Ranger le garage
Par Kozlika le vendredi 7 mars 2008, 10:20 - Lien permanent
John Lennon prétend que je détourne la conversation dès qu'il s'agit de parler de moi directement. Il prétend que je fais ça tout le temps, il prétend même que je le fais avec moi-même. Il dit : « Tu as une nette propension à aller ranger le garage quand ta chambre est en bordel ». (John Lennon se trompe. Quand c'est le bordel dans ma chambre je vais dormir au garage.)
Il dit qu'ici je donne l'image de quelqu'un de cérébral et de solide, et ça me fait marrer, cette distorsion. Mais je ne rigole pas trop fort parce qu'un jour où je parlais avec le cap'tain il m'a dit quelque chose comme ça aussi, avec des yeux tout ronds parce que je venais de lui dire que tous mes ressorts étaient cassés « Ah ben ça alors, je ne te voyais pas si fragile ! », quand moi j'ai l'impression de trop me livrer, d'être transparente, depuis tout ce temps après ma première sortie de garage.
Je ne peux pas me lire de l'extérieur, je ne peux pas imaginer que vous ne devinez pas que ce matin, pour la vingtième fois depuis la nouvelle année je suis partie sur le chemin de la Vénérable Entreprise, qu'à cinq cents mètres de l'arrivée j'ai rebroussé chemin et que je suis revenue m'effondrer ici en pleurs sous les yeux d'un fiston désemparé que je n'arrive plus à protéger de mes lourdeurs. Que j'ai peur qu'à force de m'y traîner les autres jours sans parvenir à m'y concentrer la faute professionnelle m'attende au tournant. Que j'ai encore plus peur de ne pas avoir jamais l'énergie de donner le coup de pied au fond de la piscine (et le diable sait de quoi cette piscine est remplie et quelle profondeur elle atteint). Je n'en sais rien, ça m'aiderait sûrement. Je n'ai bientôt plus de jours de congés, je fais quoi après ?
Et si je faisais un nouveau thème pour Dotclear hein ? Je vous ai déjà parlé de Dotclear ? (Tiens au fait, ça range sec par là-bas ces temps-ci.) Ou alors on fait un jeu. Oui, vous voulez pas qu'on joue plutôt ? Je sais super bien organiser ces trucs-là. Où trouver une maison pour les vacances, ou une file d'attente à l'opéra.
J'ai bien rangé mon garage, il est cérébral et solide. Je veux bien aller ranger ma chambre, je sens qu'il faudrait, mais la lumière du couloir est éteinte et je me cogne aux murs.
Commentaires
Pensées et bisoux (plein de fôtes pour détourner l'attention...)
Oui, je sais, ça sert à rien, mais voilà, j'ai pas grand chose d'autre à t'offrir...
Chercher une maison au bord de la mer , ou une chambre
chez des particuliers , à l'autre bout du monde , prendre un bon mois de vacances.... Y inviter ses amis chers , regarder le lever du soleil , le soir , le coucher....
Ecouter de la musique , danser jusqu'à l'aube , avoir des nuits de plaisir.
L'energie , ça revient , faut mettre du plaisir dans ta vie. Facile à dire , oui , c'est vrai .
de loin, et juste par écrans-claviers interposés, ce que je lis et devine de toi me réconforte, parce que justement tu sèmes très souvent les sourires et l'énergie.
alors ce billet, qui te montre fragile, me pousse à exprimer une profonde sympathie. Puisses-tu trouver l'interrupteur. En attendant, ouvre bien les yeux pour ne pas te cogner, prends soin de toi et dis-toi qu'un couloir, ça mène forcément quelque part.
(de la part d'une qui est quelques fois restée dans le noir fond du lit pour ne pas affronter sa vie professionnelle)
(et si décidément tu as besoin de faire un tour au garage, j'ai un problème d'affichage sur la page d'accueil de ce blog avec IE7 (je ne suis pas chez moi)
Comme dit en privé il y a quelques temps : si tu veux passer quelques jours en retraite, j'ai une pièce de 20m² qui te tend les bras chez moi. Et je ne te soûlerai pas avec dotclear ou n'importe quoi d'autre. Poutou.
Ça doit être comme les chevaux et l'écurie, je trouve le chemin du garage toute seule. En suivant les liens chez Agaagla, je vois que je suis la Mme Jourdain des Impromptus littéraires. Quel talent.
Jouer pour ne plus penser à ses problèmes... On dirait du moi, tiens. (Je sais bien que je n'ai pas le monopole...)
