8 février 2005. Olivier Meunier, créateur de DotClear, annonce la création d'une équipe autour du projet.[1] Si on m'avait dit quelques mois plus tôt que je me retrouverais embarquée dans un projet web, je n'y aurais pas cru. Quoique... un projet web précisément peut-être pas, mais un projet collectif, c'est déjà beaucoup moins étonnant.

C'est peut-être parce que je suis frileuse et que la chaleur humaine il n'y a que ça qui vaille mais je suis facilement partante pour des initiatives de groupe. Prédisposée à l'agrégation depuis toute petite en quelque sorte. Mon rêve d'enfant pas vraiment enfui : un immeuble avec chacun son appart et des pièces communes. Depuis il y a eu le militantisme avec les gardes de nuit du local (c'était le meilleur ;)), Brin d'Filles, une troupe de théâtre de lycéennes féministes, une revue littéraire, les chouquetteurs lyriques, une colocation parfaite, l'hôtel des blogueurs et autres collecritures, une maison à deux étages / deux familles à Marseille...

Et un procès préparé en bonne et due forme par une garde rapprochée de trois garçons trois filles l'année de la quatrième.[2] On avait tout prévu, de l'avocat au procureur en passant par les témoins à charge et à décharge, et bien sûr l'arrestation. Ça nous a tenu des mois. L'accusé : mon père.

Lycéenne, notre appartement accueillait rarement moins d'un ou deux invités par nuit. Les réunions se faisaient neuf fois sur dix chez nous. Il y faisait bien chaud mais je crois que ça ne m'a pas beaucoup appris à tenter les sorties en territoires inconnus. La médaille et son revers.

Je déteste autant travailler-faire seule que j'aime faire équipe. Je suis souvent déçue que le groupe consiste plus en la réunion de talents ou compétences ou projets individuels qu'en une réelle collaboration au sens où je l'entends, une élaboration commune, une grosse marmite pour mélanger les ingrédients. Shaker vs. puzzle. Jusque dans une cuisine où je participe volontiers à la confection d'un authentique taboulé libanais dans les règles de l'art (genre deux-trois heures à quatre personnes pour un plat mangé en quatre minutes chrono) mais renâcle à préparer trois steacks toute seule dans la cuisine. Du coup, je suis également souvent celle qui râle que les autres m'abandonnent. Oui je sais, je suis chiante, fallait pas m'appeler.

En même temps, je dis ça pour vous : moi je me suis habituée, ça fait bientôt quarante-six ans ;)

Notes

[1] Pas de lien vers le billet en question entre-temps il y a eu table rase.

[2] euu... ou c'était l'année suivante ? Claaaaaaire, dis-moi !