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Les morceaux de Radio Kastafiore

  1. Montserrat Caballe - Liberamente or piangi
  2. Anna Moffo - Gualtier Maldè, caro nome…
  3. Hei-Kyung Hong - Oh ! Quante volte
  4. Nicolaï Ghiaurov - Ella giammai m’amo
  5. Césaria Evora - Bésame mucho
  6. Luz Casal - Piensa en mi
  7. Alain Vanzo - Je crois entendre encore
  8. Montserrat Caballé - Signore, ascolta
  9. Jussi Björling - Recitar ! Vesti la giubba
  10. Natalie Dessay - Ach ich fühl’s
  11. Mesplé et Millet - Duo des fleurs de Lakmé

1 - Montserrat Caballe - Liberamente or piangi

Cet air est extrait d‘Attila, l’opéra de Verdi. Montserrat Caballe interprète Odabella, fille du seigneur d’Aquilée, une ville mise à sac et occupée par Attila. Comme d’autres femmes de la ville elle a combattu aux côtés des hommes pour défendre sa ville et a été faite prisonnière. Au moment de cet air, son père vient de mourir, elle pense son fiancé (Foresto) disparu lui aussi. Elle pleure l’un et l’autre.

La voix de Montserrat Caballe est l’une de celles que j’aime le plus. Je suis particulièrement sensible à sa « marque de fabrique » : des pianissimi tenus longtemps, longtemps et une voix ronde, sans aspérités. (Un de ces quatre je remettrai dans cette radio l’un des airs où ce talent est particulièrement mis en valeur, l’aria « D’amor sull’ali rosee », extraite du Trouvère de ce même Verdi.) On dit de « Montsy » qu’elle ne travaillait pas assez ses rôles et arrivait souvent fort impréparée, allant jusqu’à zapper une bonne partie du texte (voire de la partition…). Elle s’en sortait toujours en utilisant son arme ultime, les fameux pianissimi, et laissant ébaubie et charmée une salle qui pour toute autre aurait lâché quelques huées bien senties.

2 - Anna Moffo - Gualtier Maldè, caro nome…

L’un des tubes de Rigoletto, un opéra de Verdi. Anna Moffo interprète Gilda, une jeune fille couvée par son père, Rigoletto. Celui-ci est l’âme damnée du duc de Mantoue, débauché, violeur, assassin si besoin. Ce que Rigoletto ne sait pas c’est que le duc de Mantoue a repéré la jeune fille (quoique il ignore qu’elle est la fille de Rigoletto) et entrepris de la séduire en se faisant passer pour un jeune étudiant. Cet air se situe au premier acte de l’opéra, la jeune fille et l’« étudiant » viennent de se déclarer leur amour mais il doit partir précipitemment car Gilda entend venir son père. Avant qu’il ne se sauve elle lui demande son nom : « Gualtier Maldè », invente le duc de Mantoue. La jeune fille, restée seule, rêve à son amoureux.

J’aime, je suis raide dingue, je vénère Anna Moffo. Z’avez qu’à cliquer sur le tag Anna Moffo de ce blog pour vous en convaincre. Cet air est celui par lequel je l’ai découverte, il reste l’un de mes tout-préférés. J’en parle plus longuement dans ce billet.

3 - Hei-Kyung Hong - Oh ! Quante volte

Aria extraite de l’opéra de Bellini, I Capuleti et i Montechi. Giulietta est ici interprétée par Hey-Kyung Hong. Je ne vais pas vous re-raconter l’histoire de Roméo et Juliette, je vous épargne donc le récit du contexte. Cet air est chanté par Juliette à la fin du premier acte. Son père a prévu de la marier à Tebaldo pour consolider leur alliance ; elle ne voit pas comment s’y soustraire mais elle ne pense qu’à son Roméo (« oh, combien de fois n’ai-je soupiré son nom…).

Je ne connais pas Hei-Kyung Hong, soprano coréenne, autrement que dans cet air, que je trouve qu’elle interprète merveilleusement. Je sais d’elle qu’elle a fait ses débuts au Metropolitan Opera de New York en 1984, ce qui ne fait pas d’elle une débutante mais elle n’a semble-t-il enregistré que peu de disques et si elle a chanté à Paris c’était avant que je ne m’intéresse à l’opéra car j’ai beau guetter les programmes je ne l’ai jamais entendue « en vrai ».

4 - Nicolaï Ghiaurov - Ella giammai m’amo

« Elle ne m’aimera jamais », chante Philippe II dans Don Carlos encore un opéra de Verdi (au cas où ça ne vous frapperait pas, je ne déteste pas ce compositeur…). C’est à l’acte IV que Philippe II laisse percer autre chose que son autoritarisme et sa jalousie, tant envers son pays qu’envers sa femme. Ah c’est sûr qu’elle ne l’aimera jamais : c’est à son fils, don Carlos, qu’Elisabeth de Valois a donné son cœur. Quant à Philippe, coincé entre sa soumission à l’Inquisition et son amour sans retour, il est bien malheureux. On aurait presque pitié si on ne l’avait vu exercer son pouvoir dans les trois actes précédents. Bon enfin si on a pitié parce que Ghiaurov nous chante ça très bien.

Nicolaï Ghiaurov, bulgare, est l’une des plus belles basses que j’ai jamais entendu. Enfin : était, il est décédé en 2004. Il a beaucoup chanté sur toutes les scènes internationales, souvent avec sa femme, Mirella Freni, une soprano que j’aime également beaucoup et dont je vous parlerai certainement un jour ou l’autre.