Je dis comme Brol : si tu as besoin de décompresser, tu le dis, ya de la place chez moi et même chez mes parents, à la montagne. Et c'est pas eux qui te parleront de Dotclear ou de geekeries! :D
je pense aux dessous chics chantés par Jane Birkin...
Les thèmes Dotclear, c'est donc des dessus chics?
Bon allez, viens, on t'feras des crêpes. Et quand tu verras l'état de mon garage...
J'adore cette expression (sans doute parce je m'y retrouve...), "aller ranger le garage quand sa chambre est en bordel". Good luck with that anyway...
je t'embrasse de très loin, d'une ville froide et triste --ça fait drôle !
si tu me donnais les sources de "l'hôtel des blogueurs" ça me permettrait 1/ de le lire 2/de te faire un beau cadeau. tu t'éparpilles peut-être, mais ça n'est pas vain ! (ps, je te rappelle que je suis patron d'un magasin de reprographie :-)
Ce n'est pas parce qu'on range le garage qu'on ne rangera jamais la chambre. Peut-être que ce n'est pas le moment. Peut-être qu'il faut commencer par allumer le couloir, que c'est juste une petite ampoule de rien qui fout le bazar.
Mais quand même, cette histoire de boulot, c'est embêtant. Comme un signal d'école buissonnière.
Tu veux pas jouer à nous raconter une histoire ? Dans le rôle de l'héroïne, il y aurait une p'tite nana brune qui se cache derrière son sourire. Elle traîne derrière elle son dromadaire de compagnie qui ne veut pas la lâcher d'une semelle et qu'elle est obligée de ranger dans les sous-sols de Vénérable Institution. En allant le rejoindre à chaque pause, elle passe devant le bureau de Manitas Véritas, chef des travaux à faire, et elle se rend compte au fil des jours que Vénérable Institution est en train de se métamorphoser en une Fabrique Folle...
Mais elle est drôlement dégourdie, la p'tite nénette, et puis elle n'est pas toute seule ! Sûr que le Manitas Véritas a du souci à se faire.
Pour le boulot, je pense que ce que tu dis de ta fuite montre qu'il y a urgence à prendre de la distance, autrement que par des jours de congé. En parler ensuite, voilà, je te souhaite bon courage.
Ranger le garage, c'est aussi une façon d'éviter que le désordre aille plus loin, c'est se rassurer sur ses capacités à ranger avant d'attaquer la chambre, c'est aller passer un moment loin de la chambre, aussi...
bref, ce n'est pas si inutile que ça, parce qu'on dort assez bien dans un joli garage bien aménagé !
Signé : une rangeuse de garage diplômée qui se permet de t'embrasser :)
As tu pensé au casque spéléo équipé d'une lumière frontale, chaussée de talons aiguilles?
Ou mieux encore une pite visite à lilou, soleil, petits plats, vin blanc.
Depuis temps que j'entends parler de toi et que je te lis tu es plus que bien venue pour te requinquer le morale.
Bisous
Et puis pour ranger encore autre chose, j'aimerais bien lire ta prose sur les goûts et les goûts...
http://www.trassagere.com/blog/tagu...
Ben moi je pense que ça soulage vachement ce genre de billet, et même qu'il faut déjà du courage pour l'écrire : ce n'est pas tout à fait le coup de pied au fond de la piscine mais c'est déjà regarder dedans...
C'est peut-être pas idiot de changer d'abord l'ampoule du couloir.
Un grand souffle d'encouragement.
C'est chouette de vous lire tous, vos gentillesses, vos propositions d'évasion. Vraiment. Merci !
Et si c'est qu'on tenait à toi juste pour toi et rien d'autre ? Hein ? ;-)
Et si tu as peur de changer l'ampoule, prend avec toi une petite lampe, ça rassure, ça fait du bien.
Et puis traverse le triangle, jusqu'au carrefour, je t'attendrai. Si tu veux.
À supposer qu’on me demande ce qui me fait revenir régulièrement à la lecture des Kozeries en dilettante de Kozlika, je répondrais par exemple qu’il m’arrive d’en assimiler l’élégance de plume aux peu probables gestes tennistiques de Mc Enroe, ou encore - toujours au registre des fulgurances - à cette propriété de faire ressurgir d’antérieures lectures flamboyantes même dans l'ombre, comme ici : « (...) mais la lumière du couloir est éteinte et je me cogne aux murs » ravive en moi : « Il courut au fond du couloir, tenant sa main humide contre sa bouche. Il alla cogner contre la rampe du premier étage (...) » dans Le beau samedi de Dylan Thomas, etc. ad lib.
Si je puis me permettre :
http://gamace.cowblog.fr/36-piscine-mare-whatever-2485920.html