L’Oulipo et moi avons bientôt 50 ans. On jubile et on joue ?
Par Kozlika le dimanche 7 novembre 2010, 19:37 - Lien permanent
Onze jours après ma naissance, Queneau s’étant enfin remis de la cuite mémorable qu’il prit pour fêter ce grand événement[1], il fonda, avec ses amis (François Le Lionnais, Albert-Marie Schmidt, Jean Queval, Jean Lescure, Jacques Duchateau, Claude Berge et Jacques Bens) l’OUvroir de la LIttérature POtentielle, autrement dit l’Oulipo. Nous étions le 24 novembre 1960.
Fêtons nos anniversaires à lui et à moi par un jeu oulipien. On va faire deux versions, la fastoche et la coriace :
Version fastoche
Rédiger un texte de cinquante phrases, dont chacune commence par l’une des différentes lettres du mot « oulipo ». Ordre des lettres libre. Sujet libre. Forme libre.
Version coriace
Rédiger un texte de cinquante phrases :
- soit en dix paragraphes de cinq phrases, dont la première commence par O, la deuxième par U, la troisième par L, la quatrième par I, la cinquième par P (et on recommence au paragraphe suivant). La dernière phrase du texte doit finir par O.
- soit en cinq paragraphes de dix phrases chacun, commençant toutes par O au premier, U au deuxième, L au troisième, etc. La dernière phrase du texte doit finir par un O.
Prix spécial du jury
Idem que ci-dessus mais en vers rimant :
- 10 strophes de 5 vers chacune (les vers débutant successivement par O, U, L, I, P) ;
- ou en 5 strophes de 10 vers chacune (première strophe tous les vers commencent par O, deuxième strophe tous les vers commencent par U, etc.).
Dans les deux cas, le dernier vers de chaque strophe doit finir par un O.
Remise des copies ici même le 13 novembre !
Ne manquez pas, si vous le pouvez, le « Jeudi de l’Oulipo » de novembre à la BnF, ça sera le 25 novembre à 19 heures. Un « jeudi » un peu inhabituel puisque c’est en principe l’occasion d’entendre des oulipiens lire leurs textes ou ceux de leurs prédécesseurs et que cette fois se sera la projection d’un film de Jean-Claude et Frédéric Forte « Oulipo, mode d’emploi ». Et après on ira manger des pizzas, comme d’habitude :-)
Notes
[1] Je vous aurais bien mis un lien mais devinez qui a mis ses billets hors ligne ?
Commentaires
oh purée madame, vous pouvez réexpliquer ? j’ai pas tout bien compris la consigne, y a des chiffres - et des lettres ! - partout !
Devine qui vient de remettre un billet en ligne espécialement pour toi ? ;-)
Pardon Agaagla, j’ai téléphoné au beau milieu et du coup j’ai perdu mon fil. Je viens de reprendre la consigne. Est-ce plus clair désormais ?
M. LeChieur : Merciiiiiii ! (Dis, et si je le recopiais sur mon blog dans une page connexe, tu serais d’ac ?)
‘videmment ! :-)
Oscar suspendit son geste. Un léger courant d’air lui caressait la joue. La sortie ne devait plus être loin à présent. Il l’espérait en tout cas. Plus besoin de se presser.
Onze heures plus tôt. Une journée de novembre comme tant d’autres, humide et froide. L’homme se régalait d’un pain bagnat au thon en lisant un quotidien régional. Il était assis au comptoir d’une sandwicherie du centre ville, à deux pas de son bureau. Pour ce qu’il en savait, rien ne différenciait ce jour du précédent.
Oh ! Comme il se trompait ! Une vie manifestement bien réglée peut être bouleversée en quelques minutes. La suite nous le démontrera. Il n’est rien de pire que la croyance aveugle en la pérennité de la vie quotidienne. Pourtant cette confiance est importante pour notre équilibre mental…
Oscar, car c’est bien de lui qu’il s’agit, s’apprêtait à retourner gagner sa vie. Un coup d’œil sur le ciel plombé lui fit machinalement remonter le col de son pardessus. L’asphalte mouillé luisait faiblement sous ses chaussures impeccablement cirées. Il prit la direction de la rue voisine, où était implantée la compagnie d’assurance qui l’employait. Provisoirement, l’espérait-il, les longs trajets en train depuis sa banlieue reculée le fatiguaient un peu trop à son goût.
