S'il n'y avait que feux de cheminées, couleurs d'or tapissant le sol, froissement des pas dans les allées, s'il n'y avait que des chocolats chauds et des pot-au-feu, s'il n'y avait que la galette des rois et les joues roses des filles et des garçons, alors oui, xave, je crois bien que j'aimerais l'automne. Et puis j'aimerais aussi l'hiver, à la montagne, neige épaisse, blanche si blanche, partir en raquettes dans un champ immaculé, au retour se réchauffer autour d'un vin chaud dans un chalet rempli de rires et d'amis, des guirlandes de Noël qui sait ? Et blottis dans des fauteuils à bascule on perdrait son regard au loin depuis l'abri derrière la vitre givrée, là tu vois ?, ce serait cette maison ou une autre qui lui ressemble.

Mais l'automne et l'hiver c'est le soir qui se couche trop tôt et je meurs un peu à chaque fois. Quoi ? finie, déjà finie cette journée ? Mais où passe le temps, rattrapez-le il fuit – déjà demain, se lever aller travailler sortir, il fait déjà nuit. Et le jour il fait gris.

Et il fait froid et humide, je n'ai jamais assez de pulls, de chaussettes, de bonnets dans lesquels m'emmitoufler. On ne croise plus le regard de personne, chacun court dans les rues pour trouver un refuge, on marche la tête dans les épaules, on hésite à sortir le soir, retourner dans le froid et la nuit.

Et ça, tu vois, le froid, le gris, la nuit, ça me gâche tout le reste.


Ceci est ma participation au meme de la semaine, « ce que j'aime et ce que je n'aime pas en automne ou en hiver », refilé par xave et aussitôt relancé à TarValanion, les Fûûmants roses, Luciole et Shaggoo si ça leur fait envie.