Godget !

On m'a prêté aujourd'hui un petit gadget avec lequel j'ai pu faire mumuse durant un peu plus d'une heure. Bien que je n'aie évidemment pas eu le temps de le détailler sous absolument toutes ses coutures, je dois reconnaître avoir pris pas mal de plaisir à le manipuler.

Si je vous en parle c'est que mon surnom de fée des blogs ne me plaît qu'à moitié, ça fait un peu trop éthérée, immatérielle, asexuée. Au début c'était amusant, mais à la longue je crains que ça donne de moi une image un peu trop distante et cérébrale. Puis ça fait un peu trop « gentille fille » aussi. Je profite donc de ce cadeau pour égratigner un peu le lissant de mon cyberpersonnage.

Au risque de vous surprendre donc, le joujou en question – évidemment prêté par ma cyberjumelle, qui d'autre pourrait me laisser avec son air malicieux une boîte fermée en me recommandant de ne l'ouvrir qu'après son départ et d'en faire bon usage ? – est... un pingouin.

Vi vi, un pingouin, qui ressemble d'ailleurs fortement à l'effigie des linuxiens. J'imagine que Sam pensait que mon côté geekette me porterait plus volontiers à tester le joujou. Le fait est que j'ai quand même mis quelques minutes à comprendre de quoi il s'agissait réellement. Et puis j'ai compris... j'ai été désarçonnée... amusée... et puis évidemment ma curiosité scientifique m'a poussée à l'essayer.

Ah non, n'exagérons rien, je ne vous en dirai pas plus sur les tests effectués, je garde mon quant-à-soi tout de même. Enfin, seulement si vous insistiez ! Et puisque Sam est repartie avec, je vous laisse la référence au cas où vous voudriez me faire un cadeau. Non, parce que les Lego, c'est bien, merci à tous, mais soit je n'ai pas compris comment on s'en sert, soit il manque le mode d'emploi, mais c'était pas aussi bien.

(Sablier 011007.)

Pont de la gloire

J'ai très longtemps habité près d'un pont SNCF, tout au nord de Paris.

Un pont très noir, qui tremblait au passage des trains de marchandises, un pont que j'aimais.

Comment pouvait-on aimer un tel amas de ferraille, lui trouver un quelconque charme ? Sans aucun doute, je devais être le seul dans ce cas. (Pardon LA seulE, devrais-je dire. Mais c'était en plein dans ma période garçon manqué et toute ma petite bande n'était constituée que de garçons, ne jouait qu'à des jeux de garçons, au point que j'oubliais souvent que j'étais une fille.) Ce pont-là, c'était mon pont, celui qui reliait ma ville à la ville d'à côté. A l'exact opposé du chemin de l'école.

M'y engager, c'était l'aventure ultime. Je m'y avançais à petits pas, en me retournant souvent pour vérifier que ma rue était toujours là, que je pouvais m'éloigner et la retrouver. Je comptais mes pas, puis arrivée au beau milieu, au cent-vingt-septième pas, je m'arrêtais et m'appuyais à la balustrade en attendant le prochain train de marchandises. Lorsque le train passait tout le pont vibrait et geignait, je craignais qu'il s'écroule mais papa m'avait dit un jour que le vrai courage n'était pas de ne pas avoir peur mais d'avoir peur et faire les choses quand même. Alors j'allais sur mon pont et je m'admirais.

(Sablier 021007.)