Objectivement, il ne prêta pas une attention immédiate à la première secousse qui ébranla le trottoir. Un sentiment diffus de malaise s’insinua en lui, qui le tira de sa rêverie. La chaussée ondulait maintenant sous ses yeux comme animée d’une vie propre. Il s’appuya machinalement contre une voiture en stationnement puis glissa sur les genoux et les mains. Paniqué par la chute d’éléments de maçonnerie, il s’allongea et rampa en direction de l’immeuble voisin, tandis que le rythme des trépidations s’amplifiait.
Obéissant à un instinct de survie certain, il réussit à se faufiler par une porte entrebâillée et à se jeter dans les escaliers qui descendaient vers les caves. Un instant plus tard, il était roulé en boule dans l’obscurité et le salpêtre, collé contre un mur miraculeusement debout. Le cataclysme dura-t-il une minute ou une heure ? Il n’aurait pu le dire. Pourtant le calme revint peu à peu, le vacarme du séisme laissant place à un silence sépulcral.
Où était-il ? Une poussière dense et âcre s’infiltrait dans son nez, sa bouche, ses yeux. La sensation d’étouffement qui l’assaillait le fit hurler de terreur. Il devait se calmer, afin d’analyser la situation et tenter de s’échapper de ce piège ténébreux. Petit à petit, la peur le quittait, à mesure que retombaient les particules de parpaing et de mortier.
Oublieux de l’exiguïté de son abri, il commença à gratter le mur à ses côtés. Un instant suffit pour lui faire comprendre l’inanité de cette tentative. Loin de le démoraliser, cette évidence le galvanisa. Il ne pourrait pas creuser le mur, donc il devait s’attaquer aux gravats qui encombraient l’escalier, que la fuite lui avait fait dévaler. Péniblement, il se mit à l’ouvrage, dégageant bloc après bloc, pénétrant toujours plus profondément dans cet amas de pierres et de ferrailles, remontant les degrés un à un.
Ouvrant son chemin comme le ferait une taupe dans votre jardin, notre héros gagna, mètre après mètre, ce qui avait été le hall d’un immeuble bourgeois. Un effort supplémentaire l’amena dans la rue où tout n’était que ruine et bouleversement. Le ciel d’automne était encombré de fumées grasses et de lourdes poussières. Instinctivement, il s’allongea sur le dos et respira à pleins poumons l’air à peine moins vicié que celui du sarcophage qu’il venait de quitter. Péniblement, il s’assit puis parvint à se tenir debout, malgré ses jambes flageolantes.
Outre les immeubles éventrés, les voitures renversées, les arbres arrachés, il constata que de nombreux corps gisaient dans les décombres. Un homme, la tête écrasée par un linteau de pierre, attira son attention. L’idée s’imposa à lui comme une évidence, sans même une seconde de réflexion. Il fouilla le cadavre, trouva le portefeuille et l’échangea contre le sien. Pour lui qui venait d’échapper à une mort atroce, une nouvelle vie commençait, songea-t-il en jetant un œil aux papiers du mort ; dorénavant il n’était plus Oscar mais… LéO !
Seber: trop fort ;-)
Ah oui, c’est la classe comme ouverture du ban ! Merci, seber :-)
Serviteur, M’dame :)
Ombres factices, tous ces êtres de papier qui s’agitent sous mon nez transpercent à grandes foulées de déchéance mes larmes craquelées pourtant presque résorbées. Un vent rapide, frêle, presque indolore, persistant et ennivrant ; un vent d’été, un vent de printemps, de ceux qui font aussi tordre mes dents, hors du temps et de l’espace, hors du teint qui s’efface. Les nuits sont longues ainsi, lorsque chaviré d’un bord à l’autre par l’angoisse et l’espérance je vois apparaître presque par défaut une belle brune dans un long manteau. Il y a si peu de temps pourtant. Pas un bruit, plus un cri, enfin les ombres ternies ont achevé leur bourreau.
