2005:45 collectif
Par Anna Fedorovna le mardi 7 novembre 2006, 18:50 - Mes petits cailloux - Lien permanent
8 février 2005. Olivier Meunier, créateur de DotClear, annonce la création d'une équipe autour du projet.[1] Si on m'avait dit quelques mois plus tôt que je me retrouverais embarquée dans un projet web, je n'y aurais pas cru. Quoique... un projet web précisément peut-être pas, mais un projet collectif, c'est déjà beaucoup moins étonnant.
C'est peut-être parce que je suis frileuse et que la chaleur humaine il n'y a que ça qui vaille mais je suis facilement partante pour des initiatives de groupe. Prédisposée à l'agrégation depuis toute petite en quelque sorte. Mon rêve d'enfant pas vraiment enfui : un immeuble avec chacun son appart et des pièces communes. Depuis il y a eu le militantisme avec les gardes de nuit du local (c'était le meilleur ;)), Brin d'Filles, une troupe de théâtre de lycéennes féministes, une revue littéraire, les chouquetteurs lyriques, une colocation parfaite, l'hôtel des blogueurs et autres collecritures, une maison à deux étages / deux familles à Marseille...
Et un procès préparé en bonne et due forme par une garde rapprochée de trois garçons trois filles l'année de la quatrième.[2] On avait tout prévu, de l'avocat au procureur en passant par les témoins à charge et à décharge, et bien sûr l'arrestation. Ça nous a tenu des mois. L'accusé : mon père.
Lycéenne, notre appartement accueillait rarement moins d'un ou deux invités par nuit. Les réunions se faisaient neuf fois sur dix chez nous. Il y faisait bien chaud mais je crois que ça ne m'a pas beaucoup appris à tenter les sorties en territoires inconnus. La médaille et son revers.
Je déteste autant travailler-faire seule que j'aime faire équipe. Je suis souvent déçue que le groupe consiste plus en la réunion de talents ou compétences ou projets individuels qu'en une réelle collaboration au sens où je l'entends, une élaboration commune, une grosse marmite pour mélanger les ingrédients. Shaker vs. puzzle. Jusque dans une cuisine où je participe volontiers à la confection d'un authentique taboulé libanais dans les règles de l'art (genre deux-trois heures à quatre personnes pour un plat mangé en quatre minutes chrono) mais renâcle à préparer trois steacks toute seule dans la cuisine. Du coup, je suis également souvent celle qui râle que les autres m'abandonnent. Oui je sais, je suis chiante, fallait pas m'appeler.
En même temps, je dis ça pour vous : moi je me suis habituée, ça fait bientôt quarante-six ans ;)
Commentaires
Meuh non t'es pas chiante, en moins de quarante six ans, j'ai l'impression que nous sommes une tripotée à nous être super bien habitués, violemment habitués même !
t'es pas chiante, le reste de l'équipe n'est pas assez rapide pour te suivre c'est tout :)
Rien ne m'étonne autant que les gens qui fonctionnent en groupe et qui y trouvent leur bonheur, tant je suis quant à moi un genre de loup solitaire (© Higelin).
Je crois avoir parfaitement réussi mon intégration à un groupe une fois dans ma vie, et j'étais adolescent.
Le reste du temps, quand les choses se passent bien, j'arrive à peu près à me faire tolérer d'un groupe et j'arrive à peu près à le tolérer, et encore faut-il que j'aie lié successivement connaissance individuellement avec les différents membres qui le composent pour que les choses soient jouables, mais c'est bien là que s'arrête la très difficile histoire d'amour entre les groupes humains et moi.
Pour le reste, j'adhère instinctivement et fondamentalement à la chanson de Brassens :
Le pluriel ne vaut rien à l'homme et sitôt qu'on
Est plus de quatre on est une bande de cons.
Bande à part, sacrebleu ! c'est ma règle et j'y tiens.
Au faisceau des tibias on n'verra pas les miens.
D'ou tes pouvoirs (que j'admire) de fée ?
Swâmi, ça doit être ton côté Brigitte Bardot, sans la Harley Davidson.
Yves, « d'où », tu veux dire : la chiantitude ? ;)
C'était dans quel quartier à Marseille ?
La Barasse (en face de La Valentine sur la route d'Aubagne).
Finalement tu as un côté castor. C'est mignon un castor.
Les fées comme toi m'épatent : toute cette énergie et cette chaleur, mais où est la source ?
flo > Le côté Castor comme l'a révélé le dernier bouquin sur la vie de Sartre et Simone de Beauvoir ? Eh bé ! Quelle vie Kozlika !
ah bin je ne l'ai pas lu celui-là...
Serait-ce un appel du pied pour le feignasse food blog ?
Parce que moi aussi j'aime l'idée de collaboration ...
Et un castor, c'est peut être migon mais ça a les dents longues !
chuis pas surpris par ce que tu racontes de ta folle jeunesse. ça se voit vite que tu aimes les autres, parole de misanthrope !
Qu'y a t il de mieux que partager?
Je sens que collecriture commence une jolie vie de mot, même que quand je seras grande je me débrouilleras, mais (surtout) pas toute seule, pour qu'il passe dans un dictionnaire histoire de faire la nique à tous les vocables qui s'la pètent genre classement, sélection, ambition (individuelle), égoïsme et foutre un peu les boules à "déterminisme social" dont la réalité que l'expression désigne fait si mal.
garde du local, la nuit en moins, ça me rappelle des trucs (pas tout à fait les mêmes, mais n'empêche ...)
PS : Garfieldd misanthrope ?? oh l'autre hé, pour qui y s'prend :-) :-) !
Je situerais ça plutôt l'année de la troisième, quand vous aviez franchi le périph, non ? J'associe cet épisode aux soirées à passer à écouter en boucle : "si je porte à mon cou cette écharpe de soie..." chanson que je n'ai plus jamais entendue depuis et aussi à un traversin vert qui devait jouer un rôle dans le procès, je ne me souviens plus du tout lequel.
C'est marrant de se retrouver autant que ça dans ton billet ! Très sympa à lire...
Coucouuuuuuuuuuuuuu (mes tracbacks ne fonctionnent pas depuis que je suis chez 1&1). Plein de bises.