Maureillas, un lundi soir d'août, c'est pas super engageant. C'est triste et désert. Le 28 rue des Aires (désert ?) offre un porche fermé par une lourde et large porte sans plaque de nom, pas plus que la boîte aux lettres ornée d'une étiquette "pas de publicité". Pas de fenêtres au rez-de-chaussée. Celles du premier et du deuxième étage sont ornées de rideaux de dentelle blanche. La maison est semble-t-il habitée et bien entretenue. S'il y a un jardin, il donne sur l'arrière de la maison. De la rue on ne voit rien.

Faut voir de jour. Tout à l'heure. Prendre, au moins, quelques photos. Et si on frappe on dit quoi ? Samantdi et moi avons hier imaginé quelques scénarios abracadabrants en guise d'antidote à la mélancolie qui imprègne le village et notre impression d'être entrées dans la quatrième dimension.

On se dirige droit vers le scénario le plus probable : rien de plus ne sortira de ce voyage, le mystère restera aussi épais que cette porte peinte, aussi vierge que ces rideaux proprets.