Les potos, les potesses,

Vacances, mon cul ! J'aurais du me méfier quand l'éduc Robert m'a entraînée ici. Déjà hier soir j'ai senti que leur fromage n'était pas raccord avec le plumage. L'éduc chez qui je pieute a tenté de m'étouffer sous la bouffe : et tu reprendras bien un peu de soupe de poissons par-ci et prends encore de la terrine de lapin par là et touti chianti.

Mais alors aujourd'hui j'ai compris de chez compris. C'est un camp de travail les gars, tout simplement. Avec la tactique de la main de fer dans la culotte de velours. Ils vous font des tas de sourires n'empêche que dès que tu débarques ils te collent une enveloppe avec des instructions que tu te croirais dans Mission Impossible, mais sans les effets spéciaux : en plus du travail de la journée, tous les soirs, je dis bien tous les soirs, il faut aller à un endroit différent avant d'avoir droit d'aller se coucher.

Ils te disent rien, mais ils essaient de te coller la désintox à l'insu de ton plein gré. Ce matin, tralali tralala que je t'embrouille, ils prétendent t'emmener en balade. Moralité, t'as un papier un crayon et faut gratter tout le temps, et pas n'importe comment, je te le dis, Amélie. Fais ci, fais ça, raconte comme ci, raconte comme ça. Le coup de la désintox c'est grandiose comme tu vois rien venir. Départ dans la forêt (ils appellent ça la lande, première arnaque, j'ai beau être de la ville, je sais bien que les pins c'est dans les Landes mais pas dans la lande). Et là, sourire mielleux, et paf "ah au fait, il est interdit de fumer dans toute la lande". Naaaaaaaaaan ! Trois heures, Albert, trois heures sans tige, nan mais t'imagines ? Et déjà pas fumer c'est hard, mais écrire sans clope, c'est pas de la torture ça, hein ? Mais eux tranquilles hein. Prends-toi ça dans les dents et mets ta mâchoire par dessus, c'est tout ce que tu peux faire.

J'ai rien dit, j'ai fermé ma boîte à calendaires. Manquerait plus que je leur donne le point gagnant. Mais j'ai pris mon crayon et j'ai serré fort comme John Wayne, vous pouvez être fiers de moi les aminches.

L'après-midi ils te collent chez les curetons. Oh sont malins, ça se voit pas trop. Mais quand ils en parlent ils disent le Presbytère donc bon. Preuve. Et je pense qu'il s'y passe des trucs pas nets parce que l'éduc Robert a dit "... n'a rien perdu de son mystère" et ils se bidonnaient tous comme des balais. On m'ôtera pas de l'idée qu'il y a du louche là-dessous ! Pendant qu'on était dans la baraque ils en ont profité pour nous faire re-bosser, attends du vas pas le croire, ils n'ont pas de complexes les mecs : c'est pour faire un spectacle ! Bon sang, on est en train de bosser et on n'a *aucun* pourcentage vu que zéro contrat les mecs. Nib de nib, gros-jean comme des vents.

Là je profite qu'ils ramassent le boulot du jour pour tenter l'esquive dans ma thurne. C'est de là que je vous envoie cette bafouille. J'essaierai de vous la faire passer par ma nouvelle pote Clétroigé.

Pirou & Sie, ça s'appelle leur cure. Si j'aurais su, j'aurais pas venue.

PS. Le pote Ka il fait pas trop le fier non plus. Là il est planqué derrière des fauteuils sur un matelas et il essaie de dormir. Mais ils le retrouveront. Ils nous retrouvent toujours...