C'est la fête : l'épisode I (dans la chronologie de l'histoire), quatrième film tourné après le paquet de trois de mes seize ans, de Star Wars vient de sortir. Evidemment, j'y vais. Cet événement planétaire en cache un autre : Kozlika est allée au cinéma. Je n'y vais que très rarement et quasiment uniquement pour des séries B ou autres grands films d'aventure. Jamais plus jamais pour de « vrais » films, de ceux qui vous font réfléchir ou créent une émotion autre que ludique.

Il fut un temps où j'y suis beaucoup allée : quand ma grande sœur m'emmenait avec elle. Les films qu'on va voir à dix-douze ans ne sont pas les mêmes que quand on a le double, mais que n'aurais-je fait pour entrer dans le cercle des grands ! Alors j'ai vu Family Life et Orange mécanique à dix ans, Le Dernier Tango à Paris et Lacombe Lucien à onze, Dersu Ouzala et Les Valseuses à treize, etc.

Une longue suite de cauchemars dont je revivais les épisodes au milieu de mes nuits pendant des semaines entières d'angoisse, d'autant que je suis affligée du mal d'être très bonne éponge. On dit « bon public » je crois. Et toutes ces choses que je ne comprenais pas et qui semblaient si empruntes de malaise. Family Life, notamment, me bouleversa au point que trente ans après j'y pense encore.

Alors je ne suis plus allée au cinéma, je me suis mise à détester les salles obscures, pièges maléfiques qui vous emprisonnent de leurs menaces fantômes, et je ne suis plus retournée dans les fauteuils de velours que pour Star Wars, Crocodile Dundee et autres Coup de foudre à Notting Hill, tant pis pour ma culture ;) Ah si, une fois, avec un homme qui tenait absolument à m'y emmener. Il y avait deux salles côte à côte, on y jouait Le Mur et 2046. Evidemment il a voulu voir Le Mur, mais ça c'est une autre histoire...

Et heureusement, ma frangine n'a pas fait que m'emmener voir des films affreux, elle m'a aussi appris à danser le twist et le madison !