Un cours de photo
Par Kozlika le dimanche 9 janvier 2011, 17:45 - Lien permanent
Comme je vous le disais dans mon billet précédent, une partie de mes amis se sont réunis pour m’offrir ensemble un cours particulier de photo avec Olivier Maurin. C’est le gars qui m’a à la bonne qui l’avait choisi, via Thanh je crois bien, parce qu’en parcourant ses photos il a pensé que son univers correspondait aux ambiances photographiques que j’aime, ce en quoi il avait parfaitement raison.
J’ai donc retrouvé mon professeur hier matin à 9 heures au Châtelet. Ce garçon ayant un excellent sens des priorités, il me proposa derechef d’aller ajuster notre taux de caféine dans le bar du coin et d’en profiter pour aborder la partie théorique de notre séance. Les bases d’abord : ouverture du diaphragme, temps de pose, sensibilité, trois notions dont j’avais déjà entendu parler mais dont je n’avais pas vraiment assimilé le sens ni surtout les interactions ou très imparfaitement : en l’écoutant je me suis rendue compte que j’ai tendance à constamment « ouvrir » à 1.7 avec dans l’idée quelque chose comme : plus il y a de lumière mieux ça sera (j’aime bien les photos lumineuses). Il faudrait que je pèse mieux ma décision en fonction de ce que je veux qui soit net, surtout compte tenu de ma prédilection pour avoir toujours au moins deux plans dans une photo. Voilà par exemple ce que j’ai appris : je ne suis pas obligée en ce cas de « choisir » ce qui sera flou entre l’avant-plan et l’arrière-plan !
Nous avons ensuite exploré les différents réglages propres à mon appareil, Olivier prenant le temps de tous me les expliquer : je n’ai évidemment pas tout retenu, mais suffisamment pour pouvoir me dire que je sais que c’est quelque part ;-) Il en a profité pour modifier quelques réglages… et me rappeler gentiment que quand j’en modifie un – au hasard les ISO – il serait assez bien vu de penser à le remettre à son réglage initial une fois que cette valeur n’est plus nécessaire. Erm le fait est que toutes mes photos depuis le Paris-Carnet de décembre sont à 800 ISO parce que ce soir-là l’une des personnes auxquelles j’avais prêté mon appareil a fort judicieusement fait ce réglage qui correspondait aux conditions ambiantes mais n’était pas franchement nécessaire sur un bord de mer par grand ciel dégagé… Et vu que je ne vérifie vérifiais jamais rien d’autre que l’ouverture…
Après ce tour d’horizon des notions de base et des fonctionnalités de l’appareil, nous avons parlé des deux points qui me tracassent le plus : les machins trop grands (paysage, architecture) et les mauvaises conditions de lumière : ceux qui m’ont déjà entendue pester au sujet des photos que je fais lors des Paris-Carnet le savent bien ! Sur ce point, Olivier m’a expliqué pourquoi le passage au mode manuel s’imposait et comment l’utiliser. Je crois qu’il me faudra beaucoup d’entraînement mais je vois désormais dans quelle direction aller et surtout pourquoi mes portraits en ambiance sombre étaient très souvent flous : ne sachant pas du tout combiner les trois réglages (ouverture, vitesse, iso), j’utilisais soit le tout automatique, soit la priorité ouverture (au max vu les endroits sombres que nous avons le chic de choisir) en laissant l’appareil se démerder avec le reste. Or dans les deux réglages précités, l’appareil règle une vitesse lente, pour faire entrer le maximum de lumière, mais je ne suis pas capable de rester parfaitement immobile toute une seconde, même en retenant ma respiration ! Donc hop, photo floue. Il m’a donc proposé de régler dans de telles conditions mon appareil à la vitesse la plus lente que je suis capable de « tenir » (en l’occurrence 80), puis l’ouverture au max, puis en fonction des indications que me donne l’appareil de « monter » les ISO… et de savoir laisser tomber si je dois aller au-dessus de 800 ISO car au-dessus les photos sont trop dégradées avec le GF1. Quant à mon second objectif, le 45-200 qui ouvre à 1:4 mini, je peux le laisser dormir tranquille en de telles circonstances…
Si j’avais su que même pendant un cours de photo on allait me conseiller de lâcher prise ! ;-)
Par chance j’avais quelques-unes de mes photos sur mon téléphone, ce qui nous a permis de discuter des points forts et points faibles tant techniques que de composition. Si vous avez l’occasion de prendre un cours avec lui, je vous recommanderais volontiers de lui en montrer une dizaine, c’est plus pratique pour sérier rapidement la discussion je trouve ; celles dont vous êtes contents, celles qui vous posent souci. Côté positif : hors conditions de lumière déplorables et mon traître « bouger », je disais tout à l’heure que je « choisissais » mes flous faute de réussir à faire tout net (je ne parle pas des bokeh délibérés bien sûr) : d’une méconnaissance technique j’ai ainsi tiré l’apprentissage de réussir des photos floues !
