Comme je vous le disais dans mon billet précédent, une partie de mes amis se sont réunis pour m’offrir ensemble un cours particulier de photo avec Olivier Maurin. C’est le gars qui m’a à la bonne qui l’avait choisi, via Thanh je crois bien, parce qu’en parcourant ses photos il a pensé que son univers correspondait aux ambiances photographiques que j’aime, ce en quoi il avait parfaitement raison.

J’ai donc retrouvé mon professeur hier matin à 9 heures au Châtelet. Ce garçon ayant un excellent sens des priorités, il me proposa derechef d’aller ajuster notre taux de caféine dans le bar du coin et d’en profiter pour aborder la partie théorique de notre séance. Les bases d’abord : ouverture du diaphragme, temps de pose, sensibilité, trois notions dont j’avais déjà entendu parler mais dont je n’avais pas vraiment assimilé le sens ni surtout les interactions ou très imparfaitement : en l’écoutant je me suis rendue compte que j’ai tendance à constamment « ouvrir » à 1.7 avec dans l’idée quelque chose comme : plus il y a de lumière mieux ça sera (j’aime bien les photos lumineuses). Il faudrait que je pèse mieux ma décision en fonction de ce que je veux qui soit net, surtout compte tenu de ma prédilection pour avoir toujours au moins deux plans dans une photo. Voilà par exemple ce que j’ai appris : je ne suis pas obligée en ce cas de « choisir » ce qui sera flou entre l’avant-plan et l’arrière-plan !

Nous avons ensuite exploré les différents réglages propres à mon appareil, Olivier prenant le temps de tous me les expliquer : je n’ai évidemment pas tout retenu, mais suffisamment pour pouvoir me dire que je sais que c’est quelque part ;-) Il en a profité pour modifier quelques réglages… et me rappeler gentiment que quand j’en modifie un – au hasard les ISO – il serait assez bien vu de penser à le remettre à son réglage initial une fois que cette valeur n’est plus nécessaire. Erm le fait est que toutes mes photos depuis le Paris-Carnet de décembre sont à 800 ISO parce que ce soir-là l’une des personnes auxquelles j’avais prêté mon appareil a fort judicieusement fait ce réglage qui correspondait aux conditions ambiantes mais n’était pas franchement nécessaire sur un bord de mer par grand ciel dégagé… Et vu que je ne vérifie vérifiais jamais rien d’autre que l’ouverture…

Après ce tour d’horizon des notions de base et des fonctionnalités de l’appareil, nous avons parlé des deux points qui me tracassent le plus : les machins trop grands (paysage, architecture) et les mauvaises conditions de lumière : ceux qui m’ont déjà entendue pester au sujet des photos que je fais lors des Paris-Carnet le savent bien ! Sur ce point, Olivier m’a expliqué pourquoi le passage au mode manuel s’imposait et comment l’utiliser. Je crois qu’il me faudra beaucoup d’entraînement mais je vois désormais dans quelle direction aller et surtout pourquoi mes portraits en ambiance sombre étaient très souvent flous : ne sachant pas du tout combiner les trois réglages (ouverture, vitesse, iso), j’utilisais soit le tout automatique, soit la priorité ouverture (au max vu les endroits sombres que nous avons le chic de choisir) en laissant l’appareil se démerder avec le reste. Or dans les deux réglages précités, l’appareil règle une vitesse lente, pour faire entrer le maximum de lumière, mais je ne suis pas capable de rester parfaitement immobile toute une seconde, même en retenant ma respiration ! Donc hop, photo floue. Il m’a donc proposé de régler dans de telles conditions mon appareil à la vitesse la plus lente que je suis capable de « tenir » (en l’occurrence 80), puis l’ouverture au max, puis en fonction des indications que me donne l’appareil de « monter » les ISO… et de savoir laisser tomber si je dois aller au-dessus de 800 ISO car au-dessus les photos sont trop dégradées avec le GF1. Quant à mon second objectif, le 45-200 qui ouvre à 1:4 mini, je peux le laisser dormir tranquille en de telles circonstances…

Si j’avais su que même pendant un cours de photo on allait me conseiller de lâcher prise ! ;-)

Par chance j’avais quelques-unes de mes photos sur mon téléphone, ce qui nous a permis de discuter des points forts et points faibles tant techniques que de composition. Si vous avez l’occasion de prendre un cours avec lui, je vous recommanderais volontiers de lui en montrer une dizaine, c’est plus pratique pour sérier rapidement la discussion je trouve ; celles dont vous êtes contents, celles qui vous posent souci. Côté positif : hors conditions de lumière déplorables et mon traître « bouger », je disais tout à l’heure que je « choisissais » mes flous faute de réussir à faire tout net (je ne parle pas des bokeh délibérés bien sûr) : d’une méconnaissance technique j’ai ainsi tiré l’apprentissage de réussir des photos floues !

C’est après le deuxième café que nous sommes sortis faire des prises de vue et que nous avons ainsi pu évoquer mes soucis de « cadrage de trucs grands » devant Beaubourg. Pour simplifier, je dirais que ce que j’en ai déduit c’est que je cherche trop midi à quatorze heures en me décalant de l’axe frontal : un bâtiment n’est pas une personne et il n’est pas interdit – voire conseillé, en attendant d’avoir suffisamment de bouteille pour jouer avec/contre les règles – de prendre la photo bien en face, bien symétrique ou, si je ne souhaite pas faire ce type de photo, de choisir d’y déroger franchement : focaliser sur un élément de l’ensemble et/ou pencher ma photo, etc. Les mauvaises habitudes étant solidement ancrées, pour la première photo que j’ai prise de la crypte de Saint-Merry je me suis légèrement déportée. Sur les conseils d’Olivier je me suis plantée bien en face pour la suivante et je dois admettre qu’il n’avait pas tout à fait tort :-P Pour une autre photo j’ai choisi la focalisation sur un élément (l’entrelacs de trois voûtes) et pour une troisième Olivier et moi avons réalisé une photo du même sujet et à peu près sous le même angle, lui en réglage manuel, moi en priorité ouverture. Ben yapa photo, enfin si justement, il y en a deux, et la sienne est plus mieux bien (quoique j’ai pas trop mal récupéré la mienne en post-traitement) ! Certes, spa le même photographe non plus, mais même !

Pour finir, nous nous sommes encore abreuvés de café avant de nous séparer. Le soir, à la terrasse d’un bistrot près de la BNF j’ai mis en œuvre mes nouvelles connaissances pour prendre des photos de rue la nuit en mode manuel : j’ai une belle marge de progression on va dire, mais l’envie de m’y remettre en tâchant d’utiliser le mieux possible ma leçon et les conseils d’Olivier est là. Merci donc à lui et merci à ceux qui m’ont permis de vivre cette chouette matinée photographique.

J’aimerais bien passer quelque temps à explorer tout ça, tâcher de progresser, puis revoir Olivier pour une sortie photo où on prendrait le temps de les examiner au fur et à mesure, d’en relever les défauts et qualités et refaire la même prise en fonction des conseils reçus. J’en connais un au moins qui m’attendait pour recueillir mes premières impressions et est plus que partant pour en être ! :-)