John Lennon me disait « je veux bien ne plus être son amoureux mais je ne veux pas être juste un pote, je veux être quelqu'un de spécial pour elle ». Je ne disséquerai pas ici les propos de John Lennon, on fait ça très bien en dehors d'ici, entomologistes inlassables que nous sommes l'un et l'autre, et son histoire lui appartient. Mais je rebondis sur ces simples mots « quelqu'un de spécial pour moi » parce que tiens au fait, je crois que c'est le critère, ou en tout cas un critère important, de la nuance que je mets entre copain et ami. Chacun de mes amis a une place spéciale, à nulle autre pareille dans mon cœur.

Je ne suis pas photographe pour un rond. Si je l'étais je crois que je ferais essentiellement des portraits. J'ai la chance extraordinaire d'avoir beaucoup d'amis. Oui oui, je dis bien d'amis. Je le mesure plus encore aujourd'hui, dans ce chaos tempétueux de mon intérieur de tête. Ils sont mon trésor de guerre contre la maladie, mon arme secrète, ma fenêtre ouverte au renouvellement d'air quand c'est trop vicié par ici.

J'en profite pour leur passer un message. Certains d'entre eux ont scrupule à partager leurs souffrances, leurs douleurs ou simplement leurs errances, craignant de charger plus encore ma barque. Je leur dis ici comme je le leur ai dit en privé qu'au contraire ils m'offrent le droit de leur parler de moi sans crainte d'être la geignarde de service et aussi de me sentir vaguement utile à quelque chose, moi qui ne suis utile à rien en ce moment.

Bon bref. Je sais qu'il me faut lâcher prise, intellectuellement je le sais, les toubibs de tout poil me le serinent, les copains, les amis, les lecteurs ici. On n'y est pas encore, j'ai bien lâché un doigt ou deux, mais je reste bien agrippée au gouvernail, ce qui est je vous l'accorde stupide puisque je n'ai plus d'instruments de navigation.

Un peu décousu ce billet non ?

Alors je disais. J'ai envie de me glisser sous ma couette et de m'y lover et qu'on me raconte de belles histoires. Et comme on n'est jamais mieux servi que par soi-même, je vais peut-être m'en raconter ici. Et ces belles histoires ce seront les portraits de mes amis. Mes trésors. Un, deux, tous, aucun ? Je n'en sais rien, si ça se trouve l'envie ou l'énergie me manqueront d'ici dix minutes. Mais là tout de suite, ça me passe par la tête cette envie. Me réchauffer à mes petits bonheurs. Il fait si froid ici.