Qui, pour porter notre colère ?
Par Kozlika le mercredi 22 décembre 2010, 18:45 - Lien permanent
C’était hier. En retard, comme à mon habitude, pour les achats de cadeaux de Noël – et pourtant je n’en ai qu’un à faire cette année[1] – je suis entrée dans une toute petite boutique de foulards, chapeaux et babioles à prix raisonnables dans l’espoir de trouver une jolie et douillette et étole, objet de mes recherches.
C’est le genre de boutique où l’on sent que chaque objet offert à la vente a été choisi par le propriétaire, qui accueille chaleureusement la clientèle en la laissant fouiner deci-delà sans ingérence. Mon gaydar me signale rapidement que parfois le cliché aime-la-sape = gay peut se vérifier aisément. Après avoir tranquillement farfouillé, je préselectionne quelques articles et entame une discussion avec cet homme affable. Il est de bon conseil et je suis finalement son avis avisé. Tandis qu’il emballe joliment et soigneusement mon emplette avec papiers de soie frisottants, je ne sais comment nous en arrivons à parler de la situation politique et sociale actuelle.
Nous sommes d’accord sur tout.
Nous évoquons la situation explosive de l’appauvrissement qui grandit pour les uns tandis que de faramineuses richesses continuent de remplir les poches des autres. Nous nous scandalisons de ce « prêt » aux banques dont nous ne reverrons jamais la couleur tout pendant qu’on demande aux salariés de travailler plus, toujours plus et encore plus longtemps. Nous nous étonnons que finalement les gens restent si sages quand on comprendrait l’envie de tout péter. Nous nous effarons de l’ostensible mépris du gouvernement à toutes les protestations pourvu que les copains soient servis. Il maugrée aigrement que la prétendue ouverture d’esprit « pour nous les gays » n’est destinée qu’à capter des consommateurs flattés de plus. Il parle au fur et à mesure avec un peu plus de colère. Il me raconte qu’il a du mal à s’en sortir, que dans sa famille c’est la catastrophe et qu’il mesure sa chance de pouvoir au moins manger à sa faim et payer son loyer. Il me parle de son vieux voisin qui a froid. Il me dit que bientôt ils vont s’en prendre à la Sécu et que c’est dégueulasse. Il me parle même de la loi LOPPSI, ce qui m’épate vu que même là où je travaille ça ne dit rien à la plupart (et pourtant…).
Nous sommes d’accord sur tout, vous dis-je.
J’ai payé, le cadeau est emballé et je m’apprête à partir. Nous nous souhaitons de (malgré tout) joyeuses fêtes et faisons le vœu qu’en 2012 quelqu’un d’autre prendra les affaires du pays en main, quelqu’un de juste. Au moment où je franchis la porte, il me lance : « Allez, ils vivent leurs derniers beaux jours, vous inquiétez pas. Il y a la petite Marine qui monte, qui monte, là. Et elle a de qui tenir ! Elle va mater tout ça ! C’est la seule qui propose un autre monde ! »
Atterrée, je n’ai pas su quoi dire d’autre que « Ah non, c’est vraiment pas la bonne solution » avant de m’enfuir. La seule qui propose un autre monde ? Mais bon sang, où est la gauche ? Qui, pour porter notre colère ?
Notes
[1] Notre famille a instauré la formule chacun est le Père Noël d’un et un seul.
Commentaires
Absente, ou portant les mêmes couleurs, brassant millions. (N’est-ce pas, Anne Hidalgo ?)
Blancs bonnets, bonnets blancs, et j’en passe.
Brr… ça fait froid dans le dos, cette chute.
Heureusement que c’est un texte de fiction pour le prochain jeu que tu vas lancer.
Ah non ?
Hé bé…
Oulala… tu as pensé à te faire rembourser ton achat sur le champ ?
Scénario catastrophe : la fille en question qui monte qui monte passe pour le second tour face au sortant, et lui assure haut la main un second quinquennat.
