Je disais donc hier avant d'être rappelée à mes devoirs de maîtresse de maison, que le programme 2007-2008 de l'Opéra-Comique était diablement appétissant, sous divers aspects.

D'abord, sur un plan personnel, que cette maison reprenne pied avec ses traditions, qu'elle ressemble à l'opéra où allait ma moman avec sa « tante barrée » ne peut que m'attendrir.

Ensuite, sur un plan personnel toujours, 98% de la production de Savary me laisse au mieux froide, le plus souvent désespérée qu'on puisse à ce point confondre vulgarisation et vulgarité. Avis tout personnel, je le concède, que ne partagent pas forcément les spectateurs, même parmi les amateurs lyriques. J'ai quant à moi le souvenir amer d'une Vie parisienne truffée de tous les poncifs accolés à Offenbach et qui font sa réputation de musicien « facile » et méprisé[1], de Contes d'Hoffmann (du même Offenbach) en Avignon que j'ai trouvés bien moches, n'en déplaise à Natalie Dessay qui y incarnait Olympia, et d'un Rigoletto que nous sommes allés voir ensemble l'année dernière pour lequel le plus grand compliment que je puisse lui faire est que sa mise en scène n'était pas gênante. C'est certes déjà pas mal en ces temps de mises en scène expérimentalement crado, mais bien piètre en regard de l'œuvre. Et ce n'est pas le message d'adieu à la Giscard-1981 affiché en édito du site de l'Opéra-Comique qui va me réconcilier avec ce type. Voilà pour le rhabillage d'hiver ;)

Ajoutons que la salle est tout simplement ravissante, petit théâtre à l'italienne plein de charme (si quelqu'un trouve une photo d'intérieur...)

Sur un plan plus lyrico-lyrique, le cahier des charges de Jérôme Deschamps, le nouveau directeur de la salle, devrait nous permettre de (re)découvrir un répertoire peu exploré ces cinquante dernières années et des œuvres qui ne rempliraient pas la salle de l'Opéra de Paris ou ne s'y prêteraient pas. Les cinq opéras proposés pour la saison balaient le champ de l'opérette (L'Etoile de Chabrier et Zampa de Herold), du baroque (Cadmius et Hermione de Lully), du contemporain (Roméo et Juliette de Dusapin) et du moderne (Porgy and Bess de Gershwin).

Autour de ces spectacles, sous le titre général de « Rumeurs », s'ajoutent – sur un thème commun à l'opéra du moment – des expositions, des conférences, des concerts, des spectacles à destination du jeune public.

Où il apert que la Kozlika devrait à tout le moins se faire attribuer un siège à son nom, voire apporter son sac de couchage et y faire suivre son courrier (et sa connexion internet).

Seul point noir, car oui il y en a un : les abonnements ne sont ouverts qu'aux première, deuxième et troisième catégorie, ce qui porte à 241€ au minimum les cinq opéras, auxquels il faudrait ajouter les « Rumeurs ». Et là je claque des dents car la benjamine kozlikataire en ferait bien autant (certes, les tarifs jeunes spectacle par spectacle sont beaucoup plus abordables mais je n'ai pas trouvé d'abonnement jeunes)...

Notes

[1] Pour ceux que ça intéresse, il faut lire ce très intéressant article de François Coadou, « Essai de lecture philosophique de l’œuvre d'Offenbach (296k, pdf) sur le site de l'EHESS