On s’efforce malgré tout de laisser une trace, d’allonger dans son espérance les odeurs nous mettant en transe ; porter au-delà du sacrifice quelques moments complices. Unique ardeur au travail pourtant si souvent exécuté, quelques fleurs au bout du sentier, des épées et puis un verger. Là-bas, au loin, des balançoires qui grincent, un portique écaillé qui agite dans toute son atrocité de hauts arbres à présent asséchés. Irradiés, plutôt ; abandonnés de toute grâce, plantés là laissés en suspens. Pourtant des mains fébriles continuent de perpétrer la tradition de toute une lignée, mais c’est dans une blouse blanche désormais délavée que fond le coeur de ma maison.
Ondines, où êtes-vous encore, n’entendez-vous pas la plainte du ruisseau qui berce mes années mortes, et ne supporte plus de voir pourrir en son fond la vase noire qui m’encrasse ? Un geste seulement, pour enlever en moi ce qui reste de superflu entre mes doigts. Lâchement abandonné par mes rêves, par toutes ces envies qui crèvent silencieusement au gré des grèves et des malgré ; la brume a fini d’emporter mon fardeau. Immondes caveaux, mon jardin n’est pas votre berceau. Pommiers, cavaliers, tuez cet être qui hante mes rideaux, arrachez-lui la peau, mangez-lui les os ; il toque encore à tous les étages.
Ombrages amers, l’aide que j’attendais de vous n’est plus que pitié ; vous n’apportez à mes pieds que l’ombre des maux qui serrent encore ma tête dans un étau. Un brin plus de conviction et vous auriez craqué les landeaux ; contemplez à présent les rues mortes qui surgissent à vos pieds, agrippez-vous tant bien que mal à ces quelques vestales. La nature existant dans mon cerveau accapare tous les recoins noirs, et s’y laisse bercer à la lueur des cénotaphes. Inconscients, vous avez tué mon être et vous vous en repaissez dans mon âtre ; enterré encore vivant, j’étouffe le feu de ma bouche, la peste m’éclabousse. Pardon mon château et mes enfants, emportés sont les souvenirs de nos années passées.
Odyssée macabre qu’élève notre conscience, il est possible parfois dans des coins de ciel noirs, d’apercevoir à travers les éclairs, une sphère qui danse au-dessus des mers. Ulysse lui-même n’osa l’attraper, non que celle-ci le transforma en pierre, mais bien que la tempête dans laquelle les os se démènent n’offre aucune résistance à la pitié des baleines. L’histoire de ces hommes qui malgré la souffrance parviennent à obtenir ce globe, et qui engloutissent dans leurs larmes toute la peine de toutes les femmes, perdure encore dans le coeur de quelques morts. Immobilisés, condamnés, ils avalent à grandes bouchées l’odeur des aimées. Païens, païennes, que votre heure vienne pour que l’aube soit mienne.
Outil des matelots, la boussole maléfique, précieuse relique, parvint en mes mains et me montra le chemin. Une quête au bout du monde, à travers l’or et le monde, par delà les monts et l’immonde ; la quête des oubliés, des damnés qui jamais ne remontent. Lumière ocre au milieu des épaves, à travers les cadavres des braves. Instamment, la sphère fut mienne, je saisis entre mes doigts l’horrible éclat de tous mes prédécesseurs, j’ai contemplé leur malheur. Pas une larme, pas un charme, pas même l’ombre d’un oubli, juste un flux continu d’esprits qui pénétrant sans discontinuer entre mes dents, perforèrent l’âme confinée de mon passé.
