Coleslaw
Par Kozlika le mercredi 13 janvier 2016, 23:24 - Lien permanent
Hier j’ai tenu compagnie au gars qui m’a à la bonne à l’hôpital. Je n’ai pas eu à beaucoup me fatiguer pour la conversation : parti en salle d’op’ à onze heures, on me le rapporte[1] vers midi et demi, un peu pâlot, la perf au bras, le poignet comprimé par le pansement artériel, mais tout content que tout se soit bien passé. Un petit coup de monitoring et de pose de capteurs sur le torse pour la surveillance, puis nous échangeons une phrase et demie, il rallume son téléphone, se tourne pour le poser sur la table de nuit, pousse un gros soupir… et s’endort aussi sec.
Il n’a certes pas dormi d’une traite : visite du médecin pour lui dire que tout s’est bien passé (3’22”), infirmière pour décompresser le bidule du poignet (57”), infirmière pour changer la perf (2’10 elle était petite et a eu beaucoup de mal à atteindre le crochet pour suspendre le sac), infirmière pour décompresser le bidule, épisode 2 (54”), aide-soignante pour vérifier que tout allait bien (33”), infirmière pour décompresser le bidule, épisode 3 (56”). À chaque fois il a accueilli les importuns avec un sourire, poussé un grand soupir et s’est rendormi. Trois heures après son retour, une femme lui a apporté un plateau repas froid : le sourire n’a pas tenu au-delà du départ de cette dame devant la désolation offerte à ses yeux et son estomac. Dix minutes plus tard, après avoir commenté piteusement les tomates en plastique et l’éponge blanche, il poussa un grand soupir et… devinez quoi.
J’étais bien contente d’avoir apporté mon ordi avec un ou deux films et mon tricot. Postée dans un fauteuil près de la grande baie vitrée, j’ai regardé la circulation des tramways et la nuit tomber, rangé mon tricot quand je n’y ai plus vu assez clair, puis vers dix-huit heures trente, je me suis éclipsée discrètement pour rentrer, épuisée par le babillage de mon homme quelque peu affamée.
Mais en vrai c’était chouette de se dire que c’était fini, que tout s’était déroulé pour le mieux et qu’il rentrerait aujourd’hui.
Aucun rapport avec le coleslaw du titre, enfin si mais je vous raconterai demain. Et puis le colis qu’on est allés chercher cet après-midi aussi, mais ça ce sera la semaine prochaine.
Pour l’heure, savez-vous quoi, je vais aller dormir.
Note
[1] Je pense qu’en ce cas on dit bien « rapporte » et non « ramène », rapport au fait qu’il était porté sur une civière ? Je m’interpelloge.
Commentaires
Chic alors, you’re back. C’était moins des bonheurs les petits bonheurs sans les tiens.
Il me semble que ce sont les choses que l’on rapporte et les humains (êtres vivants) que l’on ramène. Et c’est bien que cela se soit bien passé.
Contente pour vous que tout ce soit bien passé. L’hôpital est toujours une épreuve culinaire ;-).
Chic chic chic, un bon sommeil réparateur !
Tu aurais pu aider l’infirmière à accrocher la perf.
Pffff xave, c’est petit.
Valérie, je sais bien et c’est justement pourquoi je me posais cette question vu que le bonhomme se rapprochait plus du légume que de l’être vivant :-P
S’en faire pour les autres et les regarder dormir, on ne dira jamais assez comme c’est épuisant !
Je suis heureuse pour vous !!!
hé oui, c’est elle ! dimanche après-midi, philippe regarde cantona et le foot en algérie, allez un ptit tour sur internet, est-ce que kozlica est toujours là , oui, excellente comme toujours ! je vais faire un petit tour chez toi, j’ai aperçu des échos du jo - sans nostalgie et sans capitales !
des bises et des chous !
Oh Isabelle, ça me fait plaisir de te croiser ici. Je me demandais justement ce que tu devenais, ça alors !
Merci à tous pour vos messages de réjouissance ; à nous les longues balades en Finistère !