L’automne en son cratère
Par Kozlika le mercredi 8 octobre 2008, 21:41 - Lien permanent
Je n’aime à peu près qu’une chose de l’automne : ses couleurs.
Je n’aime pas ses premiers froids qui vous laissent le soir épuisée d’avoir lutté en mode survie dans des locaux qu’il n’est pas question de chauffer avant le sacro-saint 15 octobre.
Je n’aime pas que ces premiers froids annoncent les tenues hivernales façon pelures d’oignon : quarante-deux couches de vêtements superposés. À la troisième épaisseur l’érotisme de l’effeuillage en a déjà pris un sacré coup dans l’aile (frissonnante), le charme des vêtements tribo-électriques fera le reste. Je ne vous parle pas des couleurs desdites pelures, surtout cette année.
Je n’aime pas sa pluie ridicule, mesquine, qui tombe du bout des lèvres, s’insinue sous les cols mais ne crée pas la moindre flaque d’eau au-dessus de laquelle sauter.
Je n’aime d’ailleurs pas penser qu’il va falloir s’harnacher comme aux sports d’hiver pour aller fumer une cigarette au restaurant ou au bureau (oui je sais, vous ça vous va bien, ça).
Je n’aime pas que la distance des prochaines vraies vacances se mesure en mois et non en semaines.
Je n’aime pas, mais pas du tout, le blues rampant qui gagne ceux que j’aime, celle-ci et celui-là et encore elle et puis lui. Je n’aime pas ne pas pouvoir leur proposer un pot en terrasse, après dîner, quand il fait encore jour, comme quand c’était l’été. Et des pique-niques. Et se promener sur les quais de la Seine.
L’automne est là, creusant son sillon, son cratère.
Commentaires
C’est nul, ton pays. Aujourd’hui, j’étais dehors en chemise.
Comme ce réquisitoire est sévère… mais si bien écrit.
Sur Miss Glu, un plaidoyer suit.
Ben quoi, t’aimes pas les crêpes ?
noirs ?
Oh que voilà un beau billet à l’humeur partagée (à ceci près que la clope et l’érotisme ne faisant pas et plus partie de ma vie, je souffre moins de leurs complications saisonnières - on se console comme on peut -).
J’ajouterais volontiers un paragraphe sur le premier méchant rhume (celui qui traîne et ne guérit pas) et qu’on cueille aux premiers frimas.
Xave, j’ai du mal à te croire, je vais me renseigner :-) :-)
Tu peux venir passer les week-ends de grand froid à Bruxelles, il ne fera pas meilleurs, mais ici on peut fumer dans les cars et les cafés. Et comme il y a des chances qu’on se marre bien, on n’aura plus froid du tout.
PLAIDOYER POUR L’AUTOMNE
En lisant un billet de Kozlika, je découvre son regret de l’été, son rejet de l’automne.
Voici un écho à ce très joli texte.
S’il est une chose qui me rend maussade en automne, ce sont ses couleurs qui ne résistent ni au lavage des pluies, ni au séchage des coups de vents.
Pour le reste, de l’automne, j’aime la sonorité du mot.
Et l’écriture (la juxtaposition du m et du n).
Et la nature même de son ambivalence.
L’automne n’a pas le rôle le plus facile : sa présence prouve que l’été est bien un passé composé; l’hiver l’efface d’un blanc, avec ses promesses d’heures bleues.
En automne, on est certes, surpris par les sept heures frisquets,
et tout autant par les quinze heures brûlants.
Les poires tombent lourdement sur l’herbe fatiguée, on cueille les mûres dans les haies en se griffant parfois les doigts, et l’on ne sait plus si c’est le jus ou le sang qui nous tache, d’ailleurs quelle importance…
Nous pouvons enfin regarder en face ce soleil usé,
et apprécier ce qu’il donne à ce moment précis.
Nous savons alors avec acuité combien nous sommes vivants et passants.
Et puis,
l’automne donne l’occasion de vivre au chaud, de se placer même près de la fenêtre, juste pour regarder les gouttes de pluie emprunter des chemins sinueux le long de la vitre. Ou tambouriner la terre du jardin. Et imaginer tour à tour le sens de ce spectacle pour le chat, pour le rat, pour ceux qui songent à toi.
Enfin, c’est toujours en automne que j’ai aimé très fort. Décalée de ceux dont le coeur rosit en juillet, le mien a toujours caramélisé comme les figues sur l’arbre.
Aussi, l’automne, ses lumières tardives, dorées, concentrées me plaisent infiniment.
Moi j’aime bien la couleur que prennent les arbres en ce moment, beaucoup moins le balais qu’il va falloir bientôt ressortir… Le platane commence son travail de sape, les tilleuls et marronniers vont bientôt suivre… 1 bon mois et demi a ramasser les feuilles au programme ;-( Pfff vivement l’hiver, et avec de la neige svp!
Je n’aime pas l’automne sauf quand il est été indien.
Je n’aime pas l’hiver sauf lorsqu’il annonce (enfin) le printemps.
J’aime le printemps parce qu’il est promesse de longueur.
J’aime l’été par qu’il est promesse de langueur.
L’automne porte le mois que je préfère le moins, novembre, un mot qui sonne froid, glacial, un mois qui n’en finit pas de finir. Alors je vais me hâter de vivre deux fois octobre, justement pour hiberner novembre. Et puis si je me réveille au mois de mai, celui que je préfère, alors ce sera bien.
je te comprends, je n’aime ni l’automne ni l’hiver et les couleurs de l’automne ne font que cacher la mort des végétaux qui vont vite se décomposer
PLAYDOYER POUR L’AUTOMNE - BIS - Moi j’adore…
C’est comme un frémissement. Comme un deuxième printemps. Les feuilles meurent et je renais.
