3:1963 déménager
Par Anna Fedorovna le mardi 24 avril 2007, 17:41 - Mes petits cailloux - Lien permanent
A trois ans ou dans quelques semaines, j'aime toujours aussi peu déménager. Je l'ai pourtant fait de nombreuses fois, enfant, adolescente, dans ma vie d'adulte. Ça n'est donc pas un « manque d'entraînement ».
A trois ans (quatre ? enfin quelque part par là), ce qui m'angoisse c'est le mariage avec ma fiancée de la maternelle qui risque de tomber à l'eau, ma chambre qui ne sera pas pareille que celle-ci, donc forcément moins bien, mes jouets – ma poupée Gribouille – que je ne retrouverai plus à sa place.
Le déménagement suivant s'annonçait sous de bien meilleurs auspices : j'allais me rapprocher de mon lycée et pourrais désormais échanger trois quarts d'heure de bus+métro par dix minutes à pieds, et surtout me rapprocher de Claire et des autres copains. Mais j'ai détesté la période cartons faire et défaire, trier, ranger. Pas seulement l'aspect « boulot », quoique précocément feignasse, mais le chambardement. Paradoxalement j'aime autant le changement que je déteste être dérangée. Evidemment c'est difficilement compatible.
Je suis je crois extrêmement casanière. Les destinations lointaines ne m'attirent pas le moins du monde : je suis entre deux eaux pendant un jour ou deux à chaque fois que je pars en vacances, je cherche mes marques, je tourne et je vire ou je me réfugie dans une activité bien familière, le temps d'avoir plus ou moins apprivoisé mon nouvel espace.
Mais comme rien n'est simple, je suis aussi fort curieuse, surtout des gens, et jusqu'à présent aucun inconnu n'a spontanément sonné à ma porte pour faire ma connaissance, sauf par erreur ou pour me vendre des calendriers. Et moi j'aime bien les nouveaux gens, chaque batée dans la rivière du monde est l'espoir d'une nouvelle pépite, et je me fiche bien de savoir qu'il va me falloir rejeter la plupart de mes trouvailles au fil de l'eau du moment qu'une fois de temps en temps l'or brille dans mon tamis. Ça m'est arrivé souvent. Je ne crois pas être particulièrement chanceuse pourtant ; faut juste retrousser le bas de son pantalon, mettre un chapeau pour se protéger des coups de soleil et aller à la rivière en n'escomptant pas faire fortune du jour au lendemain.
Les blogs ne sont pas mon seul filon, j'étais déjà bien riche avant, mais c'est un sacré putain de gisement, au croisement d'une multitude de rivières aux flots calmes ou tumultueux. Et tout ça sans bouger de ma chaise pour les premiers sondages. (Après faut aller y voir parce qu'on ne peut pas tout décider uniquement avec les sondages, n'est-ce pas...)
Houla, je ne sais plus du tout ce que je voulais raconter au début de ce billet. J'étais partie sur les déménagements. Le prochain que j'appréhende mais dont je suis contente. Les deux grandes terrasses. Tang. La ponction du porte-monaie plus légère. Une chambre pour chacun. Les petits traiteurs chinois pour épauler M. Picard.
Partir vendredi en week-end à Delft avec Claire. Revenir. Paris-Carnet. Faire les cartons. Deuxième tour. Déménager. Fête terrasse.
En 1963, ma mère obtient un HLM. 2007, c'est mon tour et mes copines de maternelle ont toutes des adresses email.
Commentaires
"chaque batée dans la rivière du monde est l'espoir d'une nouvelle pépite, et je me fiche bien de savoir qu'il va me falloir rejeter la plupart de mes trouvailles au fil de l'eau du moment qu'une fois de temps en temps l'or brille dans mon tamis."
Pour cette phrase, merci.
Au fait, t'as besoin d'une paire de bras malhabiles pour le jour j ? Pour ce qui est de péter un peu de vaisselle ou d'oublier une table basse sur le trottoir, je suis champion !
(mésanrire, tu dis hein ?)
David, le déménagement lui-même je vais le faire faire, en revanche c'est pour l'aménagement que j'accepterai sûrement ton aide, douée comme je suis avec une perceuse ;)
Alconis > tu fais orpailleur toi aussi ? :)
Et puis on est assez nombreux/ses à pouvoir se vanter de t'avoir trouvée, toi, comme pépite...