C’est après le deuxième café que nous sommes sortis faire des prises de vue et que nous avons ainsi pu évoquer mes soucis de « cadrage de trucs grands » devant Beaubourg. Pour simplifier, je dirais que ce que j’en ai déduit c’est que je cherche trop midi à quatorze heures en me décalant de l’axe frontal : un bâtiment n’est pas une personne et il n’est pas interdit – voire conseillé, en attendant d’avoir suffisamment de bouteille pour jouer avec/contre les règles – de prendre la photo bien en face, bien symétrique ou, si je ne souhaite pas faire ce type de photo, de choisir d’y déroger franchement : focaliser sur un élément de l’ensemble et/ou pencher ma photo, etc. Les mauvaises habitudes étant solidement ancrées, pour la première photo que j’ai prise de la crypte de Saint-Merry je me suis légèrement déportée. Sur les conseils d’Olivier je me suis plantée bien en face pour la suivante et je dois admettre qu’il n’avait pas tout à fait tort :-P Pour une autre photo j’ai choisi la focalisation sur un élément (l’entrelacs de trois voûtes) et pour une troisième Olivier et moi avons réalisé une photo du même sujet et à peu près sous le même angle, lui en réglage manuel, moi en priorité ouverture. Ben yapa photo, enfin si justement, il y en a deux, et la sienne est plus mieux bien (quoique j’ai pas trop mal récupéré la mienne en post-traitement) ! Certes, spa le même photographe non plus, mais même !
Pour finir, nous nous sommes encore abreuvés de café avant de nous séparer. Le soir, à la terrasse d’un bistrot près de la BNF j’ai mis en œuvre mes nouvelles connaissances pour prendre des photos de rue la nuit en mode manuel : j’ai une belle marge de progression on va dire, mais l’envie de m’y remettre en tâchant d’utiliser le mieux possible ma leçon et les conseils d’Olivier est là. Merci donc à lui et merci à ceux qui m’ont permis de vivre cette chouette matinée photographique.
J’aimerais bien passer quelque temps à explorer tout ça, tâcher de progresser, puis revoir Olivier pour une sortie photo où on prendrait le temps de les examiner au fur et à mesure, d’en relever les défauts et qualités et refaire la même prise en fonction des conseils reçus. J’en connais un au moins qui m’attendait pour recueillir mes premières impressions et est plus que partant pour en être ! :-)
Commentaires
C’était donc une bonne idée !… je suis sûre que tu vas tirer parti de tous ces conseils !
Dommage que l’expo Depardon à la BNF soit terminée parce que pour ce qui est des choses architecturales prises pile face, tu aurais eu de quoi t’inspirer (et te sentir plus à l’aise après).
Merci pour le compte-rendu, qui donne envie de s’y remettre aussi (pour ma part élan perdu en même temps que mon Olympus a mouru ; les 2 bons petits appareils qui me servent en attendant (mais quoi ? une résurrection ?) sont vaillants mais c’est pas pareil).
Ben ça donne rudement envie de prendre un cours photo !
Coucou Anne,
Merci pour ce beau témoignage… je ne pouvais espérer mieux !