On voit parfois entre deux visages, l’illusion d’un être qui vous charme, explosif et chétif, l’illusion d’un compagnon. Une personne aimée qui jadis vous tua, lacera de longs coups de couteaux une si rayonnante peau ; non par sa haine et son fardeau, mais par l’espérance grandissante que vous faisiez naitre dans son antre. La lueur qui jadis éblouissait les pièces et lustrait les bibelots un jour disparait, et laisse en vous une cire gluante, collante et malsaine : dans sa beauté elle vous assène. Image obscure, vivante, elle n’est que la trace qui s’étale de vos souvenirs déjà simple carte postale ; un ciment compact qui engloutit vos états d’âme, et les laisse intacts, en suspens dans l’espace. Projection de vos jours heureux, diaporama foireux d’un été à vivre à deux.
Ogive magnifique, la douleur qu’elle laisse dans vos lits devient telle une gigantesque améthyste : une photo violacée dégueulasse, sur laquelle s’entasse en vrac tout un tas d’hommages et d’images. Une de celles-là est l’ambulance à l’entrepôt. La fracture prononcée et sur les pointillés déjà ouverte au ciseau. Immense sphère quête de tous ces matelots, elle avala dans son coeur nombre d’âme et d’âmes soeurs ; chacun de nous est maitre de son voilier, des épaves qu’il compte abandonner, des cadavres qu’il a besoin d’enterrer. Peu d’entre eux savent combien ils en ont semés.
Otages du passés, empêtrés dans des cordes bien nouées, nous souffrons d’une nostalgie présente et amplifiée au centuple degré ; nous souffrons de la marée. Unissant nos forces coûte que coûte pour stopper sa montée, nous ne parvenons qu’à écraser et détruire nos propres édifices. Là est l’ampleur du maléfice ; non pas que les souvenirs sont trop douloureux à revivre, mais ils empestent tellement le passé, que lorsque celui-ci est condamné, la marée a beau lessiver de toute sa méchanceté les cadastres, il persiste des douves où s’entasse une vase de nâcre. Idiots sont ceux qui recueillent ces coquillages, les amassent auprès du feu, et contemplent avec générosité l’énormité de leur bêtise. Pas un ne put y résister : auprès des êtres aimés, c’est déjà notre corps qui trône dans la cheminée.
Ondoyante et fertile, une vague saine vient, feuillue et docile, caresser nos côtes saillantes ; on sent sa chair qui nous enveloppe, cagole et ligote. Un bras, une jambe, un corps, c’est ce qui persiste malgré l’effort. L’aura eut raison de nous, et nous étouffe dans nos propres larmes, présente à nos yeux les ombres terreuses, enterrées jadis dans le chateau des dieux ; multiplie la douleur, comble nos caprices. Il y a des ombres qui ne partent pas, c’est un cafard qui nous étend, dissèque notre pitié et quoique l’on fasse nous attend. Plié par le temps, celui qui berce et détend, et bien qu’un lourd orage se profile sous les astres, j’espère tout de même qu’il fera beau ; ça n’est pas ce qu’annonce la météo.
Ma (lourde et maladroite) proposition…
http://www.nuitsdechine.org/index.p…
Obédience volontaire ou bien
ukase amical
Littérature de mathématicien
inavoué ou bancal
plaidoyer pro domo?
Oublie donc les définitions!
Un poème jamais n’abolira
le hasard des émotions
Inventons ce qu’adviendra
par la plume ou le stylo
Or mon amie Kozlika
Unissant ses voeux
Les mêmes jubilés appelant mêmes baraka
invite à ce curieux jeu
pondre des vers en solo
On en contera cinquante
Une floppée de contrainte
La rime claudicante
Invitant la sacro-sainte
pieuse finale en O
Opiomanes tous autant que nous sommes!
Uniques adorateurs des pièges tordus
Larbins presque! Bêtes de sommes
Idolâtres tout à fait éperdus
Pâlissant de nos écrits sans brio
Orphelins, tous, de Perec et Queneau
Usuriers de leur fantaisie
lâchée comme volée de moineaux
Impossible amnésie
Parodique placebo
Ouvrons néanmoins le ban
Une amie fête ici
les cinquante sous le vent
Indulgente à la pluie
Paisible tempo
Oasis dévolue à l’amitié
Urbanité déclinée sous forme d’agape
la maison que l’on retape
Inévitablement est encore en chantier
Pourquoi s’en faire un lamento?
