C’était hier et aujourd’hui (et demain) les trois jours de l’année où je recharge mes batteries de motivation, bonne humeur, bonnes pratiques et goût de bien faire le web, dans une ambiance qui marie de façon parfaite une organisation absolument irréprochable et une atmosphère détendue et même tendre (son célèbre hashtag #sharethelove m’en est témoin).

Bref, c’était les conférences Paris-Web et demain j’assisterai aux ateliers qui marqueront la fin de ces trois jours. Je publierai quelques photos ici et sur mon compte Flickr d’ici quelques jours.

Entre autres composantes de l’organisation irréprochable que j’évoquais, l’association Paris-Web applique à ces journées ce qu’elle promeut en réunissant toutes les conditions nécessaires à l’accueil et le suivi des personnes en situation de handicap. Ainsi par exemple, une équipe de traductrices[1] de LSF (langue des signes française) a assuré la traduction simultanée des conférences dans les deux amphithéâtres où nous nous réunissions. Le grand amphi bénéficiait en outre d’une diffusion de vélotypie projetée sur un écran.

Je crois savoir qu’une sorte de lexique leur avait été donné pour qu’elles comprennent le jargon propre aux métiers du web et puissent le retranscrire. Néanmoins, traduire en simultané n’a pas dû être aisé sur les conférences les plus techniques. On a aussi assisté à des conférences en anglais, les traductrices LSF traduisant, le casque sur la tête la traduction simultanée française. Ça ne devait pas être simple !

À ces difficultés s’ajoutait ce soir, pour la dernière session, celle de devoir traduire une table ronde réunissant les représentants de quatre navigateurs web (Firefox, Google Chrome, Explorer et Opera), tous programmer’s advocates ou “évangelistes”, tous habitués à parler non seulement en jargon, mais également à truffer leurs phrases de jargon anglais. J’ai déjà assisté à ce type de débat ou à des présentations faites par l’un ou l’autre d’entre eux et bien que familiarisée avec une partie du vocabulaire, je suis souvent larguée par l’avalanche de sigles, anglicismes, private jokes et références culturelles qui m’échappent. Je les écoute cependant en choppant au passage ce que je peux comprendre, en tâchant de m’appuyer sur les bribes compréhensibles pour boucher les trous de mes manques de connaissances et m’amusant de leur côté pittoresque – ils ne parlent pas comme ça pour nous exclure mais parce qu’ils sont à fond, comme on dit, et leur enthousiasme est réjouissant.

Parce que les organisateurs souhaitaient que le public sourd puisse suivre la conférence – et que les traductrices puissent donc faire leur travail – ils ont demandé aux intervenants de s’efforcer de parler en « vrai » français, de ne pas se couper la parole, de ne pas parler trop vite, d’éviter les sigles abscons. Nous en avons tous profité, du moins tous ceux qui, comme moi, ne nagent pas comme des canards dans la mare au code.

Eh bien, ce soir, j’ai tout compris. Vive l’accessibilité !

Notes

[1] J’ai l’impression que c’est un métier très peu masculin, je n’ai toujours vu que des femmes dans cette activité.