Voilà presque trois semaines que François est décédé. Beaucoup de blogueurs qui l’ont connu lui ont rendu hommage et je voudrais ajouter ma voix aux leurs pour lui dire au revoir et merci.

Merci pour sa disponibilité, sa gentillesse et sa curiosité. Merci aussi pour le partage, jusque dans celui du vécu d’un malade à travers le blog Fais pas ta maligne qu’il tenait avec sa compagne, Luce. Nous sommes quelques-uns à nous sentir (bien indûment) plus ou moins parrains du couple qu’il formaient ensemble et de leur petite fille-miracle-merveille Louise.

Engagement et partage : j’ai connu François lors de mes premiers pas sur les blogs, il était déjà de la troupe des « dinosaures des blogs » (aka avant LLM) et toujours prêt à aider et accompagner les débutants, pas seulement par gentillesse mais aussi par militantisme : donner à tous l’accès aux outils du web pour que chacun puisse s’exprimer librement. Engagement et partage, François avait créé un blog, Quinqu’àl’index lors de sa longue période de chômage pour évoquer les difficultés des quinquagénaires à retrouver un emploi. Ses combats récents étaient en droite ligne de ses combats de jeunesse, comme en témoigne le joli récit de son frère Benoît. Curieux, il s’inscrivait à tous les nouveaux services et réseaux sociaux, sans a priori, pour voir et pouvoir en parler en connaissance de cause. Il avait également des tas de blogs et wikis de test, des comptes sur des plates-formes de partage de liens, etc. Son expérience comparée avec tant d’outils différents, la veille technologique qu’il assurait à travers Technologies me rendait très attentive à ses suggestions pour Dotclear.

Et puis la tendresse aussi. Celle qu’il exprimait en peu de mots (voire aucun) mais qu’on percevait si bien. Celle, immense, partagée avec son frère Benoît, faite d’invectives bourrues de part et d’autre, qui donnait si fort envie d’entrer dans le cercle que je me souviens les avoir suppliés de m’adopter comme petite sœur. Ils se ressemblaient tant ces deux-là que nous étions nombreux à les confondre ou à croire qu’ils étaient jumeaux en les rencontrant, ce qui faisait bicher Benoît l’aîné et ronchonner François le cadet « Enfin quand même, ça se voit que je suis plus jeune que lui, merde alors ! »

Depuis trois semaines, tous les jours je pense à lui : une voix rauque à la table d’à côté, un rire sonore ici, un œil qui frise là, un client qui précise « sans filtres » au bureau de tabac, un bonnet de marin.

Salut François.

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NB. Le paris-carnet de juillet lui sera dédicacé. Luce et Benoît y viendront peut-être. Merci à celui ou celle d’entre vous qui pourrait y lever son verre en mon nom.