5 - Cesaria Evora - Bésame mucho

Cette chanson fait partie de celles qui ont connu le plus de reprises dans le monde. Besame mucho est une adaptation par la chanteuse Consuelo Velázquez d’une aria des Goyescas, un opéra d’Enrique Granados, compositeur catalan. J’aime bien cette version par Cesaria Evora. Elle l’a enregistrée originellement en 1997 pour le film Great Expectations (les grandes espérances), adapté du roman de Dickens. Je crois que ce film fut plus ou moins un flop malgré sa prestigieuse distribution (Gwyneth Paltrow, Ethan Hawke, Robert DeNiro, Ann Bancroft…) mais sa BO eut le mérite de me faire découvrir Cesaria Evora et Tori Amos.

6 - Luz Casal - Piensa en mi

Même ceux qui n’ont pas vu Talons aiguilles, le film de Pedro Almodovar n’ont pu échapper à ce tube interprété dans le film par la sympathique Luz Casal. Ce boléro est l’œuvre d’un prolifique auteur-compositeur mexicain, Augustin Lara. Les chanteurs lyriques mettent souvent une autre de ses œuvres, « Granada » à leurs programmes de récital : Domingo, Florez, etc.

J’ai beaucoup aimé le film, moi qui ne vais au cinéma que deux fois par décennie, et j’aime la voix rocailleuse de Luz Casal.

7 - Alain Vanzo - Je crois entendre encore

Cet air, qu’on appelle aussi « La romance de Nadir » est extrait des Pêcheurs de perles, un opéra de Georges Bizet (l’auteur de la célèbre Carmen). L’histoire se situe à Ceylan, dans un village de pêcheurs. Au début de l’opéra, Nadir revient au village et retrouve son ami Zurga qui lui demande s’il a tenu sa promesse : autrefois, dans un port lointain, ils étaient tous les deux tombés amoureux de la même femme, la prêtresse Leïla. Ils ont décidé de ne pas être rivaux et de renoncer tous deux à elle (là il y a un duo superbe que j’ajouterai plus tard : « Au fond du temple saint »). Mais voilà, une nouvelle prêtresse arrive au village et c’est… devinez qui ? Voilà. Et notre Nadir a un petit peu menti, il n’avait pas vraiment renoncé à Leïla et se souvient…

C’est le ténor Alain Vanzo voix-de-velours qui chante ici Nadir. Quand je l’entends, je sens l’odeur de la gomina et je vois la raie dans les cheveux bien lissés, c’est plus fort que moi :) Il y a un air que j’aime particulièrement chanté par lui dans Lakmé ; si je remets la main dessus je l’ajouterai à la liste et je remplacerai cet air par un autre interprète.

8 - Montserrat Caballé - Signore, ascolta

« Signore, ascolta » est extrait de Turandot, un opéra de Puccini. Nous sommes à Pékin. La princesse Turandot épousera celui qui résoudra trois énigmes et le trône lui sera accordé. Ceux qui échoueront auront la tête tranchée de la main même de Turandot. Un jeune Prince inconnu décide de tenter sa chance, il est tombé en extase devant la beauté de Turandot. Liù, une jeune esclave du Prince, follement amoureuse de lui, le supplie d’y renoncer.

La sélection de cette interprétation est le résultat d’un choix collectif « en aveugle », cf. A vous de choisir : Signore, ascolta.

9 - Jussi Björling - Recitar ! Vesti la giubba

« Recitar, vesti la giubba » est un air pour ténor extrait de I Pagliacci, un opéra de Leoncavallo. Canio est le directeur d’une troupe de Commedia dell’arte. Sa femme est très courtisée, notamment par Tonio, l’un des comédiens de la troupe. Elle le repousse mais file dans les bras d’un villageois. Tonio se venge en le disant à Canio, juste avant cet air. Et juste après la représentation devra commencer, où il jouera le mari trompé par une femme… incarnée par la sienne. « The show must go on » dirait-on aujourd’hui. Canio, désespéré chante ridi pagliaccio - ris donc, clown…

La sélection de cette interprétation est le résultat d’un choix collectif « en aveugle », cf. A vous de choisir : Recitar, vesti la giubba.

10 - Natalie Dessay - Ach ich fühl’s

Cet air est extrait de La Flûte enchantée, de Mozart. Pamina et Tamino sont amoureux. Tamino est soumis à une épreuve par le grand maître Sarastro (je raccourcis à mort, je sais) : il lui est interdit d’adresser la parole à Pamina. Celle-ci n’en sait rien ; le cœur brisé, elle croit que Tamino ne l’aime plus.

La sélection de cette interprétation est le résultat d’un choix collectif « en aveugle », cf. A vous de choisir : Ach ich fühl’s.

11 - Mady Mesplé et Danielle Millet - Duo des fleurs

Le joli « duo des fleurs » de Lakmé, de Léo Delibes, est l’une des belles arias de ce poétique opéra, dont la plus célèbre est sans doute « L’air des clochettes ». Lakmé est une jeune prêtresse d’un temple hindou dont son père est le brahmane. Nous sommes au début de l’opéra. Lakmé et Mallika s’apprêtent à aller ceuillir des fleurs pour porter au temple.

Le choix de cette interprétation est le résultat d’un vote collectif « en aveugle », cf. A vous de choisir : Viens, Mallika.