Ourdisseuse de liens profonds
Ultra sensible à la peine d’être
l’amie a jeté l’ancre sur les hauts-fond
Ilienne de ses fenêtres
Prodigue de ses allegretto
Oh! vous aurez compris combien j’aime
Une amie de si longue venue
la diabolique qui sème
insolemment ses jeux saugrenus
Pour hommage à l’OULIPO
Bon ben voila ma modeste oeuvre, et pour corser l’histoire (surtout je ne savais comment commencer!) je me suis rajouter une contrainte, tous les premiers mots de chacun des vers ont été tirés au hasard dans le Littré (et je peux vous dire qu’il y en a un paquet que le correcteur d’orthographe ne connait pas !)
On appellera dons ce petit poème : en descendant le temps…
Obséquieusement je vous annonce sa naissance
Ulnaire petit et jambe plein d’aisance
Lactose en condiment sourire à pleines dents
Ichor coule dans ses veines d’ascendant
Pacte avec la vie tu vas accelerando
Oca en purée le cratère est de facto
Unda-maris est de ton éveil musical
Lebbeck la vie t’apprend les épines lexicales
Identification aux grands tu es fiérot
Pécheur de savoir tu n’es que pré-ado
Odontiase malvenue tu en as plein la bouche
Unioniste solitaire c’est l’acné qui se mouche
Lépidocarpe de ta peau triste c’est sa plainte
Ignare de la vie et tu la prends en astreinte
Philanthropie oui allons danser le fado
Oeillé comme les joyeux joyaux du premier Ô
Upanishard ne sera point ton langage
Liards et quelques sous posés sur ton adage
Iliade et épopée ne débute qu’en bateau
Piaffeur, ce n’est que le début de l’adagio
Offusquer et tombent par terre les utopies
Urgemment la raison en devient infinie
Llano ne semblent plus que seuls solution
Imbécilement c’est le temps d’abdication
Pleuviner si vous voulez je suis un ego
Ogre malin arrive l’âge des idéaux
Usufruitier du temps passé, c’est de saison
Locustelle sur sa branche prépare sa maison
Inarbordée, il est temps de songer petiot
Pneumatique, je dis que c’est mieux que l’hydro
Olivâtre sont les pensées l’heure du passage
Utilement votre corps réclame massage
Love profitons-en c’est l’âge du savoir
Iodothérapie pourquoi pas il faut voir
Pointille ton chemin et garde ton credo
Ombromètre rempli au passage du l’eau
Uvaire florissante c’est un nouveau jardin
Luisament estompé sur son nouveau gradin
Iris bien ouvert tu regardes le cadeau
Précipité le temps c’est déjà le quarto
Onglade sur le bras peur du calendrier
Uvulaire vibrante la vie c’est moitié
Lunulaire au petit-déj la vie de pacha
Isobaphie ça c’est certain tu ne l’es pas
Psautier il n’est point l’heure de l’aggiornamento
Ophioglosse en pagaille c’est l’heure de l’adagio
Uxorien il n’en est point de doute à l’heure dite
Lyfa protectrice tu as trouvé ta guérite
Ivresse cinquantenaire on ne boira pas d’eau
Publique pour Kozlika sera cet oulipo
Bon anniversaire !
Oranges étaient les jambes
Une plus longue que l’autre
Lancinant balancement des hanches
Irréelle rythmique sur le pavé
Pris dans le ciment post-soixante-huitard
Opaques étaient les jambes
Unifiées dans l’orange Dim
Louvoyant sous le Lycra violine
Instruisant le quidam des audaces
Polychromes des plus grands timides
Oubliés les oripeaux noirs ou gris
Ultra épais et hivernaux
La couleur est violence
Insensée et trop franche étendard et
Paravent
O l’ange, au compas mal taillé
Usant ses vernis sur le macadam
L’allure si fière au départ
Illico disqualifiée pourtant
Perdue, la course d’avance
Ombelle, la jupe à pois
Ugly Betty ? Qui sait !