:-)
J'ai adoré le tour qu'a pris ce billet. Très bonnes vacances avec ta copine Claire et ouaiiiiiih des fêtes, des fêtes ! Et prêts avec notre perceuse.
Ma perceuse et moi-même sommes à ta disposition quand tu voudras (en plus j'ai fait 'achement de progrès en trouage de murs)
Tu crois que c'est une histoire de prénom, le côté casanière avide de rencontres et de pépites ? Parce que tout pareil, vraiment !
Et chouette pour ton nouveau quartier ! Il faudrait que je demande à L'Amoureux la marque des trucs vapeurs à privilégier, pour le riz c'est le Phung Hoang (Oiseaux Célestes) de chez Tang, et pour les nouilles chinoises, il y a une marque mieux que l'autre aussi... :-)
Euh j'ai bien un tournevis dans un coin et deux bras cassés, on ne sait jamais, pour faire barrage aux nombreux aficionados qui ne manqueront pas l'évènement le jour dit !
Ce qui serait amusant serait une chaine humaine de l'ancien logement jusqu'au nouveau et ainsi on se passerait les cartons un par un ;-)
Quoi ? J'ai dit une bêtise ? Pfff
Ben y a quand même un sacré bout de chemin entre les deux !
Enfin, moi ce qui me surprend le plus c'est d'apprendre que tu vas faire la cuisine...
(tiens, le petit tiret à côté d'accueil est de retour : hello ;-) )
Bon week-end charmante casanière !
Ce billet a beaucoup de charme, un vrai clin d'oeil amical !
Comme Fauvette, que je salues au passage :-)
Je suis soulagée de savoir que Monsieur Picard sera dorénavant épaulé par les petits traiteurs chinois. Bon courage.
Anne > oui, bien volontiers, monsieur Ka m'a déjà donné plein d'adresses mais je suis toujours preneuse !
Fauvette, on va être voisines, tu dois connaître les bonnes adresses toi aussi ? :)
brol > faire la cuiquoi ?
Franck : je note, je note (tu crois que je devrais ouvrir une page ouiki ? ;))
Faire la cuisine, tu sais bien, ce truc curieux qui consiste à faire ta conviviale avec des bruits de casserole, de couteau qui tranche des trucs, etc. quand il y a des gens qui acceptent de venir te voir dans ton chez toi...
Sinon, tu connais les crêpes vietnamiennes ? Je me souviens que je séchais régulièrement les cours à Rodin et qu'avec un copain on allait chez Tang pour y acheter ces fameuses crêpes, un peu de sauce soja et qu'on allait se déguster ça sur les quais de Seine entre midi et deux... Bon, on ratait régulièrement la première heure de cours... le joint d'après manger, la petite sieste syndicale, toussa... ça prend du temps. Bon, avec le recul des années, je me dis que mes 4 redoublements peuvent venir de là, aussi... va savoir.
Les crêpes viet s'appellent des banh cuon. Les meilleures sont en vente chez le traiteur Hoa Tang situé au 51 avenue d'Ivry à l'angle de la rue de la Pointe d'Ivry, c-à-d juste en face de l'entrée de parquigne du supermarché Tang.
Il faut acheter les banh cuon qui sont vendues avec les petites tranches de saucisson dessus parce que c'est la tradition de manger les deux associés.
Ah c'est malin vlà qu'j'ai faim !
Précision : les banh cuon peuvent se réchauffer à la vapeur avec le petit panier adéquat. Mais 1mn30 au microzondes à 750W c'est plus rapide et aussi bon.
Il existe plein d'autres délicieusetés en entrée.
En plat principal je suggère le canard laqué pékinois de chez Hoa Tang toujours, vraiment fameux.
Et en dessert, un petit retour au Viêt-nam avec un banh lot, boisson au lait de coco additionné de sirop de sucre dans lesquels trempent… des vers verts ! qui ne sont rien d'autre que du tapioca cuit et c'est excellentissime à déguster très frais.
Les banh lot peuvent s'acheter au rayon frais des supermarchés Paris-Store ou Tang.