être annulée et une nouvelle enquête diligentée.

Et sans doute M. le ministre devrait-il s'interroger également sur le fait que la divulgation du nom de ce proviseur, de l'établissement où il exerçait, de son homosexualité et les propos tenus par Paul Desneuf[1] sont, quant à eux, allés bien au-delà du franchissement du devoir de réserve, jusqu'à l'infâmie.

Notes

[1] J'ai noté en particulier que soit Le Monde n'a cité qu'un volet des éléments de l'arrêtéà charge soit les propos de Garfieldd au sujet de son administration et l'exercice de son métier n'y figurent pas. D'ailleurs, quelqu'un dispose-t-il de la version complète de cet arrêté ? Mes recherches sur le site du Journal officiel n'ont rien donné.