Lalalalalère lalalalala
Improbable chanson solitaire
Pâle sous le vif
Obsolescent jeu de jambes
Unique artifice, vain arpentage
Larsen visuel que cet
Incendie en marche
Pin pon pin pon intime
Où vont les jambes oranges
Un bus peut-être, un métro qui sait
Lestement dynamitées
Ici et ailleurs à la fois
Poussant une porte
Obliques et à l’arrêt
Un peu croisées, purement tango
Les jambes posent sous le ciel blanc
Incrédule
Pardi, on est dans le train !
Or, reparties au quart de tour
Une plus courte que l’autre
Lancinant balancement des hanches
Inutile rythmique sur le sol
Patiné en tapinois
Oh range tes bas mon ange
Uppercut optique, comment oses-tu ?
Les jambes
Incolores me
Promènent encore, miro.
J’ai lu soigneusement les contraintes ; et, comme je n’en ai pas trouvé qui concerne la langue, j’ai utilisé la mienne – l’espagnol – pour écrire, avec grand plaisir (mais pas pour autant sans beaucoup transpirer !), ma contribution en haïkus et distiques (non rimants ; j’ai rajouté la contrainte de n’utiliser dans chaque vers que des mots commençant par O, U, L, I, P …quoique à la fin je n’aie pas pu m’empêcher de la briser) (les haïkus c’est parce que je voulais faire court).
Très joyeux cinquantenaire à toi, Kozlika , et à l’Oulipo !!
Opéra obscur pour le cinquantenaire
(en 10 haïkus et 10 distiques)
Opera oscura:
Usted, única, unge
La letal lanza
( inescrutable intriga,
platea plagada, palco pletórico )
Omnipotente,
Urde ungüentos usando
Leve lantana
( inmensurable, ínclita,
porte preclaro )
Ofrécenle oro,
Unas untuosas uvas,
Loas, lisonjas
( impromptus inhábiles, ilécebras
para pedirle poder público )
Ondean olas
Unísonas, ululan
Lejos, los lagos
( increíblemente irisados,
plateado paraíso )
Oyense oboes,
Un ukulele ucranio,
Laúdes líricos
( instrumentos ignotos,
percusiones, piano )
Ocho odaliscas
Unánimes undulan,
Llaman las lobas
( inexorable invitación,
precipicio profundo )
Odio orquestado,
Underground ultratumba,
Lenta la lava
( ignífero, indigno,
popocatépetl patético )
Onice ocre,
Un uranio usurpado,
Lignito lúgubre
( idiocrasa ígnea,
piroxeno poroso )
Oh, obcecado,
Ultrajado universo,
Late lejano
( infame ignominia,
perece Poseidón: proscrito, postrado )
Once octaedros,
Undécima utopía,
Libre la lengua
( infinitas inclinaciones
para Anne, Hada Kozlika, por Pablo )
On m’aurait dit qu’un jour je me forcerais
Uniquement parce que je le veux bien remarque
Les jeux en ce moment je n’en ai pas très envie
Il faut dire que j’ai le moral en berne
Pour une grande partie j’y vais piano
On m’aurait dit vas-y tu sais très bien t’y prendre
Un jour à la fois tu peux faire exception
Lire les autres c’est une chose facile
Il y a certes beaucoup à admirer et applaudir
Pourquoi pas s’y mettre soi-même illico
On m’aurait dit qu’en vieillissant je me bonnifierais
Un peu beaucoup ou passionnément
Là, j’aurais certainement souri en espérant bien que ce soit vrai
Il n’y a pas à dire ceux là se seraient trompés
Parce que rien, strictement rien n’a changé de ce rodéo
On m’aurait dit que les hauts et bas s’arrêteraient
Un jour ou l’autre, plutôt l’un que l’autre
Là j’aurais dit oui, oui, oui, vite s’il vous plaît
Il est temps, plus que temps que tout cela cesse
Parce que ça fait bien trop longtemps que je place mon domino
On m’aurait dit que le plus bel âge de la vie c’est ce moment là
