L’opéra n’est pas un truc de spécialistes C’est de l’avoir cru moi aussi qui m’en a éloignée si longtemps. L’opéra pour moi c’était des robes de soirée, des gens très chics et très fortunés, quelques fous hyper spécialistes à l’oreille absolue et aux connaissances encyclopédiques. Oui, c’est ça AUSSI, mais ce n’est pas que ça. L’opéra c’est surtout de la musique, du théâtre, des sentiments exacerbés, de la passion. On peut aller à l’opéra ou en écouter sans rien connaître de l’ordre dans lequel ranger les couverts de chaque côté de l’assiette ni de ce qu’est la différence entre un ténor barytonnant et un baryton ténorisant... D’ailleurs ce phénomène d’élite n’est pas international : en Italie, l’opéra est resté un spectacle très populaire et on vient à Vérone avec son panier de pique-nique et les shorts à franges.

L’opéra n’est pas un truc d’intellos Nul besoin d’analyser le contexte historique ou les retombées politiques de la création de Don Carlos pour apprécier Verdi ! Se carrer dans le fauteuil et se laisser emporter, voilà la seule méthode qui permette d’apprécier un opéra à sa juste valeur. La mayonnaise prend ou ne prend pas. Exactement comme avec les autres musiques.

L’opéra n’est pas unique « J’ai entendu un extrait de La Flûte enchantée, je me suis fait ch** comme un rat mort. Je n’aime donc pas l’opéra. » Dirait-on qu’on n’aime pas la littérature parce qu’on n’a pas aimé A la recherche du temps perdu ? Il est impossible de dire quels opéras-tests pourraient déterminer qu’on aime ou n’aime pas l’opéra. J’ai un copain qui s’est fait suer à toutes les représentations où je l’ai emmené, sauf à Pelleas et Melisande de Debussy ; c’est également la seule représentation où je me sois endormie au bout d’un quart d’heure et réveillée aux applaudissements (si si, authentique !)

L’opéra n’est pas vieillot La grosse dondon qui se plante dans sa robe à froufrous sur le devant de la scène en faisant de grands moulinets avec les bras et en se pâmant le dos de la main appuyé sur le front, c’est fini ! La Castafiore est un dinosaure en voie de disparition. Des metteurs en scène comme Carsen, Pelly, etc. ont donné de sérieux coups de balai dans les poncifes. La poésie de Rusalka par le premier ou la drôlerie de La Belle-Hélène pour le deuxième peuvent ne pas plaire aux uns ou aux autres mais ils n’ont rien de surrané ou de poussiéreux.
Quant aux livrets, on peut penser que La Bohême est un affreux mélo (moi j’adore ça justement !) ou que l’histoire de la Forza del Destino est totalement tirée par les cheveux (là, j’avoue... mais c’est tellement bien quand même !) ; mais Lulu de Berg ou Billy Bud de Britten prouvent qu’on peut faire de l’opéra loin, très loin des séries B.

JE ne suis pas DU TOUT une spécialiste Néophyte je suis. J’ai acheté mon premier coffret d’opéra il y a trois ans, je suis abonnée depuis trois ans aussi. Il y a plein de choses que je ne connais pas, des tonnes d’opéra que je n’ai jamais entendus, des tas de compositeurs qui me passent au-dessus de la tête. Je n’ai aucune connaissance musicologique, n’ai lu aucun ouvrage théorique ou historique sur le sujet.
Simplement : je me carre dans mon fauteuil, je me laisse emporter... Et la mayonnaise prend ! ;-)
Et les « spécialistes » que je croise sur le forum d’Operadatabase ou dans la vraie vie ne sont pas du tout méprisants à l’égard des débutants. Ils se régalent au contraire de me faire découvrir tel interprète ou telle oeuvre. Ils ont beaucoup contribué à me mettre à l’aise avec mon « incurie ». Leur prosélytisme trouve largement place à s’exprimer avec moi ! Allez-y poser une question, n’importe laquelle, vous verrez que chacun se précipitera à vous répondre ! D’ailleurs, j’y veillerai, je suis l’une des modératrices ;-)

Alors, Slangoslam et les autres, oui, les questions de néophytes sont les bienvenues ici... Mais je ne garantis pas de pouvoir y répondre !

Notes

[1] Départ précipité des geeks... Pardon pour le titre, c’était trop tentant ;-)