Piramidon
Par Kozlika le vendredi 26 octobre 2007, 06:27 - Lien permanent
Au début, Murphy Poasse était arrivé chez moi, et sa venue avait chassé d'un coup Mojo, Bonnhumeur et Blogomuse. Il n'y en avait plus que pour lui, il me suivait partout, en famille, auprès de mes amis, dans la Vénérable Entreprise. Je ne pouvais pas faire un pas sans lui et c'était fatigant parce qu'il ne se contentait pas de me suivre en marchant à mes côtés. Non non, il était carrément perché sur mes épaules, ou accroché à mon cou ou se laissant tirer par la bride en freinant de tout son poids (et en plus celui-là c'était un obèse).
Et puis pfffrittt ! Le sourire presque apaisé de celle-ci au salon de thé où l'on s'installe devant d'appétissantes et caloriques pâtisseries au sortir de sa séance de rayons, les deux défenestrables qui décident que finalement, malgré mes tares crasses et mes abyssales défaillances, je fais à peu près l'affaire ; celui-là qui semble renoncer pour le moment à profiter de la pause clope sur la terrasse pour tester s'il saurait voler ; celle-là qui ne se sent plus abandonnée au profit de mes virtuelles rencontres.
Murphy Poasse ne sort plus de mon bureau, et c'est déjà pas mal. Certes, il s'y est visiblement installé pour un long séjour et y a bien pris ses aises, mais quand je franchis la porte de sortie je l'oublie jusqu'au lendemain.
Et puis là, tout de suite, je travaille sur un projet, et ça c'est bien. Un projet avec une méthode infaillible qui se fabrique en shaker, même si quelques cuistots ont du mal à en trouver le chemin.
Alors là, tout de suite, je suis plutôt là-bas qu'ici. Mais tout va bien.
Un jour une petite chatelai-ai-ne
Enlevée par des romanichels
Fut mise dans une chambre malsaine
Tout en haut d'la rue Saint-Michel
La p'tite au caractère rieur
Prit joyeusement son malheur
Refrain :
Le lendemain, elle était souriante
À sa fenêtre fleurie chaque soir
Elle arrosait ses petites fleurs
Grimpan-an-antes
Avec de l'eau de son p'tit arrosoir.
Les brigands furieux de la voir ri-i-re
Lui attachèrent les mains, les pieds
Puis par les cheveux la pendi-i-rent
Au plafond, en face du plancher
Puis la laissant là les voyous
Allèrent chez l'bistro boire un coup
au refrain
Les bandits jaloux d'son coura-a-ge
Un soir à l'heure de l'Angélus
La jetèrent du sixième éta-a-ge
Son corps tomba d'vant l'autobus
L'autobus qui n'attendait qu'ça
Sur la belle aussitôt passa
au refrain
Mais les assasins s'acharnè-è-rent
Sur elle à coups d'pieds, à coups d'poings
À coups de couteau la lardè-è-rent
Pour lui faire passer l'goût du pain
Et pour en finir les ch'napans
Ils la noyèrent dans l'océan
au refrain
Au moment où la pauvre fille
Allait remonter les flots
Un sous-marin avec sa quille
Coupa son corps en deux morceaux
Puis une torpille qui éclata
Fit voler le reste en éclat.
au refrain
La tempête le vent et l'orage
Soulevèrent les vagues de l'océan
La petite lutta avec courage
Bravant le terrible ouragan
Mais le tonnerre à ce moment
Tombe et foudroie la pauvre enfant
au refrain
Elle disparut dans l'eau profon-on-de
Une baleine lui bouffa les mains
Sa jolie chevelure blon-on-de
Fut arrachée par les requins
Un p'tit maquereau qui s'balladait
Lui barbota son porte-monnaie
au refrain
Vous croyez p'tète qu'elle en est mor-or-te
Et cependant il n'en est rien
Malgré cette secousse un peu for-or-te
La p'tite ne se sentait pas bien
Elle prit pour se remettre d'aplomb
Un p'tit cachet d'Piramidon
Le lendemain, elle était souriante.
Commentaires
T'aurais gagné un Face de Cul à la loterie des copains de bureau ?
Bon, tant mieux si le reste va bien (mieux).
Qu'en termes élégants etc.
Encore un billet que la dame Kozlika elle va se faire chouraver par les indélicat(e)s !
Trop contente de te lire à nouveau en tout cas (mais tu le sais déjà)
PS : le piramidon, bon sang mais c'est bien sûr, comment ai-je pu n'y pas songer plus tôt !!
PS' : j'adore appliquer la R.A.C.H.E., c'est ma méthode de conception préférée surtout l'étape discussion et celle d'envoi d'un mail à tout le monde !!!!
Tu sais quoi, je crois qu'à mon boulot ils pratiquent la RACHE (que je découvre ici) au quotidien mais sans la partie déconnade. Je dirai même avec le plus grand sérieux.
Heureuse de te lire à nouveau.
Avec ou sans piramidon, je suis contente de te lire !
Avec ou sans piramidon, je suis contente de te lire !
probleme, gros connard
D'abord je suis une connasse et pas un connard, et en plus je suis pas grosse, juste un peu enveloppée ! (On s'ennuie à ce point-là à Marseille ?)
Ah bin des nouvelles qui font plaisir à lire. :-) Et concernant le projet dont on a parlé quand on s'est vu, ça avance ? Tu as réussi à l'apprivoiser ?
Julien, à vrai dire... non ! Tu me croiras si tu voudras mais tu es le dernier à l'avoir vu vivant si j'ose dire... C'est ridicule hein ?
Ouaaaaaaaah, ce thème est trop joliiiiiiii. Raconte, raconte où as tu trouvé cette si jolie illustration ?
Je ne sais pas pourquoi, mais je ne suis même pas vraiment surpris. ;-)
Vroumette : c'est tout expliqué par là.
Julien : merdalors, suis-je donc si prévisible ? ;)