On a déjà vu ça. Je voterai donc comme d’hab’ sans me poser plus de question.
Et qui décide qui est le Père Noël de qui ?
Mohammed, parfois certains ont une idée précise et prennent une « option » pour le cadeau qu’ils ont en tête, ou bien on tire au sort (ça marche aussi par acclamations ;-))
Orpheus, certes certes, mais n’est-ce pas un très grave problème, une très lourde défaillance, que la gauche ne soit plus capable d’être une alternative crédible ? Et à dire vrai, nous propose-t-elle, aujourd’hui, de changer le monde ou de le rendre un peu moins pire ? Pourquoi n’est-elle pas sur les terrains de la colère ?
Samantdi, j’en étais glacée oui, et j’ai encore froid.
Johann, non pas d’accord, pas bonnet blanc et blanc bonnet, du gris plus ou moins noir, hélas… Ça permet de choisir mais ça ne porte aucun espoir :(
La gauche? Hum je dirais les gauches, chacune étant persuadé que elle seul est de gauche, et que les autres… Et pas une pour rattraper l’autre, du centre gauche aux extrêmes… Cette gauche qui préfère se taper dessus, plutôt que de taper sur la droite… Oui, la Marine a malheureusement un boulevard devant elle…
J’allais te demander l’adresse du magasin, mais je vais ptete faire mon achat sur internet finalement…
Ce qui permet de comprendre, hélas, pourquoi tant et tant se tournent vers elle… D’ailleurs il y a tant de communes qui étaient communistes avant de passer FN. Quand on a faim et froid, on veut avant tout que les choses bougent, on se fiche plus facilement de l’idéologie qu’il y a derrière, voire on s’empresse de l’adopter, qu’elle blâme les patrons ou les étrangers, pourvu qu’il y ait des gens à blâmer.
En Novembre , j’étais à la foire aux arbres , où il y avait aussi quelques belles plantes et rosiers à planter … je m’achète un joli pied de jasmin d’hiver, celui qui fleurit en février de petites fleurs jaunes , et je repars toute contente , la plante emballée dans un sac .Passe un pousseur de poussette , jeune type qui cogne maladroitement contre mon sac à jasmin et m’apostrophe ” vous au moins vous avez de quoi replanter vos fleurs ! nous , on n’a même pas de balcon ! ” et il continue ” oui , vous avez une maison sans doute , nous on a rien , on vit dans des clapiers , vous les connaissez les immeubles de la Source ? ” je tente ” ça viendra la maison , plus tard , sans doute ” et là le jeune couple se déchaine ” ça ne risque pas , on ne trouve pas de travail , on ne nous aide pas , tout est pour les Arabes , nous on n’est rien , tout , les beaux appartements , le travail , c’est pour eux ! ” Et pourtant mon mari il est pas feignant , mais il en trouve pas , du travail ! ” j’étais abasourdie de tant de colère . Sur un marché de campagne , le désespoir ..
A ton avis , Koz , ils vont voter pour qui en 2012 ? Flippant
Et voilà comment en 1933, dans une Allemagne exsangue et crevant de faim, un peintre raté a pris le pouvoir…
La Marine a seulement troqué, pour l’instant, l’antisémitisme contre l’antiislamisme, preuve d’une faculté d’adaptation. Mais les causes et les mécanismes sont les mêmes, la même colère et le bouc émissaire facilement trouvé. Les vraies causes sont trop abstraites, ou trop lointaines ou trop difficiles à appréhender pour nombre de gens, alors on cherche sur le pas de sa porte quelqu’un sur qui rejeter la responsabilité. Triste nature humaine. Le pire c’est que ce boutiquier n’est probablement ni meilleur ni plus mauvais homme qu’un autre mais il est nourri au prêt-à-penser. Et on pave un boulevard pour le FN.
