Le coefficient de marée entre minuit et 3,14116 heures
Par Kozlika le lundi 31 mars 2008, 03:28 - Lien permanent
Il est trois heures du matin, j'entends le bruit des vagues et je ne joue pas au sablier. Rêves tristes, si tristes. Rêves marins. C'est la grande marée (pourvu que, au moins).
Put... des années d'analyse pour me heurter sur le même rocher et fendiller ma coque. Quelque chose en moi ne vaut pas le coup que l'homme sans pyjama, tous les hommes, viennent y voir de plus près. Ne pas se risquer à demander, maudit caprice.
Un autre. J'étais autrefois la vigie à la proue, j'indiquais où étaient les balises vertes et rouges pour qu'il sache où barrer. On me dit aujourd'hui qu'il est à la dérive, je m'en sens coupable.
Une autre. Elle va m'en vouloir d'écrire cela ici. D'écrire ici. Mais je ne peux être à la fois à la barre et faire gîter le bateau. Hardi moussaillons, sabliers à babord, suspendez-vous aux filins et faites du rappel pendant que je godille ; il faut réduire le tirant d'eau en sortant la quille pour me désenvaser.
Commentaires
Je viens de terminer quelques billets en anglais. Le changement d'heure n'arrange rien.
Quelques messages aussi, vite, avant la semaine et ne plus avoir son temps au choix.
Je ne comprends que trop bien ce que tu écris. Comment s'en sortir ?
J'ai peur pour ma part d'avoir été trop tuée.
J'ai peur d'en être réduite à écrire ce qui s'est passé. Précisément pour que mes gosses ne m'en veuillent pas d'avoir lâché la barre. Qu'ils sachent qu'ils n'y étaient pour rien.
Quelle chance tu as que je n'ai pas ton n° de téléphone !
Quand un os se présente et que notre attention est entièrement captée, comment peut-on espérer pouvoir continuer à nous battre pour les proches, les préserver des éventuelles éclaboussures qu'ils ne veulent surtout pas voir, qu'ils ne veulent surtout pas être dévoilées au regard des autres ?
On ne se bat pas pour nos proches, on se bat d'abord et avant tout pour soi. Si les proches (adultes et enfants en âge de comprendre) ne comprennent pas qu'il y a mise en danger et qu'on ne peut plus les faire passer devant, tout le temps, c'est qu'ils ont un foutu putain de problème !
Je crois fermement que l'équilibre personnel exige de l'égoïsme. Cet égoïsme n'exige pas, lui, d'être mis à toutes les sauces, dans tous les domaines de la vie. Il nous oblige juste à ce qu'on admette que prendre soin de nous est une bonne chose, légitime et indispensable.
Bon, l'est possible que je n'ai rien compris, t'as vu l'heure aussi ?! Dodo...
La marée du matin m'apporte tes mots. Je t'entends. Je ressens, je crois.
J'ai séché quelques chagrins aux vents et aux embruns de cette côte où tu te reposes, j'espère. Je souhaite que les vagues aident les tiens à refluer un peu. Bises.
Parfois pas grand chose à faire qu'à jeter l'encre, béquiller et attendre les vives eaux, qui reviennent, qui reviennent toujours. Profiter du flot, ne garder du lest que ce qui est utile, et puis accompagner le mouvement, presque imperceptible qui signe qu'on s'arrache.
Je souscris complètement à ce que dis Brol : l'égoïsme est "le morceau de sucre qui aide la médecine à couler"...
Brol > si je comprends ce que tu as compris, tu n'as pas tout compris en effet mais c'est pas grave, je n'ai pas cherché à être très compréhensible non plus :) Merci aux deux nuiteux que vous êtes Gilda et toi d'être passés.
Traou, je suis de retour à Paris, les vagues de mon rêve n'étaient je le crains que le bruit de la circulation mais je dois bien pouvoir trouver quelques embruns de par ici aussi. Mais j'ai expérimenté en effet la puissance de lavage de l'océan, surtout quand c'est une anita qui vous emmène au point exact où les embruns vous fouetteront juste ce qu'il faut.
anita > j'ai déjà l'impression de passer chaque jour un peu plus le seuil de l'hyperglycémie ;)
J'aime beaucoup l'idée de se désenvaser : les marins et moussaillons sont gens bien inventifs :-)
(voilà un verbe intéressant à conjuguer en plus : désenvasons-nous... il faut que nous nous désenvasions... ça donne des idées)
Smack, sur les deux joues ;-)
je te dirais comme anita et brol : et si le sucre ne suffit pas, passe au miel. Mais n'oublie de penser à toi.
Miel, sucre et loukoums sur toi, madame…
Ah mais si ce n'est qu'un problème de sucre et que tu frises l'indigestion, dis-toi que se faire du bien à soi, c'est le sel de la vie ;-)
Je crois que tu as rapporté quelques embruns dans notre quartier, j'en sens les bienfaits... Si, si je t'assure... Je t'embrasse.
3,1415927 heures et quelques... Un tour de cadran de diamètre 1...
Trois quatorze cent seize vous a joué des tours !
Un remède contre l'insomnie : lire les décimales impies. "Transcendance". La série de chiffres contient votre poids actuel en carats et la durée de votre vie en secondes, comme tous les autres nombres.