J’ai fui le soleil tout l’été. Me redresse quand sa chaleur se fait moins forte, plus amicale. Hume avec bonheur le parfum du premier matin frais.
Les rues s’animent. Les cartables refleurissent derrière les grilles de l’école d’en face. Zut, huit heures et quart. Maintenant je sais quand je suis en retard.
Il y a la ville qui se réveille. Et « là-bas » qui se calme. Où j’aime à célébrer le repos retrouvé.
La dernière grande marée avant que la plage ne se vide pour tant de mois, pour m’être rendue enfin, lavée, bruissante de mes pas sur le sable et l’eau.
On a rentré les bateaux. C’est le règne désormais des oiseaux. Et là-bas, libre enfin, Saint Malo.
Je me sens protégée par la caresse douce de la laine et des manteaux. A l’abri sous mon chapeau de pluie. Et mes bottes arpentent sans fin les remparts, les îles et les chemins.
J’aime la lumière douce et les couleurs de feu, d’émeraude et d’or. Et les étendues roses de bruyère qui consolent de tant de fleurs mortes.
Il y a dans tout une certitude d’avenir. Dans chaque branche sèche le souvenir de bourgeons. Et l’espoir des nouveaux. Je les attends. Je ne suis pas pressée.
J’aime l’automne
qui vous inspire ces jolies bribes
Je n’aime pas l’automne qui fait râler les petits matins retardataires
J’aime l’automne parce que c’est la promesse du recommencement. Pour moi c’est la fin de l’automne qui bouillonne, et novembre n’a pas le temps de s’étirer : décembre brûle feu et flamboie, jusqu’à l’hiver qui en couvera lentement les braises.
En attendant, le rythme pris d’une année qui commence, octobre s’ensoleille un peu : profitons-en. La vie n’est pas encore pressée.
De ma part pour toi et ceux que blouse l’automne, quelques lueurs d’un midi chatoyant, couleurs chaudes, ciel dégagé mais frais pourtant, clarté d’un octobre serein : et que la grisaille n’étouffe pas vos belles et vives couleurs.
mais non, bretonnes - y en a même pas pour 7 minutes - tu les achètes toutes faites, tu fais chauffer la poêle, lésine pas sur le beurre hein, tu fous ta crêpe toute faite, ta feta, ton cervelat, ton basilic fraîchement cueilli, enfin, que sais-je, et le temps que t’arrives au poivre et que Brel ait fini “Le plat pays”, c’est bon, tu peux déguster en te disant chouette, c’est bientôt l’Hallowouine.
L’automne, c’est aussi le moment où les araignées prennent froid au sous-sol et à la cave; alors, de leurs longues pattes délicates, elles montent une à une les marches de l’escalier pour se réchauffer dans la maison… Brrrrrrrrr
Je n’aime pas trop l’hiver non plus. En fait, je n’aime pas le froid, le froid humide et mesquin. J’aime la lumière, le chaud, le doux…
Bon bin merci Miss Glu et Traou, je me sens moins seul.
J’aime l’automne parce que j’aime les cèpes, les châtaignes et les tartes aux mûres. J’aime le vent, le froid et l’humidité parce que ce sont d’excellents prétextes pour faire une flambée dans la cheminée et se passer un bon disque. J’aime la pluie, même quand elle s’insinue sous les plis des vêtements, parce qu’on la fuit, et qu’en la fuyant on se retrouve dans un bistrot aux vitres embuées. J’aime tout ça parce qu’en automne on se pelotonne, on dit des bêtises pour se réchauffer, on resserre les rangs.
Viens chez moi, tu verras : en automne, on peut se balader sur le marché du dimanche matin sans être obligé de jouer des coudes avec les cons estivaux. Et pis après, on se réchauffe autour d’un bon petit plat dans un endroit magique que je ne dirai pas, pour pas qu’on me le pique…
Mitternacht, je prends note. Tu sais, je ne demande qu’à remonter. D’ailleurs un envoyé spécial m’a confirmé le chaud du milieu de journée de ces jours-ci.
Il y a aussi un lieu de jazz dont on m’a parlé et que j’aimerais découvrir.
En fait peut-être qu’on aime ou non les saisons en fonction de notre thermostat intérieur qui nous fait supporter plus ou moins bien le froid ou le chaud, le sec ou l’humide, la lumière dense ou le plutôt sombre. Après, on décore avec quelques souvenirs, de plus ou moins jolies couleurs et on se fait son petit film. Mais le fondement de celles qui nous sont agréables ou pas, c’est question de notre radiateur corporel.
J’aime l’automne parce que c’est en novembre que tu es née
enclume > non mais savapa la tête de chosir un pseudo pareil ? En plus tu en as déjà deux, “la grande bécasse” et “plume”.
Et dis donc, je ne t’aurais pas posé un lapin dimanche ? Quelle gourde je fais !
Mes deux fils sont nés en automne (30/10 et 07/11). Je les aime et pourtant je n’aime pas l’automne, surtout celui-là.
Il y a de jolies photos à faire, certes, mais le jardin s’endort sous un ciel gris, humide et mon moral est actuellement dans les chaussettes (que je porte courtes, donc c’est pas facile à remonter). Je sais que ça va passer et que tout le monde de l’univers s’en moque mais je tenais à apporter mon témoignage ici.
“Enclume”, c’est un pseudo qui me conviendrait bien actuellement.