Spécialement
Par Kozlika le samedi 12 avril 2008, 09:04 - Lien permanent
John Lennon me disait « je veux bien ne plus être son amoureux mais je ne veux pas être juste un pote, je veux être quelqu'un de spécial pour elle ». Je ne disséquerai pas ici les propos de John Lennon, on fait ça très bien en dehors d'ici, entomologistes inlassables que nous sommes l'un et l'autre, et son histoire lui appartient. Mais je rebondis sur ces simples mots « quelqu'un de spécial pour moi » parce que tiens au fait, je crois que c'est le critère, ou en tout cas un critère important, de la nuance que je mets entre copain et ami. Chacun de mes amis a une place spéciale, à nulle autre pareille dans mon cœur.
Je ne suis pas photographe pour un rond. Si je l'étais je crois que je ferais essentiellement des portraits. J'ai la chance extraordinaire d'avoir beaucoup d'amis. Oui oui, je dis bien d'amis. Je le mesure plus encore aujourd'hui, dans ce chaos tempétueux de mon intérieur de tête. Ils sont mon trésor de guerre contre la maladie, mon arme secrète, ma fenêtre ouverte au renouvellement d'air quand c'est trop vicié par ici.
J'en profite pour leur passer un message. Certains d'entre eux ont scrupule à partager leurs souffrances, leurs douleurs ou simplement leurs errances, craignant de charger plus encore ma barque. Je leur dis ici comme je le leur ai dit en privé qu'au contraire ils m'offrent le droit de leur parler de moi sans crainte d'être la geignarde de service et aussi de me sentir vaguement utile à quelque chose, moi qui ne suis utile à rien en ce moment.
Bon bref. Je sais qu'il me faut lâcher prise, intellectuellement je le sais, les toubibs de tout poil me le serinent, les copains, les amis, les lecteurs ici. On n'y est pas encore, j'ai bien lâché un doigt ou deux, mais je reste bien agrippée au gouvernail, ce qui est je vous l'accorde stupide puisque je n'ai plus d'instruments de navigation.
Un peu décousu ce billet non ?
Alors je disais. J'ai envie de me glisser sous ma couette et de m'y lover et qu'on me raconte de belles histoires. Et comme on n'est jamais mieux servi que par soi-même, je vais peut-être m'en raconter ici. Et ces belles histoires ce seront les portraits de mes amis. Mes trésors. Un, deux, tous, aucun ? Je n'en sais rien, si ça se trouve l'envie ou l'énergie me manqueront d'ici dix minutes. Mais là tout de suite, ça me passe par la tête cette envie. Me réchauffer à mes petits bonheurs. Il fait si froid ici.
Commentaires
"moi qui ne suis utile à rien en ce moment."
euh... tu veux des baffes là ???
et puis après les baffes, tu veux un bisou ?
Hé bien j'ai hâte de lire cela, vraiment.
J'aime beaucoup votre description de l'amitié, je comprends mieux des choses que j'écrivais à quelqu'un de spécial hier, et à qui j'avais l'impression de faire une déclaration :)
Vos amis nous intéressent (avec le sourire carnassier qui va bien).
En tout cas, si tu t’y lances, ça nous promet de beaux voyages \o/
Quant au gouvernail, je te comprends, je crois, profondément. N’est-ce pas quand il est évident qu’on dérive qu’on ressent le besoin de s’accrocher à un gouvernail inutile en l’absence de vent dans les voiles mais qui nous laisse croire qu’on est encore « aux commandes ».
Ceci étant, je dis ça, mais je ne suis pas sûr d’être bien dans mon élément dès lors qu’il s’agit de filer la métaphore nautique :-D
non, il n'est pas décousu ce billet, je m'y retrouve très bien et j'ai hâte de lire les portraits que tu feras, belle façon d'honorer ceux qui te sont chers.
Je me lasse moi-même de toujours mettre les pieds dans le plat (me semble-t-il) : je ne comprends rien à cette histoire de gouvernail, de boussole ! Ca a à voir avec de l'ambition ? une casquette spéciale ? Comprends pas, feuk !
Selon moi, c'est courir au-devant de bien des déceptions que de classifier ceux qui sont utiles de ceux qui ne le seraient pas (tu noteras le conditionnel, steuplé, parce que cet aspect de profil "utile" me fait doucement gerber).
Est-ce à dire qu'on (général, rien de personnel) fréquente untel car il peut nous servir et tel autre ne nous fréquente pas parce qu'on ne lui servirait à rien ?
Autant l'amitié me semble utile à mon équilibre, autant qualifier mes amis d'utiles me semble beurk beurk !
Alors, même si je ne comprends réellement pas pourquoi je suis cher pour mes amis (pas de la fausse modestie mais une totale méfiance vis-à-vis de moi-même, a priori), mes amis ne me sont utiles en rien. Mais alors rien du tout.
Ils existent. Ca me comble.
c'est une belle idée, et c'est vrai, penser aux amis fait beaucoup de bien...
brol > Uh ? Je crois que tu es largement à côté de la plaque pour le coup (je parle de ce commentaire précis, ce n'est pas une remarque générale). Tu dois lire ce billet avec des trucs/filtres/blessures à toi, je ne sais pas comment dire, mais tu en fais une bien étrange lecture ! Ou ce sont nos définitions du mot «utile» qui n'ont rien à voir (tu ne confonds pas avec «utilitaire» ou «utilisable» ?), je ne sais pas. Idem pour le gouvernail. (Mais c'est pas grave hein ?)
Dans le mot "utile", j'englobe allègrement "utile à soi", "utile aux autres"... Surtout quand on me parle d'être aux commandes par la suite... Bref, il est trop tôt pour réfléchir ?!
Tu veux pas expliquer cette histoire de gouvernail, de boussole ? Ou si ça t'emmerde, dis-le.
Ca ne m'ennuie pas d'être à côté de la plaque. D'une manière générale, je le suis toujours.
Le seul truc grave dans la vie est quand le corps oublie de respirer, ama.
Je me dis que parfois elle va rire Jeanne-Simone ou (déjà) se dire "y a de l'écho".
A part ça je n'avais jamais réfléchi pour ma part à la frontière entre copains et amis, mais ça m'étonne pas, on est fâchées, les frontières et moi ...
Je crois que je te rejoins. En fait les copains sont ceux et celles plutôt liés à un lieu ou un type de circonstances. J'ai des copains chez les dégustateurs et les membres de la chorale dont je fais partie. Je suis heureuse de les y retrouver. Mais je ne les vois jamais en dehors et ne pense pas que je le ferai si j'étais plus disponible ni qu'eux-mêmes en aient envie.
Belle idée que celle des portraits.
Je connais quelqu'un qui peu à peu le fait (le= portraits écrits), mais plutôt pour les personnes qui ont croisé sa vie et semblent en être sorties.
Excellent programme ! ;-)
"La geignarde de service" eh oui je nous crois programmé(e)s pour éviter de l'être ! Je ne sais toujours pas si c'est bien ou pas.
Ah oui moi aussi j'ai hâte de lire ces portraits.
Sais-tu que le bougre avait écrit un livre pour faire le portrait de ses meilleurs amis ?
("Mon vélo et autre amis" en V.F. traduc fidèle du titre en V.O.)
Ah non, j'ignorais tout à fait !