Il faut absolument que tu lises « Après la démocratie » d’Emmanuel Todd (Ed. Folio Actuel). Il y explique admirablement bien pourquoi la petite Marine (et aucune force politique française d’ailleurs) ne représente une solution, ne serait-ce que parce que le seul vrai problème à régler est le fonctionnement économique (personne, jamais, n’apporte volontairement ou non de programme concret et réalisable pour changer les choses) et parce que c’est impossible de forcer le navire à changer de cap (la globalisation et le libre-échange) à l’échelle de la seule France.
Il m’est arrivé la même chose avec un copain. C’est aussi, je pense qu’elle choisit mieux que son père ses coups de pubs, que son imagine est plus lisse d’apparence que lui, elle effraie moins donc risque de rassembler plus. La gauche est absente ou ne sait que proposer de l’anti-sarko, son programme est inexistant. Il va falloir être convaincu pour voter en 2012 du bon côté.
“Porter la colère”, ça ne se transcrit pas si facilement en programme de gouvernement. La colère, c’est bien pour exciter une foule, et la controler ensuite en lui fournissant un bouc émissaire, que ce soit l’étranger, ou le banquier. (curieusement, ces deux figures pourraient être fondues en une seule, mais sans doute a-t-elle déjà trop servie).
Un programme politique crédible doit tenir compte des limitations qui s’imposent à son action : traités internationaux, globalisation des systèmes économiques, état de nos finances publiques, opinion de la population facilement chatouilleuse, etc. La marge de manoeuvre est en fait assez étroite. Et “changer le monde” à l’échelle de la France, légèrement utopique.
On peut du coup décider que c’est “blanc bonnet bonnet blanc”, que ceux qui essaient de coller à la droite et ceux qui essaient de coller à la gauche de cette marge de maneuvre proposent des solutions finalement assez semblables, le regretter, et laisser tomber.
On peut aussi décider qu’un monde “moins pire”, où est amélioré ce qui peut l’être, à l’échelle du possible, c’est déjà pas si mal.
Comme quoi, en ayant la même analyse, on peut arriver à des conclusions radicalement différentes. Quoique dans le cas présent, la fin du raisonnement de ce commerçant m’échappe.
Sinon, dans ma famille aussi nous avons adopté l’usage du cadeau unique entre adultes, avec tirage au sort. A l’usage, c’est formidable. Cadeaux très personnalisés, plus conséquents, et moins d’angoisse pour savoir quoi offrir à chacun.
Les enfants continuent pour leur part à crouler sous les cadeaux d’un père Noël dispendieux, mais ça, difficile à changer…
Froid dans le dos et hélas trop souvent entendu , même de la part de bons copains avec lesquels je partage quelques loisirs….Comme le dit si bien Eric, le bouc émissaire est vite trouvé . Et moi, souvent je rétorque qu’il ne faut pas se tromper d’adversaire … Mais je ne le répète pas à longueur d’antenne . Trêve de Noël ou d’intempéries, en ce moment c’est la météo qui occupe le terrain . Mais…après, la campagne continue reprendra ses droits . Et tu as bien formulé le dilemme : ” Qui, pour porter notre colère ? “
Bladsurb, j’ai dit “colère” parce que le désespoir de cet homme se traduisait comme cela. J’aurais pu dire “qui, pour porter nos espoirs” aussi, c’est pareil. Et l’opposition “éligible” ne se place pas non plus sur ce terrain. Je ne sais pas très bien où elle est, justement, d’où ma conclusion. En force d’opposition ils sont mous, en force de proposition ils sont absents. La seule chose qu’ils offrent - et qui est très claire dans ton commentaire - c’est de choisir le moins pire.
Je n’ai jamais trop compris le rejet du « moins pire ».
On pourrait passer cinquante ans comme ça, avec nos salaires et nos jobs (si vous lisez un commentaire de blog, vous n’êtes généralement pas trop à plaindre) qui nous permettent de survivre plus ou moins aisément à la droitisation croissante, à maudire le « moins pire » et à espérer que le meilleur arrive.
