Oups, ça fait bizarre, non ? Avant, il me parlait de mon succès assuré en amour, de mon impatience coupable au travail, de mes relations sociales asymétriques et là, une citation sur les gens qui se croyaient indispensables. « Euh… tu veux en venir où là, Robert ? », lui ai-je demandé. « Tu ne vas pas nous faire faux-bond demain !? »

Manquerait plus que ça ! Demain c’est Jeudi de l’oulipo, et les jeudis de l’oulipo c’est des lectures oulipiennes et des pizzas (chaudes) avec Robert. C’est o-bli-gé. Sinon givépa-na !

Mais c’est bien à moi qu’il envoyait cette adresse. « Hé hé me dit-il, tu as pris le tour d’amorce demain… Et demain tu seras à la BNF pour les lectures (et les pizzas (chaudes)) ! Tu vas voir qu’ils vont très bien se débrouiller sans toi. Quelqu’un proposera une amorce dans les commentaires devant ta défection. Car tu n’es pas indispensable. »

Se débrouiller sans moi, mais quelle idée saugrenue ! J’ai tout prévu, pensez donc. Passer mon tour d’amorce, pas question ! Le billet est prêt et programmé pour demain, 21 heures tapantes.

Nanmého. Même que ceux qui viendront l’auront à la table du dîner. À 21 heures tapantes. Même Robert.