Faits

  1. Le temps entre la prise de décision de faire cette manif et la date fixée a laissé tout le temps nécessaire pour une mobilisation maximale.
  2. Les moyens “comm” mis en œuvre sont énormes : campagne de pub massive (coûteuse aussi, mais c’est un autre sujet), tournée dans toute la France, prosélytisme auprès des proches et des collègues, dans les familles.
  3. Il y a eu une très bonne appropriation des militants : un grand nombre se sont investis à fond ne ménageant ni leur temps ni leur peine.
  4. Les militants « de base » sont sincèrement convaincus qu’ils sont le dernier rempart vers l’effondrement du monde tels qu’ils le connaissent. Leur engagement n’est donc pas seulement politique (au sens de vie publique) mais très affectif.
  5. Comme pour tout engagement radical immersif – et en dehors même du fond de leur discours – ils perdent pied avec le réel et sont incapables de prendre objectivement le pouls de la perception de leur mouvement dans l’opinion publique.

Effets

Ce prosélytisme échevelé renforcé par la Mission (divine ou pas) qu’ils croient remplir provoque deux effets contradictoires :

  1. Ils parviennent réellement à convaincre plus largement qu’eux-mêmes et enrôler de nouvelles recrues.
  2. Mais leur envahissement de l’espace public crée aussi du rejet (illuminés, harceleurs, monomaniaques, dingos…).

Mon pronostic

Il y aura *beaucoup* de monde à cette manif. Je ne serais pas étonnée même qu’il y en ait plus que le 13 janvier. Mais ils feront là le plein ABSOLU de ce qu’ils peuvent mobiliser. Ils se compteront tous, nous les compterons tous, mais qu’on se base sur leurs chiffres ou ceux de la préfecture ils ne seront jamais plus nombreux que ce qu’ils seront dimanche.

PS. J’ai volontairement écarté toute la problématique de la manipulation qu’ils pratiquent ou dont il font l’objet, qui n’est pas le sujet ici, mais qui renforce à la fois leur engagement et leur perte du réel.

PS2. Je propose de revenir lundi faire la fière ou amende honorable ;-)