Parapluies bulgares et machines à découdre
Par Kozlika le jeudi 3 janvier 2008, 21:00 - Lien permanent
J'ai des périodes stylo, des périodes tricot, des périodes pinceaux. En ce moment c'est pinceaux, c'est pour ça que je ne viens guère par ici. Je fais et défais des pages en empilant des règles css puis en les découpant, classant, rangeant. Je défais et je recommence. Peu importe, l'essentiel c'est la grammaire, les contraintes, les exceptions. Les apprivoiser, les contrôler.
Je m'emmêle les pinceaux des périodes, je ne sais pas ce que je veux, ni pour ma page ni pour le reste. Je suis grognon d'une frustration que je ne nomme pas, celle de ne pas trouver le bon fil de la trame, celle de ne pas trouver l'image pour juste là, à cet endroit précis, celle de ne pas savoir ce que je voudrais pour demain, pour aujourd'hui, celle du vide de mon lit. Je remplis le temps avec des margin-bottom et des clear:right. Je ne pense pas, je pense trop, je pense à l'examen qu'il faut refaire au mois de mars pour être sûr que, je pense au placard doré de mon salariat, je ne pense pas à remplir les papiers, je reçois des mises en demeure, je pense qu'il faudrait que j'aille faire les courses, je pense que c'était chouette hier le paris-carnet alors quoi quand même, je pense que le réveillon était lyrique et chaleureux alors quoi bon.
Je trace au pinceau un trait rouge sous la colonne des débits, les cartouches de clopes et les journées perdues dans le rien, je pense qu'il faudrait s'occuper d'aller chercher les places pour Luisa Miller et je n'y pense plus, heureusement Chondre. Je pense qu'il faudrait que je m'arrête de penser et que je me bouge mais pour aller où.
Pince-moi. Des fois vous pouvez pas savoir ce que je me fatigue.
Commentaires
Un bisou ?
Les débuts d'années sont difficiles !
Amicalement,
ah quelle question, pour aller où ! C'est un peu comme "to be or not to be"...Difficile, à certains moments, de le savoir.
Voilà, j'ai pincé.
La chair est fraîche et je n'ai lu aucun livre.
Bonne année, Anna. Et va écouter du Jazz.
Les clopes et les CSS en moins, peut-être des mots et des maudits en plus, février (je crois, pas vérifié) au lieu de mars (mais en fait j'y pense pas tant que ça), ça y ressemble, jusqu'au réveillon lyrique (vu que j'en eus un). Peut-être que savoir pourquoi je me sens à ce point en vrac me rend les choses moins difficiles, malgré que le désespoir est sans doute plus aigu.
PS : mieux vaut un lit vide qu'un lit mal plein.
PS' : je ne sais pas encore comment, mais j'ai le sentiment que si je parviens à sortir du mien (placard pas lit), tu suivras ou précèderas de peu. Je fais "bonne mascotte" à mes heures.
Pas besoin d'aller quelque part. Ce que vous faites ici est génial et c'est déjà beaucoup.
Chesterton disait que "Le but du voyage n'est pas de poser le pied sur une terre étrangère. C'est finalement de poser le pied dans son propre pays comme s'il s'agissait d'une terre étrangère."
Bisous et meilleurs voeux pour 2008.
C'était pourtant joli, et relaxant te regarder tricoter !
Tes pensées tourbillonnes comme le vent en bas de tours du 13ème...
Pour aller où, mais tu viens d'arriver... C'est bête il ne fait même pas beau pour que nous organisions un pique-nique pour rigoler un peu. Après t'avoir pincée...
Bonne Annnée Kozlika.
Horreur, c'était Tourbillonnent !!!
Pfff je vais me recoucher.
Beau comme le glissement latéral de serre-livres en forme d’oiseaux-lyres ; ou encore comme l'incertitude des périodes pinceaux entre des pages de grammaire molle mais pour aller où ; ou plutôt, comme ce piège à rats qui rient perpétuellement, toujours retendu par l'animal pris, qui peut gondoler seul d’autres rieurs indéfiniment et bidonner même caché sous un pouf ;-) et surtout, comme la rencontre fortuite sur une table lumineuse & kozlikéenne d'une machine à découdre et d'un parapluie bulgare.
Et si en passant on en profite pour à la fois souhaiter l'an qui vient bon, et pour remercier même des emmêlages de pinceaux, du tricotage et du souffle d'une belle histoire sur la toile, des coups de gueule et des langages incompréhensibles (de Dotclear à l'opéra ;-), des souvenirs et de la vie qui s'éclaire parfois à l'éveil d'un souvenir que, tiens, moi aussi…?
C'est pas grand chose, c'est sûr, mais des fois c'est bien.
Alors quand même.
Oui oui oui, on va se faire des bisous vendredi!