Un peu après toujours plus tard, jamais maintenant
La moitié de la vie passée est à ne pas comparer
Il faut sourire d’avoir atteint cette cinquantaine là
Parce que c’est mieux que d’être incognito
Ouh la la cette contrainte commence à se faire vieille
Une discipline que j’ai oubliée depuis bien longtemps
Les trucs qui riment et les idées qui glissent
Il y a ceux qui l’ont facile
Pour qui ça coule de source y pas photo
Or là je peine, je ralentis, je souffle
Un mot après l’autre je râle je râcle
Les fonds de tiroir de mon imagination
Il ne sera pas question de revenir en arrière
Pour laminer tout ça et passer à la radio
On dira que c’était parce franchement Kozlika le méritait
Un effort méritoire en quelque sorte
Lui montrer de l’affection en se faisant souffrir
Implacablement et maladroitement
Parce que vraiment c’est pas métro
Obviously it would have been easier for me
Unless I was considering she doesn’t really know
Lots of English or lots of Russian
If I could have chosen another language
Part of me thinks first ossso-bucco
On m’aurait dit que j’aurais accepté
Une telle contrainte à un tel moment
La nuit du treize novembre deux mille dix
Il est largement passé l’heure de dormir
Pour lui dire de tout mon coeur joyeux anniversaire et bravo !
Las ! j’avais mal respecté les consignes. Voilà ma copie à nouveau.
Oranges étaient les jambes
Une plus longue que l’autre
Lancinant balancement des hanches
Irréelle rythmique sur le pavé
Pris dans le ciment post-soixante-huitard prolo
Opaques étaient les jambes
Unifiées dans l’orange Dim
Louvoyant sous le Lycra violine
Instruisant le quidam des audaces
Polychromes des plus grands timides mytho
Oubliés les oripeaux noirs ou gris
Ultra épais et hivernaux
La couleur est violence
Insensée et trop franche, étendard et
Paravent psycho
O l’ange, au compas mal taillé
Usant ses vernis sur le macadam
L’allure si fière au départ
Illico disqualifiée pourtant
Perdue, la course tout de go
Ombelle, la jupe à pois
Ugly Betty ? Qui sait !
Lalalalalère lalalalala
Improbable chanson solitaire
Pâle sous le vif, anti Caruso
Obsolescent jeu de jambes
Unique artifice, vain arpentage
Larsen visuel que cet
Incendie en marche
Pin pon pin pon en solo
Où vont les jambes oranges
Un bus peut-être, un métro qui sait
Lestement dynamitées
Ici et ailleurs à la fois
Poussant une porte pour Saint-Lo ?
Obliques et à l’arrêt
Un peu croisées, purement tango
Les jambes posent sous le ciel blanc
Incrédule
Pardi, on est dans le train : cocorico !
Or, reparties au quart de tour
Une plus courte que l’autre
Lancinant balancement des hanches
Inutile rythmique sur le sol
Patiné au flamenco
Oh range tes bas mon ange
Uppercut optique, comment oses-tu ?
Les jambes
Incolores me
Promènent encore 100% VelcrO.
Alors là, chapeau les gens, je ne pensais pas que vous seriez si nombreux à tenter (et réussir de belle manière !) à tenter l’aventure !
Je vais tâcher de faire quelque chose pour tricoter le tout demain. En tout cas encore bravo et merci !
En retard pour toi, en avance pour ton jumeau, joyeux anniversaire !
Chais pas si tu as vu mon tweet, alors au cas où (mais cette fois en retard) : bon anniversaire !
Bon anniversaire en retard !
Comme tous tes jeux littéraires, j’ai essayé - et lamentablement échoué. Mais je ne désespère pas en réussir un un jour !
Article rigolo sur l’Oulipo
http://www.slate.fr/story/30693/oul…