Ça gigote, ça papote, ça compote, ça claviote.

Trois femmes et trois enfants, le coloc de l'une vient dîner, l'amoureux de l'autre vient séjourner, un ami de la troisième va passer. Les oisillons volètent du jardin aux bras de leur mère, de rires en drames, de cris en câlins, de boutiques de bricolage en plans d'eau. Ça se baigne, ça prévoit des programmes et ça fait tout autre chose, ça découvre de nouvelles saveurs, ça embaume de nouvelles odeurs, ça déplace un anniversaire, ça passe d'une voiture à l'autre, ça vernis à ongles et course à pied. Parfois une chose, parfois l'autre, parfois tout en même temps.

Ça stresse, ça décompresse, ça clin d'œil en coin, ça va péter une durite (même pas peur, même pas peur !, chantonnent les regards des enfants), ça dort à toute heure, ça regarde le jour et la brume se lever à deux, les mains serrées autour de mugs de café brûlant.

Dans le dortoir du grenier on éteint les lumières : « Bonne nuit ma Nanette », « Bonne nuit petite Sylvie ». En bas les derniers bruits de la mère et des enfants qui filent au lit, ou sous la tente, ou dans la tente puis au lit, ou d'un lit à l'autre, bruit des pas feutrés sur le carrelage et le plancher, une porte qu'on ouvre ou qu'on ferme. Des pleurs d'enfants ? Ah non : une chouette.

C'est chouette.