Ça a commencé comme un projet personnel. En fait non, pas même un projet. Un billet « one shot » qui fut suivi impulsivement d'un deuxième billet puis au bout du compte de quarante-quatre autres. Au final un chemin semé de cailloux-repères pour remonter jusqu'à la ressucitation. La décision de tenter de suivre ce chemin de façon systématique n'avait été prise qu'au quatrième ou cinquième d'entre eux.

Je l'ai déjà dit : à la suprise personnelle de réussir à trouver matière à chacun d'entre eux ou presque, s'ajouta la bien plus grande de rencontrer des oreilles et des échos. Vidée à l'issue du chemin, comme asséchée par le souffle dépressionnaire et ses vents tourbillonnants, j'entends frapper à ma porte : hey oh, Kozlika, et si on suivait notre chemin nous aussi ? Les petits cailloux faisaient des ricochets.

Et ça ricoche encore. Les petits cailloux forment désormais une belle et grande rivière de diamants. Certains ont demandé une barque et sont restés sur la rive : quatre inscrits à zéro billets. D'autres ont buté sur un barrage que le flot n'a su forcer. D'autres encore n'ont pu trouver les rames pour avancer au-delà des trois ou quatre billets. Qu'importe ! 621 pierres précieuses à notre cou taillés par plus d'une soixantaine de joalliers. On rit, on pleure, on a parfois le cœur si serré qu'on se dépêche d'aller lire ailleurs mais joyeuse ou triste leur petite musique chante dans notre tête et nous accompagne.

Il y a quelques jours j'ai reçu une nouvelle demande d'inscription, d'autres petits ruisseaux viennent encore rejoindre la rivière.

J'ai voyagé tout hier et ce matin au gré des tris par année ou par âge, sans me préoccuper d'identifier les auteurs. Ça n'était pas gênant du tout, les récits se croisaient et décroisaient harmonieusement.

C'était beau. C'est beau. Merci !