J’ai moi même passé un excellent moment non seulement photographique, mais également et surtout humainement… tu es une personne qu’il faut connaitre absolument !…et il est clair qu’une autre rencontre se fera… ;o)
A moi de te remercier pour ce moment bien agréable passé en ta compagnie.
Bisous et à Bientôt.
Olivier
OMG, il a l’air top sexy cet Olivier
http://www.coolgraph.net/photograph…
Je passerai bien des heures à explorer de nouveaux territoire photographiques ave clui. :-)
(Territoires… La prochaine fois, c’est promis, je me relis avant d’envoyer mon commentaire…)
Non content d’essayer de dévoyer les hétéros mariés, tu dévoies aussi la grammaire, ah ben bravo, Laurent !
Gilda : on m’a offert le bouquin de Depardon, je peux donc me repaître à loisir des maisons vues de face ! Merci d’avoir participé à ce cadeau et merci aussi à Samantdi d’avoir contribué à ce qui doit lui apparaître comme une lubie abracadabrante d’artisticobonàrien. C’est à ce genre de détails qu’on reconnaît une véritable cyberjumelle !
Franck, une petite séance collective doit pouvoir s’arranger. (Non, non Laurent, pas de ce genre-là…), n’est-ce pas Olivier ?
Merci Kozlika pour ce retour de stage. Avec telle recommandation, on est bien tenté maintenant. :-)
Il est chouette ce billet ;)
Je crois que quand le beau temps sera revenu, je commanderai un cours auprès d’Olivier, afin que je maitrise (mieux) mon reflex. Enfin vu qu’il fait des photos de mariage, j’ai comme un doute qu’il donne des cours pendant les saisons où le beau temps à court.
Et, hum… il aime la Bretagne? Les crêpes? les vieilles coques? Les langoustines? Non, je demande juste pour savoir, hein….
@Laurent : sexy ça je ne sais pas :o)))
@Franck : Oui Franck pas de souci, et effectivement pas trop ce genre là ;o))
@Jean-Michel : En effet pendant la saison des mariages j’en fait moins… enfin tout dépend de mon emploi du temps en fait ! n’hésitez pas à me contacter…
@Anita : Et bien OUI, j’aime la Bretagne, Les crêpes, les vieilles coques, Les langoustines… :o) tout ce qui est bon quoi ;o)
Bonne soirée à tous !
Cet article manque de…
photos ?
C’est bien tentant tout ça !
Ben, les photos que j’ai prises hier sont des exercices sans aucun intérêt ; pour le « avant » il suffit d’aller voir la page qui en regroupe une sélection ou mon compte Flickr et pour le « après » ça se passera aux mêmes endroits.
Olivier, je sens qu’anita va bientôt négocier ton poids en crêpes et langoustines en échange d’un stage au bord de la mer ;-)
@Anne : Mon poids je ne suis pas sûr que cela soit rentable :o)))
@Olivier: Ah oui, mais tu dis cela parce que tu n’as pas gouté les crêpes ;-)
En effet bien tentant ces petits cours ton billet fais envie… Et pis envie de crêpe et de langoustine aussi maintenant, c’est malin !
Comme tu le monde, bien tentant ce cours.
Billet très intéressant.
(ce commentaire ressemble à du spam. désolé…)
J’ajoute un conseil : lire la notice, photographier, lire la notice, photographier, lire la notice, photographier, lire la notice, photographier, lire la notice, photographier, photographier, photographier, photographier… (cépratiklecopiécolé)
Pour maîtriser l’outil et permettre d’exploiter au mieux ton côté créatif et ton sens artistique. Et je confirme. Kozlika mérite d’être connue.
Ce billet me donne envie de ressortir le “vrai” appareil, tiens. Mais bon. Mais bon. Quand tu seras aguerrie, c’est moi qui prendrai des cours avec toi !
Une erreur à corriger :
on n’écrit pas ” temps de pause ” mais ” temps de pose “
…
Y a un truc aussi que j’ai appris en stage de photo quand les conditions de lumière ne sont pas bonnes. Souvent, on bouge pas trop, mais le fait juste d’appuyer sur le déclencheur fait bouger l’appareil et produit le flou.
