Je voudrais vous dire, copains ou copines, pédés ou gouines, que je ne manifesterai pas pour vous demain. Bien sûr, je suis solidaire, j’ai même sorti mon blog de son sommeil bienheureux pour le dire le mois dernier. Bien sûr, j’ai mal pour vous de toutes les saloperies qui vous sont lancées à la figure et aussi j’ai de la peine pour vous de tous les silences des tièdes, ceux qui ne sont pas contre, mais qui comprennent que ça peut en choquer certains.

Mais ça n’est pas pour toi, ami, que j’y vais, c’est pour moi, parce que ça me regarde. Parce que ces droits qu’on ne vous accorde pas c’est de l’air qu’on me retire, de la bêtise qui envahit mon espace vital, de l’arrogance qui m’étouffe. Parce que je suis hétéro et qu’ils prétendent parler en mon nom et que ça m’écœure. Parce que la vision de la famille qui sert d’étayage aux opposants de cette loi est aux antipodes de la mienne. Parce que si tu n’es pas tout à fait un être humain à part entière, je ne pourrai pas l’être non plus.

Je ne suis pas pessimiste, je crois, moi, que cette loi passera. Et je veux en partager les honneurs avec tous ceux qui seront là demain.