Mais pendant ce temps, il y a ceux qui ne peuvent pas y survivre et qui n’ont pas les armes intellectuelles pour distinguer clairement les pièges idéologiques que leur tendent non seulement l’extrême droite mais la droite républicaine (qui est de plus en plus douée pour vendre du rêve individuel, votez pour nous et vous serez peut être riche vous aussi).
Et c’est trahir ces gens là que de balayer d’une phrase ou deux les arguments que proposent les diverses gauches, de ne voir que guerres stériles là où il y a encore du débat d’idées (vous en voyez à droite ? sérieusement !? à part « tous derrière le Duce », il y a quoi ?).
Je crois que les gens veulent de la “justice” mais pas du “révolutionnaire”.
Si vous mettez UMP et PS dans le même sac des “truqueurs emberlificoteurs”, il vous reste les extrêmes.
Besancenot, c’est vraiment l’aventure : l’autogestion ? ? la sortie du commerce international ? ? un pays gouverné par des AG de trotskystes ? ? Ouh on va où là ? ?
Marine (et pas “Le Pen”, trop connoté ; “lepéniste” dans l’inconscient collectif c’est encore souvent une insulte), c’est l’ordre, la fermeté, la fin des abus, les choses qui reviennent à l’endroit. Tout en restant quand même dans “le concert des nations”.
Je ne suis même pas sûr que le racisme ou la peur de l’étranger jouent un quelconque rôle là-dedans.
Changer un pays, c’est beaucoup de travail.
Qu’il s’agisse du fonctionnement financier, du fonctionnement administratif, du fonctionnement judiciaire, de l’éducation.
Les politicards de l’extrême-gauche à l’extrême-droite ont pour la plupart comme seul objectif la réélection (voire LES réélections, vu qu’on les laisse avoir plusieurs mandats). Pas un fonctionnement à long terme, pas un plan à mettre en oeuvre après avoir consulté et expliqué.
Qui élit les députés, maires, et autres représentants les plus proches du peuple? Parmi ceux-là, qui vote pour le candidat le plus capable? Qui remplit son devoir de citoyen, prenant le temps d’évaluer chaque candidat directement?
Qui au contraire vote simplement pour le candidat présenté par un parti, fût-ce un mouton ou une burne? Qui vote pour le plus populiste, ou celui qui fait les plus belles promesses?
Les français n’ont que ce qu’ils méritent.
Comment combattre ça? Selon moi, avec une meilleure éducation. Ce qui ne signifie pas “plus de moyens”, mais peut-être pour commencer ne plus avoir un nivellement par le bas qui laisse “avancer” des personnes qui n’ont que le niveau de boulet pour la classe supérieure. Autant offrir une égalité de chances est important, autant j’emmerde l’égalitarisme dogmatique.
Depuis 30 ans on démolit le fonctionnement de notre éducation, et puisque des personnes plus éduquées, plus responsables, feraient peut-être d’autres choix aux élections, nos “élus” feront certainement l’inverse.
gaamin : Le problème, c’est qu’on est toujours le boulet de quelqu’un, on a tendance à se trouver intelligent, réfléchi et capable de faire des choix pertinents alors que les autres, bien sûr, sont loin d’avoir atteint ces sommets.
Mais comment dire… ? Il faut parfois s’astreindre à penser contre soi-même.
Je trouve très hypocrite dans ce pays (enfin une intellegenzia médiatique - une minorité en fait) de dire “à gauche, c’est bien” et “à droite, c’est le mal” et pourtant j’ai de quoi être en colère (c’est bien sûr infime par rapport aux cas de misères évoqués).
De droite ou de gauche, les politiques sont tous fort pour créer des subdivisions à l’Etat (je pense surtout aux commissions, communautés de communes, département). Au final, trop de ramifications se révèlent sans aucun effet pour le citoyen.
Sans parler de la partie “communication par le biais d’un outil informatique” où chaque point dans l’organigramme de l’Etat a fait développer ou utilise un outil différent incapable de parler avec son voisin à l’Est ou à l’Ouest. Je pourrai m’étendre sur un certain nombre de coûts mal dépensés qui pourraient être mutualisés (zut, je viens d’utiliser un terme liée au monde de l’entreprise). D’où l’inefficacité de nombreuses administrations sur de simples BDD.