Donc, pour éviter ça, on peut utiliser la minuterie. Et ça marche assez bien dans certains cas de figure.
J’aime les photographes, ils ont toujours un regard intéressant sur le monde et les gens. Et ils sont souvent content de partager leur savoir. C’est rare. Et cet Olivier m’a bien l’air de faire partie de cette engeance. :-)
Oups, ruffo, je cours me cacher, tu as parfaitement raison !!! (ça va bien toi ? ça faisait rudement longtemps qu’on ne t’avait vu dans les parages :-))
Pour rebondir sur les propos d’Akynou, ce qui compte surtout c’est le regard.
Puis vient la technique pour savoir faire partager au mieux ce que l’on a ressenti. Puis (c’est mon cas) le plaisir onanique du “consumateur” avec sa pseudo maîtrise du beau joujou bien coûteux.
Il est des photographes de génie qui ont su faire avec une simple boite, genre sténopé.
Juste qu’il est plus agréable d’avoir un capteur sensible, des vitesses rapides, voir un stabilisateur, une grande ouverture et autre chose qu’un cul de bouteille pour capturer confortablement un max des meilleurs photons.
En résumé, les prochains stages auront lieu en Bretagne, sur le thème des langoustines ?
Merci pour ce billet, cela donne de très bonnes idées !
” Oups, ruffo… (ça va bien toi ? ça faisait rudement longtemps qu’on ne t’avait vu dans les parages :-)) “
…
Ben… je te lis régulièrement - lecteur fidèle - mais ne dis rien si je n’ai rien à dire.
Juste pour info si vous vous interressez vraiment à la photographie…. C’est interressant d’y consacrer un peu de temps car cette agence, un monument de la photographie moderne , regroupe VRAIMENT des photographes d’exception.
http://www.magnumphotos.com/Archive…
Un grand photographe , c’est un auteur qui choisi des histoires, des projets, d’une grande universalité et se distingue par la particularité, la pertinence, l’originalité du regard avec lequel il parlera de son sujet, en images …
Un photographe c’est un individu qui tente de faire ce que je viens d’évoquer.
Et enfin il n’est pas interdit de s’amuser avec un appareil photo … mais c’est parfois aussi douloureux pour les yeux qu’un môme avec un tambour peut l’être pour les oreilles
Quand à Flicker qui ne peut exister que par le web ( des 0 et des 1 ), hormis le fait que ce soit une merveilleuse machine à faire du blé basé sur le désir ardent du quidam de vivre son tout petit quart d’heure de gloire, une publication ou un peu de buzz autour de son petit popo , c’est à la photographie ce que le SMS est à Victor Hugo …
Je vous remercie de me faire connaître l’existence de l’agence Magnum, dont j’ignorais bien sûr totalement l’existence : ainsi donc il existerait des photographes professionnels ? J’ai peine à le croire, cette idée me semble tout à fait incroyable ! J’arrête la photo immédiatement, mortifiée que je suis.
Victor Hugo, d’ailleurs photographe du dimanche à ses heures perdues à Jersey. Forcément, à l’époque Jersey n’était pas couvert par le réseau ; impossible d’envoyer ses sms !
http://fr.wikipedia.org/wiki/Victor…
Ou l’on remarque ici qu’Hugo s’emm…. sec sur son rocher ! ce à quoi son photographe inspiré de fils répond par un décentrage du modèle paternel dans le cadre, ce qui apporte un terrible effet peps’… enfin pour l’époque hein… http://www.photo.rmn.fr/cf/htm/CSea…
J’avais vu passer ce billet et m’étais dis que je le relirais à tête reposé, je le fais maintenant. Ben ça fait bien plaisir de revivre ce cours/cette rencontre.
On finira bien par aller shooter ensemble un jour :)
Ah Thanh, ce serait avec très grand plaisir, mais je crois que ça m’intimiderait beaucoup !