Petits pois hollandais
Par Kozlika le vendredi 2 mai 2008, 20:44 - Lien permanent
Princesses par cybergemellitude et liens de sororité choisie, il ne nous fallut guère de temps pour constater que l'hôtel que nous avions réservé ne seyait pas à notre rang de noblesse. Situation excentrée, chambre exiguë, toilettes dont il faut laisser la porte ouverte pour ne pas s'y cogner les genoux, serviettes de toilette taille timbre-poste, chiche petit déjeuner, quantité de petits pois sous l'unique matelas.
De goûts personnels humbles et sans prétention, j'aurais pu m'en accommoder sans mal mais j'ai craint que Samantdi soit gênée dans son gouvernement qu'un membre de sa Cour se satisfasse de si modestes conditions d'hébergement, surtout si l'information était portée à la connaissance des paparazzis.
C'est pourquoi nous avons quitté notre hôtel ce matin et avons installé notre nouveau quartier général dans un établissement qui vient tout juste d'ouvrir au centre ville, bien plus confortable quoique à peine plus onéreux. J'ose penser que le grand chambellan de la banque populaire rives de paris avalisera notre décision dictée par le sens du devoir.
Tout ça pour vous dire... rien ! Ma foi c'est quand même génial un blog, même quand on n'a rien à dire on peut ouvrir sa gueule :)
Ah si, nous sommes allées visiter la maison Schröder. Si on me demandait de la qualifier d'un mot il faudrait inventer le concept de «ludique austère». Il pourrait d'ailleurs ainsi me resservir pour à peu près tout ce que je connais du mouvement de Stilj (c'est à dire peu mais pas rien ;-). Mondrian est lui aussi un austère ludique à mes yeux. Impressions en vrac pendant la visite : inventivité et ingéniosité ; cette maison devait dans la vie courante manquer d'intimité pour ses occupants ; je n'aimerais pas qu'un architecte me contraigne sur les couleurs des murs ad vitam aeternam ; je trouve ça louche que son bureau du monsieur soit dans la maison de la dame (z'étaient pas un peu vaguement amants ?) ; en même temps s'ils étaient amants vu l'agencement des pièces et le manque d'intimité subséquent évoqué plus haut ils ne risquaient pas de faire des enfants adultérins ; j'adore les fenêtres qui s'ouvrent même dans l'angle ; je suis sûre qu'il s'est beaucoup amusé à inventer mille et un petits trucs, comme son interphone 50 ans avant l'heure.
Commentaires
"portée à la connaissance des paparazzis." : présente (et avec des piles ;-) ) !
C'est marrant ça me rappelle un week-end en Hollande d'il y a euh ... aheum ... gloups ... 24 ans ; mais en fait dans l'autre sens (nous étions pour cause de pénurie financière due à une panne du véhicule qui nous avait porté jusque-là, tombés d'une auberge de jeunesse correcte à une autre qui ne l'était que pour ceux qui venaient s'approvisionner en substances illicites).
passez de bons moments...C'est agréable de lire les gens qui n'ont rien à dire.
Tout ça pour nous envoyer une carte-postale-qui-fait-toujours-plaisir, en mieux écrite et en t'épargnant l'achat desdites cartes, le cherchage des adresses, le collage des timbres et surtout la corvée de recopiage-variation. (Quoique l'un n'empêche pas l'autre.)
Utrecht est une bien jolie ville. Je n'ai pas visité la maison Schröder, mais garde un souvenir marqué du musée de la ville, où on peut voir quelques belles toiles des caravagistes hollandais, et aussi du musée de l'actuelle cathédrale catholique (quelque chose comme Catarina Convent), qui contient une impressionnante statuaire d'avant la réforme. Ou encore un musée d'automates musicaux, dont j'ai oublié le nom. Il me semble que ce beau qualificatif d'austère-ludique convient bien à tout cela. Un peu comme si cela résultait de la conjonction d'un passé catholique à un présent calviniste. Cela me fait plaisir de vous savoir dans un endroit que j'ai aimé.
la suite, la suite ! ! !
Ben oui il y a certainement une suite ; même si tu n'as rien à dire !