1:1961 gimmicks
Par Anna Fedorovna le mardi 30 janvier 2007, 21:25 - Mes petits cailloux - Lien permanent
Je n'ai évidemment aucun souvenir de mes un an, si ce n'est les histoires mille fois entendues du berceau au pied du lit faisant tobogan vers le lit que partageaient ma mère et ma sœur et de mon extrême sagesse. Gimmicks.
J'y cherche un sens. J'y cherche du sens. Forcément je plaque quelques prêt-à-psychologiser sauvagement, je m'interroge. Sur ces allers vers le lit familial et le retour de ma sœur dans le mien jusqu'à son mariage. J'ai eu beaucoup de mal à arriver à dormir seule ensuite. Mes angoisses nocturnes sont-elles nées là, dans cette solitude soudaine de ma chambre ?
Lorsque mes enfants étaient petits je me souviens m'être posée des tas de questions à ce sujet : devais-je les laisser venir dans notre lit lorsqu'ils faisaient un cauchemar ? Ou leur « apprendre » à gérer les angoisses sans le support d'un autre corps contre le leur ? Mais aussi : mes questionnements sur mon enfance, l'influence de cette permanence nocturne devait-elle jouer un rôle dans les décisions que je prenais pour eux ?
Et au bout du compte : mais vas-tu arrêter de couper les cheveux en quatre à la fin ?
Idem pour la sagesse. Ah cette enfant idéalement calme et souriante qu'on me décrivait ne cessait de m'inquiéter pour les miens. Etais-je à ce point heureuse ou avais-je déjà peur de déranger ? Et les miens, pourquoi l'un au sommeil si agité et l'autre au sommeil si paisible ? Qu'as-tu encore collé à tes mômes ?
Et au bout du compte : mais vas-tu arrêter de couper les cheveux en quatre à la fin ?
Comment élever nos enfants : devons-nous nous référer à ce que nous avons connu pour éviter de reproduire ce qui nous a fait souffrir ou rejouer les mêmes formidables moments que nous vécûmes nous mêmes ? Mais n'est-ce pas encore là un dangereux risque de projection ? Ce qui nous a ravi peut leur déplaire, ce qui a laissé des traces indélébiles chez nous peut leur sembler tout à fait anodin.
Hey Anna Fedorovna, vas-tu arrêter de coupe les cheveux en quatre à la fin ?
Commentaires
Quatre cheveux tirés à quatre épingles ça ne se rencontre pas tous les quatre matins !
Le drame de cet animal imitateur bipède, c’est qu’il s’interroge toujours sur la marge de choix réellement à sa portée – et en plus quant à la pertinence de ces choix, sans compter leur conséquence.
D’où cette cruauté capillaire si tellement injuste.
Bon, il vaut peut-être mieux que j’aille me pieuter, en fait ;-)
La réponse, à la question dernière, est non, bien sûr. Tout ce qu'on peut arriver à faire en la matière, c'est de cesser de les couper dans la longueur. Et d'appprendre à réutiliser ceux qu'on a coupé pour en faire des petits coussins.
anita, tetratrichotomiste de mère en fille
travail soigné, finition main
Maison fondée en 1870
Tiens, comme c'est étrange, je me pose ce genre de questions depuis Noël moi ;-))
moi aussi je me pose parfois ce genre de question avec mon bout de chou et je m'en remet à mon bon sens, aux valeurs que j'ai envie de lui transmettre, le plus simplement possible, sans justement me poser trop de questions...
A mon avis, il vaut mieux se poser plutôt plus de questions que pas du tout. La mère qui ne se pose pas de question sur l'influence du calva dans le biberon du petit dernier, est tout de même plus dangereuse que celle qui se coupe les cheveux en 4 dans le sens de la longueur ou pas.