Adoncques, le coleslaw. C’est foutrement bon ce truc.

Je demande tout d’abord amicalement à mon gentil lectorat de garder le plus grand secret sur mes révélations du jour vis-à-vis de Virgile. Le coleslaw constitue en effet sa participation traditionnelle aux brunches dominicaux que nous faisons parfois à la maison et il ferait beau voir qu’il se saisisse de ce prétexte pour ne plus venir, déjà qu’on ne se voit plus guère.

Je m’imaginais que c’était très difficile à faire ; il faut dire que je vois souvent un rapport entre délicieux et compliqué, pour je ne sais quelle raison. Il est possible qu’en faire un aussi bon que celui de Virgile ne soit pas simple mais le nôtre, celui d’hier soir pour fêter le retour du gars qui m’a à la bonne au bercail, ne demande pas un gros effort, surtout si on a une machine magique, ce qui est notre cas depuis trois semaines.

Car voyez-vous, j’étais convaincue que mon dormeur préféré aurait à suivre un régime plus ou moins strict pour éviter de faire remonter le taux de cholestérol. Je ne sais pas ce que lui dira le cardiologue de ville avec lequel il a rendez-vous en février mais celui de l’hôpital n’a donné comme consigne que de se diriger vers une alimentation « plus méditerranéenne » [sic, comprenne qui pourra : moins de beurre, plus d’huile d’olive ?] et d’éviter de reprendre systématiquement du plat.

Forte de cette conviction mais consciente que ce serait un gros sacrifice que de devoir changer de régime alimentaire pour celui dont le légume préféré est le tournedos Rossini, j’ai pensé qu’avoir un nouveau jouet geek de cuisine pourrait l’aider à trouver quelque intérêt à la confection de repas plus frugaux. Nous avions des bons d’achat qui me permettraient de réduire à un seul rein le complément à apporter pour l’acquisition d’une machine magique et je m’en fus donc quérir le Précieux dès potron-minet le jour de sa sortie de la première intervention pour que le cadeau l’attende à la maison.

Depuis nous avons réalisé quelques plats, avec plus ou moins de bonheur, dont deux fois du coleslaw. Le Précieux n’est ici utilisé que pour sa fonction robot, mais ça facilite grandement les choses car je n’avais jusque là qu’un moulin à julienne antédiluvien fonctionnant à l’huile de coude. Or le coleslaw c’est beaucoup de carottes râpées et autant de chou blanc émincé, autant dire insurmontable avec un si primaire outil (rappelez-vous que je suis le leader inconstée du feignasses fooding).

Tandis qu’avec ce joli robot qui râpe les unes et émince l’autre, il n’y a plus qu’à ajouter de la mayo, de la moutarde, du vinaigre, un yaourt, des raisins secs, quelques noix, on laisse mariner un peu et à taaaaaaable ! Avouez, c’est le bonheur, non ?

Je vous laisse, je dois aller ouvrir la porte au traiteur indien.