D’autre part, je suis de plus en plus étonné que de nombreux français ne connaissent pas certains de leurs droits et devoirs (qu’ils oublient le plus souvent). Il faut dire qu’il y a eu de la manipulation idéologique des esprits dans leur scolarité alors qu’ils auraient dû y apprendre à être objectif (je connais le pour et le contre, j’ai une opinion).
En parlant de “gauche”, j’attends toujours la mise en place du tarif unique sur la région parisienne du Pass Navigo. Là, une injustice sera résolue par la gauche. Là, bizarrement la CEE ne s’indigne pas de la désinformation (en cas de grève et avaries) des habitants d’Ile-de-France que nous devons subir à longueur d’année. Mais chut… (comment ruiner une économie facilement).
Comme gaamin, je suis pour l’obligation de voter à chaque élection. Pour moi, voter est un droit et un devoir à accomplir à chaque fois que l’on en donne l’occasion.
Parce qu’à présent souvent, la colère et l’indignation et l’espoir d’autre chose se tissent en notre vieille Europe d’un “Nous sommes envahis” ou d’un “La fin de la race blanche” (comme disait Paul Morand) et qu’alors plouf celle-ci tombe dans le panier “Extrême-droite” plutôt que le panier “Gauche(s)”. Le fait qu’il n’y ait personne à gauche de suffisant charisme et capacités pour fédérer les voix ajoute à ce qui est criant déjà, mais existerait bien fort même sans ça : la remontée d’un racisme et d’une xénophobie qu’on croyait pourtant bien terrassés par les horreurs extrêmistes du proche passé.
Je n’ai pas été surprise par la chute de ton billet, ces derniers-temps des comme ça j’en ai croisés, et suffisamment pour craindre un 2ème tour Le Pen fille / Sarkozy aux prochaines présidentielles.
(et pendant ce temps, ceux qui ont des sous n’en ont jamais tant eus mon expérience en leur quartier me rend certains jours stupéfiée, on est dans une échelle de 1 à 100 - je veux dire 250 € leur sont ce que pour moi de classe moyenne 2 euros 50 - ; avec parfois un brin d’espoir : certains de ceux-là sont respectueux et semblent respectables et qui n’ont pas besoin de boucs émissaires à la détresse qu’ils n’ont pas)
Le truc marrant (rions de tout en attendant la mort, pour paraphraser approximativement Desproges) c’est que Marine est, malgré sa voix virile, une femme. Or l’électorat principal du Front, ceux qui y cotisent et donc qui élisent leur leader, sont des machos invétérés dont la plupart n’aimeront sans doute pas faire porter leur étendard par une femme — parce qu’on a beau dire, Jeanne D’arc c’est sympa comme symbole, mais uniquement si ledit symbole n’est pas ancré dans le présent.
Donc avec un peu de chance la partie nauséabonde de notre politique va avoir du mal à se mettre en ordre de bataille, et donc sortir un moins bon score que ce qui nous inquiète.
En revanche effectivement, le débat d’idées que citent certains commentateurs est maigrement visible, comparé aux luttes d’égos, Ségolène Royal en tête.
J’ espère que tu as passé un très bon Noël….as-tu appris ce qui est arrivé aux “Chrétien” du G ……c ? je pense qu’ ils ont besoin de soutien . Bises .
Comment j’ai fait? J’ai lu ton billet, un peu vite sans doute, il m’a fait vraiment chaud au coeur. Surtout la fin, “Qui pour porter notre colère?”.
Puis je suis revenue un peu en arrière… j’avais sauté l’avant dernier paragraphe!!!
Je pleure!
Salut.
Déjà si on arrêtait de dire que le PS est à Gauche et qu’on le plaçait à sa juste place de gestionnaire du Capitalisme, les choses s’éclairciraient soudainement.
