C’est une évidence que chacun connaît : pour circuler en ville le deux-roues est bien préférable à la voiture. On circule mieux, on se gare facilement et à coup sûr près de son lieu de destination. Enfin si l’on sort vivant de la jungle de la circulation, cela va de soi.

Cela est bien vrai mais il est un autre avantage dont on parle peu quoique non moins considérable. Le deux-roues – singulièrement le scooter de marque Suzuki, et plus particulièrement le Burgman 650 – est un créateur d’épargne absolument incomparable au quatre roues, et je m’en vais vous le prouver à l’instant.

Mais il me faut auparavant poser quelques prémices. Je veux parler bien sûr de l’effet domino des achats immobiliers. Admettons que j’achète une maison bigoudène (nous l’appellerons couvepenty dans la suite de notre exposé) et que cette maison me soit vendue vide. Constatons d’abord, statistiques à l’appui, que ce cas est fort fréquent. Il s’ensuit, sauf à aimer le camping à la belle ardoise, que j’aurai dans l’idée de la doter de trucs futiles comme un lit ou une cuisinière, ou indispensables comme un modem internet. Voire plusieurs. Non non, pas plusieurs modems, mais plusieurs lits, des chaises, quelques fauteuils et, soyons fous, des assiettes et des casseroles. J’arrête ici la liste, je crois en vos capacités d’extrapolation.

Or, par le théorème de l’accumulation et de la théorie du on-ne-sait-jamais conjugués, figurez-vous que j’ai quelques-uns de ces futiles objets dans mon appartement parisien. Certains remisés dans tel ou tel recoin, d’autres en service mais dont on pourrait se passer ou en double. J’étudiai donc sitôt la décision d’achat prise la réorganisation d’ici pour emporter des choses là-bas.

Subséquemment, telle chambre devant être déménagée dans son intégralité en Bretagne et ladite chambre se trouvant être la plus grande de l’appartement, nous décidâmes de l’adopter. Conséquence de la subséquence, les murs pourraient y être repeints et tant qu’à faire un sol un peu moins moche pourrait y être posé, l’acquisition de quelques accessoires de décoration venant parfaire l’ensemble.

C’est ainsi qu’un « je prends » breton me conduisit ces dernières semaines dans moult magasins… pour meubler l’appartement parisien. Logique imparable.

Voici maintenant la démonstration tant attendue de la pertinence du titre de ce billet.

Hormis les plus solides d’entre vous – que je tiens à féliciter solennellement ici –, vous m’accorderez qu’entrer chez $kéa, $ly ou $aisons du $onde et en ressortir les mains vides n’est pas humainement possible dans des conditions normales de déplacement.

Vous êtes malins, vous avez deviné la suite. Faites les magasins avec le deux-roues sus-cités. Deux sacs à dos transportant chacun un appareil photo assureront le remplissage quasi complet de la malle arrière, la crainte des chocs vous fera renoncer à emporter quoi que ce soit de fragile (c’est-à-dire n’importe quel article provenant des trois magasins en question) à glisser sous la selle. Ne parlons pas des meubles, même ceux dits d’appoint.

A peine ramenai-je trois ampoules à changer dans la cuisine. Etonnant non ?

En conclusion, la question qui se pose, celle que tout le monde se poserait, est : qu’est-ce que je vais donc pouvoir m’acheter, bordel, avec toutes ces économies ?

J’ai déjà une petite idée : une camionnette.