Après avoir trahi les espoirs mis en lui (à tord ainsi que je le jugeais déjà à l’époque) en 1981. Après avoir réussi à laminer le PCF. Il mis en oeuvre la politique voulu par Mitterrand, homme de droite qui voulait attendre le pouvoir suprême, les français se sont retrouvé floué d’un avenir qu’ils voulaient meilleur.
Suite à la proposition du fouteux, j’ai entendu à la radio, des personnes qui disaient que les banques dans lesquelles sont versé nos salaire et pensions ne devraient s’occuper que de cela.
Ils ignorent, et le journaliste aussi, que c’était le système en vigueur en France avant l’arrivée d’un gouvernement “socialiste”.
Le système financier et bancaire de la France était composé ainsi: des banques de dépôt, nationalisées d’ailleurs, qui n’avaient pas le droit de spéculer en bourse, de banque d’affaire et d’industrie, et une interdiction aux divers fonds d’investissement et autres sal..ries du même genre de venir mettre le bo…l dans l’économie française.
Si ce système avait encore été en vigueur, la France aurait été moins touchée par la crise. Mais nos chers socialos on tout démantelé. Ils pensaient qu’ainsi ce serait mieux. On rajoute les privatisations de tout le secteur industriel, la sortie de la banque de France de la tutelle de l’état, (Blum à du s’en retourner dans sa tombe, c’est lui qui l’avait nationalisé en 36 pour pouvoir mettre en place la politique économique et industrielle que le gouvernement du Front Populaire voulait mettre en place), on comprend pourquoi les différents gouvernements qui se succèdent et se succéderont n’ont aucun pouvoir sur l’économie.
Après on se demande pourquoi le FN monte!!!!
A part ça, il y a une réforme qui me plairait bien. Ce serait l’introduction dans les élections de pouvoir, comme actuellement, voter pour un candidat ou une liste, ou, de pouvoir voter CONTRE un candidat ou une liste.
Une seule voix que chacun peut utilisé à son grée: pour ou contre.
Vu qu’on nous impose des candidats, se ramasser un bon lot de votes contres les ferait plus réfléchir.
Et vous imaginez, la dernière élection présidentielle de Chirac…….. Il n’aurait pas eu 82% de voix, et l’autre se serait retrouvé avec un score négatif…..le pied.
Coin si dense ! Peu avant de te lire j’avais de bricolé 2 palindromes des colères passées et à venir.
D’abord Cassandre avertissait : « Comptez bien gâcher la prochaine saison aux poubelles de l’histoire, déjà accablée de rage telles les dix précédentes ! » :
Sériez nouvel an à benne banale, vu onze ires !
Le PS parti de gauche parti au centre-droite n’a de religion sinon l’audace d’une huître :
Écart socialiste et si laïc ostracé.
Amitié chère Kozlika,
Bbt
Bonne année : santé,bonheur, amour et soyons fous , prospérité ………..
En 68, les jeunes en colère étaient très seuls aussi. Quand les partis politiques ont accepté de porter leur colère… ce fut pour la trahir. Méfions nous donc de ceux qui nous font défaut aujourd’hui et qui pourraient, demain, être ces résistants de la 11ème heure auxquels on ne peut faire aucune confiance.
Je parle des partis et de leurs structures, pas des individus qui les composent, bien sûr.
Très bien vu. Et flippant, forcément !
Ma contribution :
La colère dans les mots est déjà un pas… Ecoutez le silence terrible des souffrances renfermées au fond d’âmes noircies par les frustrations. Puis la poésie, l”échappée belle…
Aucun socialiste ne viendra à notre secours, les socialistes sont des notables bourgeois incapables d’inventer un autre monde, une autre société. Nous ne devons pas changer ce monde, il changera quand nous, chacun d’entre nous, toi, vous, moi serons capables de changer.
Les mots et les gestes du quotidien nous aident si nous savons enfin pourquoi nous les faisons.
Sinon, la poésie, l’échappée belle…